Bryan Alaphilippe : « Je n’ai pas eu beaucoup de chance »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Cette fois-ci, il l’assure : Bryan Alaphilippe ne montera plus sur un vélo en compétition. Après avoir saisi une opportunité de travailler pour Ekoï - il va quitter Montluçon (Allier) pour Fréjus (Var) -, le coureur de l’UC Nantes Atlantique a annoncé à son club qu’il mettait un terme à sa carrière avec effet immédiat. “Ce n’était franchement pas prévu. Je comptais faire toute la saison avec Nantes car quand je m’engage dans quelque chose, je le fais à fond, à 200%. Mais cette opportunité s’est présentée avec Ekoï et je ne me voyais pas la refuser. Je me voyais mal être entre le boulot et le vélo, ce n’est pas trop mon truc, j’ai besoin de faire les choses à fond”, résumait-il pour DirectVelo quelques minutes après l’officialisation de cette retraite sportive par son club actuel. “Je sais que ça a été un coup dur pour le club, mais ils m’ont quand même très bien compris. Et puis, c’est un excellent club et leur avenir ne dépend pas de mon départ ou non. C’est mon choix mais je tiens à dire que je suis déçu de quitter le club car je m’y sentais très bien”.

Le livre de la carrière cycliste de Bryan Alaphilippe s’arrête donc en cette fin mars 2021, à 25 ans. “J’avais déjà eu de premiers contacts avec Ekoï cet hiver mais j’avais décidé de ne pas arrêter le vélo sur une année Covid. Je voulais finir en beauté mais par contre, je comptais sûrement m’arrêter à la fin de cette saison. Puis j’ai eu cette opportunité. Même si je n’ai pas mis beaucoup de temps pour me lancer, je peux assurer que c’est une décision mûrement réfléchie”, détaille celui qui va découvrir son nouveau métier la semaine prochaine. 

« JE N’EN AVAIS PEUT-ÊTRE PAS LES MOYENS »

Passé par le Guidon Chalettois, avant de rejoindre l’Armée de Terre - avec un passage pro à la clé -, le Team Pro Immo, le Team Peltrax, pour ensuite un nouveau retour au niveau Continental chez St-Michel-Auber 93 avant, enfin, une énième bascule chez les amateurs à Nantes cette saison, Bryan Alaphilippe aura vécu une carrière relativement courte mais très riche en rebondissements, avec régulièrement des hauts et des bas. “Peut-être était-il écrit que mon aventure sur le vélo devait se terminer comme ça. De toute façon, je n’ai rien calculé, ça s’est fait naturellement avec cette opportunité, sans que je ne cherche à changer de vie maintenant”

Au moment de regarder dans le rétro, Bryan Alaphilippe a d’abord une phrase en tête. “Je n’ai pas eu beaucoup de chance dans ma courte carrière”. Avant de relativiser, et légèrement développer : “Mais ça a quand même été une super bonne expérience qui m’aura fait grandir. Je suis content d’avoir vécu tous ces moments, à l’Armée ou à Nantes notamment. Je ne regrette rien. Bien sûr, j’aurais aimé goûter au niveau supérieur mais après tout, je n’en avais peut-être pas les moyens, tout simplement”. Le 2e de la dernière Vienne Classic, courant mars, se dit quand même fier du chemin parcouru. “J’ai réussi à gagner une fois chez les pros, sur le Tour du Portugal. Je suis content de ce que j’ai réalisé”, promet-il, en insistant encore sur sa très belle expérience dans l’équipe de l’Armée de Terre de David Lima Da Costa. “Je connaissais vraiment tout le monde et c’était comme une deuxième famille. Franchement, dans cette équipe, c’était le top du top. Il y avait une super bonne ambiance !”. Il évoque ainsi un véritable “coup de massue” lorsque l’équipe a disparu fin 2017. 

« ON N’EST PAS COMME ÇA DANS LA FAMILLE »

Quant au fait d’être le frère de Julian Alaphilippe, l’actuel Champion du Monde sur route ? “Il y aura toujours des gens pour dire que j’ai pu faire ci ou ça grâce à mon nom. Mais je pense que j’ai mérité d’aller dans les équipes que j’ai connues. Après, bien sûr, c’est un avantage d’être le frère de… Mais aussi un inconvénient. Ce qui est sûr, c’est que mon nom, j’en suis fier. Et je ne pense pas que ça a joué un grand rôle dans ma carrière. Je n’ai jamais été pistonné. Et même si j’avais pu l’être… Non, on n’est pas comme ça dans la famille”.

Contrairement à d’autres moments de sa carrière où il a pu juger bon de demander conseil à son grand frère de la Deceuninck-Quick Step, Bryan Alaphilippe n’a eu besoin de personne pour prendre sa décision d’arrêter la compétition en ce printemps 2021. “J’ai toujours vécu ma carrière comme j’en avais envie, et cette décision est purement personnelle. Alors oui, elle tombe peut-être tôt, mais c’est sans doute le destin”, insiste-t-il encore. “Pas attiré” par une place dans le staff d’une équipe, il imagine quand même continuer de “faire quelques sorties à vélo le week-end” en profitant du soleil de la Côte d’Azur. “Pour m’entretenir”, glisse-t-il avec le sourire. Sans oublier, bien sûr, de suivre le frangin sur les plus grosses courses du calendrier. “Le vélo reste ma passion”


Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Bryan ALAPHILIPPE