Mark Downey a Tokyo dans le viseur

Crédit photo DR

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Mark Downey a passé l’année 2020 à la maison. Après avoir validé son ticket pour les Jeux Olympiques de Tokyo à l'Américaine lors du Mondial sur piste à Berlin début mars, l’Irlandais est rentré chez lui. Alors qu’il avait signé avec Côtes d’Armor-Marin Morin, il n’a finalement jamais rejoint la formation N1. “Ce n’était pas sûr de voyager. Je ne voulais pas prendre de risques vis-à-vis de mes parents qui sont âgés“, explique-t-il à DirectVelo.

Le coureur de 24 ans a pris part à quelques courses sur son île dont le Championnat national. “Je n’avais pas un bon niveau. J’avais pris un peu de poids, je ne me suis pas beaucoup entraîné. J’avais du mal à trouver la motivation“. Il en a profité pour aider son père au magasin de vélo. Lors du confinement, la pratique du sport en individuel était autorisée. “C’était fou, je vendais 15 à 20 vélos par jour“. 2020 a été une pause dans sa carrière. “J’ai revu ma famille et mes amis. Je n’ai pas été aussi longtemps à la maison depuis mes 17 ans. Ça a été une année folle et très différente. J’ai réalisé ce qu’était la vie normale“.

« NI PRESSION, NI STRESS »

Le 4 janvier dernier, le 2e d’une étape du Tour de l’Avenir 2018 (lire ici) a repris l’avion pour aller à Majorque rejoindre son collègue de l’Américaine, Felix English, qui réside à plein temps à Palma. “Je me suis entraîné deux mois là-bas. J’ai pu retrouver mes automatismes sur la piste. J’ai aussi fait beaucoup de musculation. En parallèle, j’ai bien sûr aussi un peu roulé sur la route“. Puis, début mars, il a rejoint la France et Creuse Oxygène Guéret. Il a eu quelques contacts avec des équipes N1 mais il a préféré rejoindre cette formation hors DN. “Les N1 sont focalisés sur la Coupe de France. Je ne pouvais pas promettre combien de courses importantes j’allais courir, étant donné que je veux me concentrer sur les JO“.

Il a donc trouvé le parfait compromis avec Creuse Oxygène Guéret. “Je suis entré en contact avec Yoann David (le directeur sportif). C’est bon un gars. Il a connu mon frère Sean lorsqu’ils étaient ensemble à Côtes d’Armor-Marie Morin en 2011. Je n’ai ni pression, si stress. Ils ont un bon calendrier pour me préparer tranquillement en vue des JO. Après Tokyo, j’essaierai d’obtenir quelques bons résultats“. Pour le moment, il bâtit peu à peu sa condition. “Le but n’est pas d’avoir la meilleure forme en mars-avril, mais d’y aller doucement et progressivement. En plus, ayant fait de la musculation pour la piste, j’ai de la masse musculaire en plus qui n’est pas un avantage dans les bosses sur la route. Mais ça va mieux de week-end en week-end“, indique celui qui a couru la Vienne Classic avant de chuter au Poinçonnet-Panazol. “Heureusement, je ne me suis rien cassé“. Ce samedi, il prendra part à sa troisième course lors du Tour des 4B Sud Charente.

« UN OBJECTIF RÉALISTE »

Le 15 avril, Mark Downey retrouvera peut-être les compétitions sur piste à Gand en Belgique. “Avec l’annulation de la Coupe des Nations à Newport, tout le monde veut aller là-bas. On verra si ça tient toujours. Mon planning est un peu incertain. Ensuite, je dois retourner me préparer à Majorque puis aller à Hong-Kong début mai pour la Coupe des Nations suivante. Mais ils demandent une quarantaine de 21 jours… Personne n’ira là-bas si ça ne change pas. Ensuite, il y a la dernière manche à Cali (Colombie) en juin, mais je ne prévois pas pour le moment d’y aller afin de ne pas trop voyager“.

Vainqueur d’une manche de Coupe du Monde sur piste à Los Angeles en 2016-2017, il vise un Top 7 aux JO de Tokyo avec son compère Felix English. “C’est un objectif réaliste. Et si nous sommes dans une journée incroyable, pourquoi pas mieux. L’opportunité est énorme, ce n’est qu’une fois tous les quatre ans. Après il y a des gars qui ont un moteur supérieur comme Michael Morkov et Lasse Norman Hansen (Danemark) ou Benjamin Thomas qui courent en WorldTeam“. Par la suite, il se donnera une nouvelle chance de passer pro sur la route. “J’ai été proche chez les Espoirs. Dans ma situation, il est peut-être mieux de gagner beaucoup plus de courses amateurs françaises que de courir en Continental en Belgique face à Deceuninck-Quick Step“.

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