Stefan Bennett : « Je devais prendre la responsabilité »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Cette fois, c’est la bonne ! Après avoir été très actif sur les manches précédentes de l’Essor Basque, Stefan Bennett a levé les bras, sur la Ronde du Pays Basque (Elite Nationale), quatrième manche de l’épreuve. Parti dans un baroud à deux avec Alexis Guérin (Team Vorarlberg), c’est finalement le sociétaire du Team Pro Immo Nicolas Roux qui s’est imposé au sprint (voir classement). Le coureur de 28 ans revient avec DirectVelo sur la première victoire de son équipe en 2021.

DirectVelo : Tu as été offensif depuis le week-end dernier, et tu es enfin récompensé !
Stefan Bennett : Il ne manquait pas grand chose, je me savais bien en forme. Ça vaut pour moi et toute l'équipe. On court tous ensemble. Aujourd'hui (samedi), d'accord c'est moi qui suis premier du classement, mais derrière tout ça, il y a tout le monde qui a roulé pour moi, qui m'a replacé. Karl (Lauk) était devant et il a roulé, il n'a rien demandé à personne. Et personne ne lui donnait de relais. Donc je gagne, mais ce qui est important c'est de voir que Pro Immo est là collectivement. Tout le monde nous court dessus et nous regarde pédaler, donc forcément la victoire est encore plus belle. On est malmené quand même ! Et le niveau est élevé en ce début de saison. Donc on prouve quand même qu'on est là, qu'on est les mêmes. C'est une bonne chose.

Avec trois ascensions du Col de Gamia, comment as-tu géré ta course ?
Je ne sais pas si on gère, il faut pédaler (rires) ! Mais c'est un peu à l'instinct. Hier (vendredi), j'ai trop réfléchi, je devais être dans les trois qui se disputent la place de deux. Je ne me sentais pas très bien, je me suis posé des questions. Aujourd'hui (samedi), je n’avais pas des sensations terribles, mais je ne me suis pas écouté, j'ai pris un coup d'avance. J'avais un coéquipier devant, ce n'est pas rentré derrière. J'avais toujours l'appréhension des 15 derniers kilomètres qui sont un peu plus roulants. Mais quand j'ai vu 40", je me suis dit qu'ils ne s'entendraient pas. Et j'avais un très, très bon compagnon (Alexis Guérin, NDLR). On s'est très bien entendu jusqu'au bout. Ça s'est fait au feeling sur cette course. Je me sais bon dans les bosses, j'en ai profité pour partir. Après le travail de mes coéquipiers je devais prendre la responsabilité.

« IL FAUT SAVOIR ÊTRE HUMBLE »

Le Team Pro Immo Nicolas Roux n’avait pas encore gagné après trois jours de course… Y avait-il une forme d’inquiétude ?
On va dire que quand on ne gagne pas c'est toujours décevant, mais c’est comme tout le monde. L'année dernière on a eu l'habitude de beaucoup gagner. Ce n'est pas toujours évident. Même en surnombre, il faut conclure. Il faut savoir être humble, les autres équipes s'entrainent aussi. Le niveau est beaucoup plus élevé, il y a plus de monde au départ. On a toujours été là et pesé sur la course malgré tout, avec des places d’honneur à la fin. Celle-là est une délivrance car on a la culture de la gagne. Elle fait du bien à tout le collectif et à moi aussi.

Maintenant que tu es connu du peloton et surtout attendu, as-tu découvert une nouvelle façon de courir en tant que leader ?
C'est sûr qu'on ne prend pas les courses de la même façon. On est parti à huit et deux équipes ne roulaient pas parce que j'étais devant. On s'adapte mais il faut avoir confiance en soi. Je trouve dommage que des équipes courent en fonction d'une personne car chacun a sa carte à jouer, mais c'est le jeu des équipes. Ce matin c'était tout pour moi donc je me réjouis d'avoir répondu présent dans ce rôle de leader exclusif. Les gars ont roulé les yeux fermés pour moi parce qu'ils savent que quand ce sera leur tour je roulerai les yeux fermés pour eux. Et ça fait vraiment plaisir. Karl a fait un super travail. Personne n'a roulé avec lui et il m'emmène à l'arrivée. C'est aussi une victoire pour lui de tenir le peloton tout seul à 30". Il n'y en a pas beaucoup qui feraient ça dans le peloton.

Quels sont tes gros objectifs de l’année ?
Je ne préfère pas les évoquer pour le moment (sourire). J'ai des objectifs derrière la tête. Ceux que je n'ai pas réussi à remplir auparavant. J'ai ciblé des courses dans ma tête. J'ai un gabarit particulier, donc il y a des courses qui me correspondent à 100%. Mais ce sera du bonus, je me fais plaisir. S’il y a l'opportunité la semaine prochaine, ou même demain (dimanche), je la saisirai.

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