Mercredi, à la Nokere Koerse, que ce soit chez les Femmes ou chez les Hommes, l'offensive a été récompensée. Le trio, Grace Brown-Amy Pieters-Lisa Klein, est sorti à plus de 50 kilomètres de l'arrivée et est allé au bout (voir classement). Chez les hommes, Ludovic Robeet et Damien Gaudin, les rescapés de l'échappée matinale, ont résisté au retour du peloton (voir classement). Dans les deux courses, il aura manqué une poignée de secondes au peloton pour revenir. Le vent défavorable et l'enchainement des secteurs pavés ont compliqué la poursuite, mais pas uniquement.

GRACE BROWN A DONNÉ SA « VIE »

Chez les Dames, la formation SD Worx a profité de sa force collective. Après sa victoire, Amy Pieters précisait à DirectVelo que "son équipe était trop forte pour se limiter au sprint." L'objectif de l'équipe de Danny Stam était d'envoyer un élément fort à l'avant et c'est ce qui s'est passé avec la Néerlandaise Amy Pieters, en forme depuis le début de saison. La sprinteuse de 29 ans n'est pas encore sortie du Top 6 en 2021. Toutefois, SD Worx peut remercier l'Australienne Grace Brown (Team BikeExchange), l'instigatrice de cette offensive. Elle a ensuite donné "sa vie" pour finir sur le podium. "J'ai tout donné pour amener l'échappée au bout. Je savais que j'allais dépenser plus d'énergie que Lisa (Klein) et Amy (Pieters). Ce n'est pas grave. Terminer sur le podium est un résultat formidable pour moi. Gagner aurait été formidable mais Amy était plus forte dans le final. Et si le peloton était revenu, j'aurais terminé dans le paquet. Alors pour moi, c'est mieux comme ça." L'Allemande Lisa Klein (Canyon//SRAM) reconnait son infériorité par rapport à ses rivales. "Je n'étais pas la plus forte. A trois tours de la fin, je me suis demandée comment j'allais survivre à ce rythme."

Cette échappée s'est formée au moment où le peloton s'est scindé en deux. "Nous avons perdu un peu la concentration à ce moment-là. Notre équipe a perdu la moitié de ses éléments. Floortje Mackaij et Suzanne Andersen ont travaillé pour placer Lorena Wiebes, mais il nous a manqué quelqu'un", explique l'entraineur du Team DSM Rudi Kemna. De plus, trois grosses équipes étaient dans un fauteuil, à savoir SD Worx, Canyon//SRAM Racing, et BikeExchange. La Movistar, avec la Danoise Emma Norsgaard, a véçu une journée difficile. La Française Aude Biannic a rapidement abandonné sur chute. Emma Norsgaard était toute seule dans le final et était coincée. Liv Racing a perdu Valérie Demey sur chute également, et Alison Jackson sur crevaison. Le directeur sportif de l'équipe néerlandaise Eric van den Boom admet aussi que la meute s'est fait avoir. "A un moment donné, le peloton est revenu à 11 secondes. Et puis, elles ont de nouveau accéléré. Cela a enraillé la poursuite."

UNO-X A MIS TOUT LE MONDE DANS LE ROUGE

Chez les hommes, une échappée de huit coureurs s'est formée après 60 kilomètres. Elle a compté jusqu'à 4'30" d'avance. L'accélération des Uno-X, juste après la mi-course, a réduit l'écart jusqu'à 1'30". En coureur d'expérience qu'il est, Damien Gaudin (Total Direct Energie) s'est chargé de motiver les troupes. "J'ai essayé de remobiliser les coureurs. Quand ils sont revenus à 1'30"-2', j'ai senti un petit coup de mou. Je les ai encouragés et l'écart est remonté à 2'30", c'est ce qui nous a servi dans le final", admet-il. Néanmoins, l'équipe norvégienne Uno-X a "mis tout le monde dans le rouge", selon Arne Marit de Sport Vlaanderen-Baloise. Résultat, dans le dernier tour de 12 kilomètres : un peloton réduit, dans lequel "personne ne pouvait assurer la poursuite." Sep Vanmarcke (Israel Start-Up Nation) a essayé dans l'avant-dernier secteur pavé, la Lange Astraat, à 11 kilomètres de l'arrivée. "C'était trop difficile de faire la différence avec le vent de côté. Je ne pouvais pas faire plus." Et au final, Ludovic Robeet et Damien Gaudin, les deux plus costauds du groupe de tête, sont allés au bout, avec la victoire pour le Brabançon de Bingoal-WB.

Ces deux scénarios viennent en tout cas contrer la tradition d'un sprint massif sur cette course. "Notre épreuve a gagné en respect et en popularité ces dernières années. Le parcours est un peu plus sélectif qu'auparavant. Les visages étaient marqués en passant la ligne. Désormais, une arrivée groupée n'est plus assurée à la Nokere Koerse", souligne un membre de l'organisation.