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Julien Thollet : « Faire vivre l’Équipe de France Juniors »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Elle est l'invitée surprise du Grand Prix de Saint-Étienne Loire. Ce samedi, l’Équipe de France Juniors participera sur les terres de son sélectionneur, Julien Thollet, à la première manche de la Coupe de France (voir la composition). Le coach des tricolores explique à DirectVelo pourquoi il aligne une sélection face aux meilleurs amateurs de l'Hexagone alors que les Juniors vivent une nouvelle saison mouvementée.

DirectVelo : L’Équipe de France Juniors va débuter sa saison sur une Coupe de France N1 !
Julien Thollet : Initialement, nous aurions dû être à Gand-Wevelgem pour l'ouverture de la Coupe des Nations. J'avais convoqué du staff, qui avait bloqué les dates, et il y avait un budget alloué à ce déplacement en Belgique. Mais la course a été annulée. La différence avec l'an passé, c'est qu'on essaie de maintenir un programme Équipe de France. L'idée était donc d'avoir ce week-end une activité Équipe de France. Dès que ça sera possible, on va essayer de le faire. Là, ça s'est fait dans l'urgence.

Pourquoi avoir choisi le Grand Prix de Saint-Étienne Loire et pas une autre course ?
Il fallait trouver une course. J'aurais pu par exemple postuler en Bretagne (au Prix Gilbert-Bousquet, NDLR). Il aurait fallu avoir des places, les engagements se remplissent très vite. On aurait également pris la place de coureurs qui pouvaient y prétendre. Sur une Coupe de France N1, il y a 27 équipes de six coureurs. Le peloton n'est donc pas complet. J'ai fait les démarches pour avoir une dérogation. Ça s'est fait très rapidement. Le but est de faire vivre cette Équipe de France Juniors.

Comment les coureurs ont-ils accueilli cette sélection assez particulière ?
Ils le savent depuis le début de la semaine dernière. C'est un vrai soulagement pour eux. Ils ont la satisfaction d'intégrer l’Équipe de France. C'est une étape importante dans leur carrière. Ils sont hyper motivés, plein d'entrain. Ça va leur permettre de s'étalonner. Ils sont enchantés.

« BIEN DÉBRIEFER LA COURSE »

Ça te permet de les encadrer sur une compétition...
Je connais bien sûr les six coureurs, je les ai tous croisés mais au final, je n'ai travaillé pour le moment qu'avec Eddy Le Huitouze, présent l'été dernier au Championnat d'Europe Juniors. Le but est de bien bosser pendant trois jours, avec une course disputée dans un contexte relevé, avec un gros plateau. Samedi, ça sera une grosse journée pour eux. On restera sur place le soir, on aura le temps de bien débriefer la course. On va les garder le dimanche matin pour faire une sortie d'entraînement.

Avec quelles ambitions l’Équipe de France va-t-elle se présenter à Saint-Étienne ?
On va y aller sans pression. On va définir les objectifs mais ça va être « solide » pour des Juniors. La distance peut peser dans les jambes. Il y a 167 kilomètres plus dix de fictif. Un coureur comme Pierre Gautherat a démontré de belles choses depuis le début de saison, sur des Toutes Catégories. Il est en forme. 

Si sa présence est logique, comment as-tu établi le reste de ta sélection ?
Elle a été très compliquée à faire. J'ai l'impression de me répéter depuis l'an passé mais c'est très désagréable de faire une sélection dans ce contexte. Nous n'avons pas nos repères habituels. Je travaille beaucoup avec mes collègues CTR, mais aussi avec les entraîneurs personnels ou des clubs. J'essaie ainsi de me faire une idée de ceux qui sont en forme. Certains Juniors ont pu courir, mais ce n'est pas le cas pour d'autres qui n'ont pas trouvé de place pour s'engager, ou alors ils ne sont pas « public prioritaire ». Il y a une vraie frustration pour ces coureurs-là, un sentiment d'injustice. Ceux sélectionnés à Saint-Étienne ont tous pu courir au moins une fois, ils sont en bonne condition. J'essaierai de faire tourner l'effectif pour avoir de nouvelles têtes. D'une année sur l'autre, on sait qu'il y a toujours des révélations, avec des coureurs qui ont bien progressé pendant l'hiver.

« AUGMENTER LES CHARGES À L'ENTRAÎNEMENT »

Depuis le début du mois de février, les Juniors sont obligés de disputer des courses avec les 1ère Catégorie. Alors que les coureurs sont de plus en plus précoces, est-ce que certains ne pourraient finalement pas tirer profit de cette situation ?
Les choses évoluent depuis quelques années. Les Juniors sont très bien accompagnés dans leur club ou leur structure. Ça leur permet de passer un cap plus rapidement. On milite au sein de la fédération pour augmenter les charges à l'entraînement. On voit que les Juniors sont « présents » sur les Toutes Catégories. Ils sont actifs tout en découvrant d'autres physionomies de course. C'est intéressant d'aller se frotter aux coureurs de 1ère catégorie tant qu'ils sont à l'avant. Je suis prudent car si un coureur est dans le dur une fois, il ne faudrait pas pour lui que ça se renouvelle trop souvent. Quand un coureur met un dossard, il a envie d'être devant.

La suite de la saison reste incertaine...
La Coupe des Nations a déjà perdu trois manches (voir ici), dont deux où nous étions concernés (L’Équipe de France n'avait pas prévu d'aller au Tour de l'Abitibi, NDLR). On attend des nouvelles pour Paris-Roubaix. Si la course n'a pas lieu, on se posera la question pour maintenir une compétition ce week-end là. On espère qu'il y aura la Coupe de France, le Chrono 47, le 2 mai. Le côté positif, dans cette ambiance morose, c'est que les organisateurs essaient de trouver de nouvelles dates. Le Trophée Centre Morbihan continue d'avancer. On a toujours au programme le Saarland Trofeo et j'ai prévu une équipe à l’Ain Bugey Valromey Tour.

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