Ewen Costiou : « Il n’y a que le résultat qui compte »

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

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Que de rage pour Ewen Costiou à l’arrivée de la première étape du Tour du Pays de Lesneven. Dans la bonne échappée de costauds qui s’est formée alors que le peloton explosait dans le vent finistérien, le coureur de Côtes d’Armor-Marie Morin-U a manqué le coup final, le décisif, qui a vu Johan Le Bon (Dinan Sport Cycling) et Antonin Corvaisier (Vendée U) se disputer la victoire au sprint. Mais pire encore, après un baroud, seul et interminable, sur le circuit final, il est venu mourir à quelques mètres des deux premiers du jour, avant d’être avalé par le peloton… à 500 mètres du but. "Ça me saoule, je ne fais jamais de résultat, lâche-t-il à chaud, quelques secondes après avoir franchi la ligne, en larmes, la tête dans les bras. Depuis le début de la saison, à chaque fois je suis devant mais il n'y a pas de résultat à l'arrivée...".

L’Espoir 1 a payé la surpuissance de l’ancien coureur professionnel, Johan Le Bon. "Quand ils attaquent, il est au dessus complet... Il en fait trop dans les échappés mais il arrive quand même à faire craquer tout le monde". Le Breton n’a pas pu suivre ses deux concurrents. À contretemps, il est venu buter pendant de nombreuses minutes à quelques secondes du duo de tête. "J'ai mis un peu de temps avant de contre-attaquer, je suis resté à quelques mètres et on est resté longtemps comme ça. Ils n'ont fait que creuser. Je me suis dit qu’il fallait faire le jump direct car ça sortait". Mais trop tard. Comme souvent depuis deux week-ends, c’est le vainqueur du Prix Gilbert-Bousquet qui fait tourner la course. Bien qu’il doive finalement s’incliner au sprint face à son jeune adversaire, Antonin Corvaisier (voir classement).

« J’AIMERAIS AUSSI AVOIR MON RÉSULTAT »

L’échappée de sept coureurs avait pris les devants lorsque le rythme de la course était infernal, dans un vent harassant qui n’a jamais cessé tout au long de l’après-midi. "(Johan) Le Bon a organisé le groupe, il donne des conseils, etc. C'est clair qu'on apprend mais j'aurais aimé être avec eux, regrette Ewen Costiou, difficilement consolable après la ligne. Au moins pour récompenser ma journée, dans le vent, surtout sur le circuit". Mais le coureur de 18 ans a pourtant des motifs de se réjouir, tant il a lutté seul pendant plus de 20 kilomètres contre la météo. "À deux ils allaient trop vite, je me suis peut-être enflammé mais je sais que (Johan) Le Bon et (Antonin) Corvaisier sont forts, je gardais presque le même écart durant tout le final, sauf à la fin...".

Un scénario cruel, plus que lors de ses précédentes tentatives qui ont commencé dès les épreuves basques. "Il n'y a que le résultat qui compte pour moi, même si ce n'est pas une performance anodine avec le vent". Une déception qui s’ajoute à celle qui pourrait poindre dans les prochaines semaines, tant la situation sanitaire est incertaine. "C'est peut-être la dernière course qu'on peut faire... En plus, c'est chez moi, je suis du coin, donc c'est d'autant plus énervant. À Saint-Etienne je n’étais pas bien, là j’avais de bonnes jambes mais ça n’aboutit pas et ça m’embête pour l’équipe. J’aimerais aussi avoir mon résultat". Mais Ewen Costiou parvient, après quelques minutes, à retrouver ses esprits en vue de la journée de dimanche, qui propose un contre-la-montre par équipes puis une étape en ligne pour décider du vainqueur final. "Pour le chrono on doit assurer, et l'après-midi pour la course en ligne je serai revanchard". Attention au dossard 22, donc. 

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