Stefan Bissegger : « Je ne pouvais pas imaginer faire ça »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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De plus en plus de grands espoirs du cyclisme mondial parviennent très rapidement à jouer les premiers rôles dès leur arrivée chez les pros et Stefan Bissegger ne déroge pas à la règle. Brillant à l’international depuis les rangs Juniors (retracez son parcours ici), le Suisse avait déjà marqué les esprits au milieu des pros une première fois en mai 2019, sur les routes du Tour de l’Ain. À Saint-Vulbas, il avait lancé le sprint de loin pour s’imposer sous les couleurs de sa sélection nationale (lire ici). Depuis, le puissant rouleur a rejoint une WorldTeam, EF Education-Nippo, et il n’a pas manqué de frapper fort à l’occasion du récent Paris-Nice (2.UWT) en remportant le contre-la-montre individuel du troisième jour, à Gien (Loiret). Une preuve supplémentaire du potentiel du coureur de 22 ans. “Clairement, c’était une très belle semaine et une belle expérience. Gagner une étape et porter le maillot jaune… Je ne pouvais pas imaginer faire ça avant la course. C’était super et incroyable !”, se réjouit pour DirectVelo celui qui a ensuite été handicapé puisque malade sur les derniers jours de course. “J’avais mal à la gorge notamment, j’ai attrapé froid. J’ai souffert sur ces dernières étapes mais ça restera quand même une belle semaine”, insiste-t-il.

Lors de ce chrono de 14,4 kilomètres remporté en 17’34” et moins d’une seconde devant Rémi Cavagna (Deceuninck-Quick Step), l’Helvète considère avoir réalisé la course parfaite. “J’ai été bon techniquement, j’ai su prendre les bons risques aux bons moments. Porter le maillot jaune sur une course comme Paris-Nice dès cette année, c’est un rêve qui est devenu réalité”. Une tunique de leader perdue dès le lendemain au profit de Primoz Roglic, mais qui confirme tout de même que Stefan Bissegger pourrait vite s’affirmer comme l’un des meilleurs rouleurs du monde. Il y a quelques semaines déjà, lors de l’UAE Tour, il n’avait été devancé que par le seul Filippo Ganna (INEOS Grenadiers), le Champion du Monde de l’exercice en titre, lors d’un chrono de 13 kilomètres. En octobre dernier, il avait aussi pris la 3e place du contre-la-montre du Binck Bank Tour.

LES CLASSIQUES, LE TOUR DE SUISSE… ET LES JEUX OLYMPIQUES EN TÊTE

3e puis 2e de ses deux derniers chronos au niveau WorldTour, Stefan Bissegger n’avait donc plus qu’à monter sur la plus haute marche et c’est désormais chose faite. De quoi changer ses perspectives pour les semaines et les mois à venir ? “Non, ça ne change rien”, assure-t-il clairement. Et pour cause : l’ancien vainqueur d’étape sur le Tour de l’Avenir 2019 - en Ardèche, dans des conditions météorologiques dantesques (lire ici) - a surtout la tête aux Classiques et non pas aux chronos pour les prochaines échéances. “Les Classiques sont mon grand objectif, surtout celles sur les pavés. J’aime le Tour des Flandres comme Paris-Roubaix, mais ce sont des courses sur lesquelles il faut avoir de la chance. Sinon, ça ne marche pas”, sourit celui qui va d’abord découvrir Milan-San Remo samedi prochain.

À moyen terme, Stefan Bissegger espère également briller sur les Jeux Olympiques de Tokyo avec la poursuite par équipes suisse. Mais le report du plus grand événememt sportif mondial a compliqué l’équation initiale du coureur qui se félicitait de rejoindre une WorldTeam en août dernier, juste après les Jeux de Tokyo, histoire de marquer clairement la transition entre la piste et la route. Finalement, il faudra se rendre au Japon en plein cœur de sa première saison pleine au plus haut niveau mondial sur route. J’ai bien sûr envie de faire les Jeux Olympiques mais il faudra déjà voir ce qu’il va se passer avant, lors des courses précédentes. Je déciderai plus tard de faire aussi le chrono sur route des Jeux ou non, en plus de la piste. Dans tous les cas, je ne ferai pas de prépa spécifique pour la piste. Je me concentre à 100% sur la route au niveau du calendrier. Je prendrai simplement une ou deux semaines, juste avant les Jeux, mais pas plus. Quand tu es en forme sur la route, tu marches aussi bien sur la piste”. L’agenda de Stefan Bissegger s’annonce particulièrement chargé puisque entre les Classiques du printemps et les Jeux Olympiques, il se verrait également bien remporter le chrono inaugural du Tour de Suisse tracé autour de Frauenfeld, à domicile. Et ce n’est certainement pas sa performance sur Paris-Nice qui va l’empêcher de rêver. 

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