Antoine Raugel : « Ce sont de belles images »

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

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Première course de l’année et premiers frissons pour Antoine Raugel. Désormais sociétaire de la Groupama-FDJ Continental, il a donné ses premiers coups de pédale sous ce maillot ce mardi, sur Le Samyn (1.1). "Je sentais que j'etais bien pour une reprise. Il y a eu une grosse chute, j'étais par terre, j’ai dû changer de vélo et faire toute la course avec mon deuxième vélo". Tout ne commence pas idéalement, mais la suite est bien plus réjouissante pour le coureur de 22 ans. "On avait pour consigne de rester placé et essayer d'accompagner des gros wagons, puis anticiper un peu sur les deux derniers tours du circuit final". C’est chose faite lorsqu’il attaque seul, à plus de 65 kilomètres du but. "Je ne pensais pas le faire tout seul, mais une fois que j'étais parti, je me suis dit « allez, je tente ». Je comptais gérer mon effort et maintenir un écart pour qu'un groupe revienne de l'arrière et c'est ce qui s'est passé".

Et quel groupe ! "Il y avait quelques mobylettes, rigole Antoine Raugel. C'était pas mal, je n'ai pas hésité à passer et à être généreux dans l'effort. Ce sont les courses débridées que j'aime courir et avec du pavé comme j'aime". L’ancien coureur de Chambéry CF garde des souvenirs impérissables de son aventure. "Être seul dans le secteur pavé en montée... ça tourne à droite, et là je suis à l’avant, il y a les caméras et tout. Là, il faut y aller ! Puis se retrouver avec des Van der Poel, Sénéchal et toute la Deceuninck qui met tout le monde en ligne, ce sont de belles images". Notamment lorsqu’il est rejoint par Victor Campenaerts, dans un premier temps. "Sur le moment, ça fait une montée d'adrénaline, on se sent pousser des ailes mais ça retombe vite. Je regarde le compteur et je me dis qu’il reste 65 kilomètres. Quand Victor Campenaerts me reprend, je me suis mis au sprint juste pour prendre la roue. Il était vraiment fort, ça faisait mal", s’amuse-t-il encore.

AVEC UNE PENSÉE POUR MARC MADIOT

Même s’il avait déjà disputé des courses professionnelles, notamment à l’occasion de son stage avec l’actuel AG2R Citroën Team, la saison passée, Antoine Raugel a connu un baptême du feu en Belgique, à un niveau encore supérieur, au milieu des Mark Cavendish, Sep Vanmarcke ou autres Mathieu Van der Poel, qui servent de point de référence au Français. "J'ai toujours ce respect pour des mecs comme ça. Mais on a le même job, il ne faut pas oublier qu’on veut chacun arriver avant les autres. Mais je vois ça comme de bons repères. Quand on les voit autour de nous on se dit que là, on est bien placé et qu’on est dans le bon mood". Justement, lorsque les grandes explications ont eu lieu sur les derniers points clés, l’ancien Champion de France Juniors les a perdus de vue. "Quand Mathieu Van der Poel et Florian Sénéchal se sont mis des pains, j'avoue que ça commençait à être compliqué".

Déjà, depuis un petit moment, il devait se mettre à bloc. "Sur le placement, je me disais qu'il fallait que je sois fin pour compenser mon manque de force après 200 kilomètres. Ça roulait tellement vite que je n’avais plus les jambes pour remonter. Je commençais à cramper. Dans la tête, j'avais mes routines en place pour ne rien lâcher mais ça s'est fait physiquement. J'ai craqué quand ça a attaqué devant. Puis j'ai essayé de finir à fond pour bien terminer". Avec finalement une 41e place anecdotique. "Je me suis forcément surpris car c'était ma course de reprise. Avec Nicolas Boisson et l’équipe, on avait bien travaillé, avec une bonne semaine de stage. De là à faire ce que j'ai fait... Je ne m'y attendais pas". Une prestation qui devrait réjouir son manager, Marc Madiot. "En stage, il nous a dit « on ne s’interdit rien ». Quand j’étais seul devant, j’y ai pensé", plaisante Antoine Raugel, qui aura une nouvelle chance de ne rien s’interdire, ce dimanche, au Grand Prix Jean-Pierre Monseré.

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