Le « nouveau défi et la nouvelle vie » de Gari Lagnet

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Dans un Pays basque qu'il connaît par cœur, lui qui est né à Bayonne, et dont les parents résident à Jatxou (Pyrénées-Atlantiques), Gari Lagnet n'a pas manqué son retour à la compétition sur l'Essor Basque, dont il a disputé l'intégralité des cinq manches. Avec une 4e place sur le Circuit de l'Essor - "Il y avait un gros niveau. J’arrive à rester placé dans la roue de Romain Feillu lors du sprint. Mais bon, lui, c’est un vrai sprinteur, alors que moi, j’ai un profil plus puncheur" - (voir le classement), et une 9place sur le Trophée de l'Essor, il a montré qu'il était déjà bien en jambes et qu'il faudrait compter sur lui cette saison. "Je suis arrivé sans trop savoir où j’en étais, mais le test a été concluant, d’autant que je ne suis pas encore au top de ma forme, explique à DirectVelo le coureur de bientôt 23 ans (le 9 mars, NDLR). Mais je me suis senti très bien, et j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir. Bon, la météo n’était pas tout le temps au rendez-vous, mais il faisait très beau le dernier week-end, c’était vraiment agréable. Au final, je suis plus que satisfait."

Sa satisfaction est renforcée par le fait qu'il n'aurait pas dû être au Pays basque, lui dont la reprise était initialement prévue deux semaines plus tard. "J’aurais dû être en stage avec l’équipe pour préparer les Plages Vendéennes, mais ça a été annulé. Du coup, comme j’étais chez mes parents à ce moment-là, j’ai demandé à participer, j'ai reçu le feu vert de l’équipe, et je me suis inscrit." Une belle entrée en matière, sur des épreuves qui n'ont pas de secret pour lui. "Je dispute l’Essor Basque depuis que je suis Espoir 1. Donc, forcément, je connaissais très bien les routes, notamment celles du Circuit de l’Essor, qui passaient juste à côté de chez moi."

Des résultats d'autant plus probants que le nouveau sociétaire de Sojasun espoir-ACNC a dû se débrouiller seul sur l'ensemble des manches, puisqu'il était l'unique coureur de sa formation au départ. "C’était vraiment de l’autogestion complète, confirme-t-il. Mes parents m’ont aidé. Ils étaient sur le bord de la route pour me distribuer les bidons. Ça m'a un peu rappelé mes premières années de cyclisme. C’est vraiment rare de pouvoir faire ça dans la saison. C’était sympa." L'absence de coéquipiers l'a également obligé à modifier son approche de la course. "J’aime bien frotter, donc je n’ai pas trop de soucis pour me placer seul dans le peloton. Et vu que je suis assez petit, je suis capable de remonter en milieu de paquet. C’est plus au niveau de la tactique que c’est compliqué à gérer. Je ne pouvais pas sauter sur tout le monde", complète-t-il.

« IL FAUDRA SAISIR LES OPPORTUNITÉS »

Après deux saisons du côté de l'Océane Top 16, c'est donc en solitaire qu'il a effectué ses débuts sous ses nouvelles couleurs. Un changement d'équipe, mais aussi un changement de vie, lui qui a quitté le Pays basque pour s’installer en Bretagne. "C’était une opportunité à saisir, explique le 10e du Championnat de France Amateurs en 2020. J’adore découvrir de nouvelles personnes et de nouveaux lieux, donc ce changement fait du bien. C’est un nouveau défi et une nouvelle vie. En plus, les courses bretonnes sont celles qui me conviennent le plus, donc je suis vraiment content." Et s'il n'a pas encore eu l'occasion de courir avec ses coéquipiers, il est déjà bien intégré dans son nouvel environnement. "On commence doucement à se connaître. Ça me change aussi au niveau de l’entraînement. Avant, je roulais 90% du temps en solitaire. J’aime bien, mais au bout d’un moment, on sature un peu. Maintenant, vu que je suis à Rennes, je peux rouler tout le temps avec du monde. C’est un vrai plus."

Dans une formation Sojasun qui, avec les départs de Grégoire Salmon ou Maël Guégan, s'est largement rajeunie à l'intersaison, il sera le deuxième coureur le plus âgé. Avec, forcément, les responsabilités qui vont avec. "Les positions ne sont pas définies, relève-t-il toutefois. Il y a beaucoup de jeunes, et certains sont là pour l’apprentissage. Adrien Garel, Tom Mainguenaud et moi serons les plus expérimentés, donc ce sera à nous de performer. Mais Jason (Yon Snoeck, NDLR), mon DS, m'a aussi dit que ce sera « du donnant-donnant ». Je n’ai pas de pression particulière." Et histoire de réussir au mieux ses débuts au sein de l'équipe bretonne, il s'est appliqué à réaliser le meilleur hiver possible. "Je me suis entraîné comme si tout était normal, et je le fais encore aujourd’hui, poursuit-il. Avec mon expérience, j’arrive à mieux me gérer, et à prendre plus de recul. Je reste dans l’idée que, malgré la Covid, on aura quand même une saison."

Un réel optimisme que Gari Lagnet tente toutefois de tempérer, à l'heure où ce sont plutôt les annulations et les reports qui prévalent. "Il faut prendre les courses les unes après les autres. De toute façon, on ne pourra pas les choisir. Il faudra saisir les opportunités, et profiter de la forme du moment. Mais j’ai quand même envie de gagner des courses et de passer un cap. Jusqu’à maintenant, je pêchais surtout tactiquement, et c’est peut-être ça qui m’a privé de certains résultats. J’espère que Sojasun va pouvoir m’apporter cette réussite que je n’ai pas forcément eue jusque-là." Et alors que son prochain rendez-vous, fixé sur la Route Bretonne, vient d'être annulé (lire ici), il conclut : "J’irai où on me dira d’aller".

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