Théo Menant remonte la pente

Crédit photo Amélie Barbotin

Crédit photo Amélie Barbotin

Théo Menant renoue avec la victoire ! Après une année de disette en 2020, il a remporté ce dimanche la Vienne Classic, son premier succès depuis la 2e étape de la Boucle de l'Artois 2019. Une éternité pour le sprinteur qu'il est, et un soulagement après des mois de galère. "J'ai vécu une fin de saison 2020 compliquée, reconnaît auprès de DirectVelo le coureur de 23 ans. J'ai attrapé la Covid, et je n'ai jamais réussi à rattraper la forme. Mentalement, ce n'était pas facile. J'étais stagiaire (chez Total Direct Énergie, NDLR), et je n'arrivais pas à prouver mon niveau. Cet hiver, j'ai bien coupé, histoire de débrancher un peu, donc je suis vraiment satisfait de voir que je suis toujours au niveau. Je suis également content pour les coéquipiers, qui ont fait un gros travail aujourd'hui (dimanche). Ça fait plaisir de récompenser l'équipe". 

Au terme d'un long faux-plat montant dans les rues de Chauvigny (Vienne), il a devancé, dans un sprint qui était pourtant mal embarqué, les deux anciens professionnels que sont Bryan Alaphilippe et Adrien Garel (voir classement). "C'était houleux, confirme-t-il. Tout le monde voulait faire le sprint, ça frottait vraiment beaucoup. J'étais assez loin en bas, vers la 20e place, et j'ai dû faire un gros effort pour me replacer. J'ai vu que ça remontait à gauche, et j'ai réussi à me faufiler. Je suis remonté en force, et je suis passé devant à 25 mètres de la ligne". 

« JE MONTAIS EN PUISSANCE CES DERNIÈRES SEMAINES »

Sur l'épreuve catégorisée Élite Nationale, le sociétaire du Vendée U vient ainsi offrir la deuxième victoire de la saison à son équipe, après le succès de Sandy Dujardin sur le Circuit de l'Essor, pour ce qui était aussi le premier objectif de sa saison. "Ce week-end était important pour moi. J'avais bien préparé cette course, mais aussi Bordeaux-Saintes, qui a finalement été annulé", révèle-t-il en évoquant la course qui est plus précisément décalée à l'été prochain (lire ici). C'est également la concrétisation d'un travail de fond, qui a porté ses fruits. "J'avais repéré le circuit la semaine dernière, et je savais que l'arrivée me convenait. Ces dernières semaines, je sentais que je montais en puissance. Comme on dit, ça fait plaisir de la mettre au fond". 

C'est aussi son premier résultat de la saison, lui qui avait disputé deux manches de l'Essor Basque en février, où il était davantage cantonné à un rôle d'équipier auprès de Lucas Boniface et de Sandy Dujardin. Deux nouveaux coéquipiers chez Vendée U, qui évoluent dans un registre similaire au sien, et qui apportent une motivation supplémentaire à Théo Menant. "À l'Essor, j'étais peut-être un peu moins bien que les autres, donc j'ai surtout essayé de faire le travail, confirme l'ancien coureur du Creuse Oxygène Guéret. Avec cette concurrence interne, ça apporte une émulation. Même à l'entraînement, ça nous tire vers le haut. En course, on décide en fonction des sensations. Nous sommes honnêtes entre nous. Tout le monde s'entend très bien, et c'est super que ça se passe comme ça !".

« PROUVER QUE J'AI MA PLACE À L'ÉCHELON SUPÉRIEUR »

Fort de cette alchimie collective et de sensations retrouvées, il espère désormais reproduire le plus possible des performances semblables à celle réalisée ce dimanche sur la Vienne Classic. "J'ai réussi à gagner aujourd'hui (dimanche), mais il y aura d'autres belles courses dans les semaines à venir. Avec la Covid, tout le monde veut courir partout, donc il y a vraiment un gros niveau sur toutes les courses. Tout le monde est tiré vers le haut. Il ne faut rien laisser passer, et continuer sur cette lancée". 

C'est donc seulement la première étape d'une saison charnière pour Théo Menant, qui ne veut plus se contenter d'empiler - il l'espère - les succès chez les amateurs. "Je vais ressortir en pleine confiance, et j'espère continuer sur ce chemin-là pour prouver que j'ai ma place à l'échelon supérieur, affirme-t-il. C'est aussi pour cela que j'ai refait un an au Vendée U. J'ai vraiment envie de passer chez les pros. Pour cela, je dois continuer à gagner des courses, et travailler aussi sur mes points faibles". Prochains rendez-vous pour lui, dans deux semaines sur le Tour Cycliste des 4B (20 mars) et le Prix de la ville de Buxerolles (21 mars). Avec, une nouvelle fois, l'ambition d'aller chercher des gros résultats. 

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