Adrien Guillonnet, au bon souvenir du Mont Ventoux

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’était le 17 juin 2019. Totalement inconnu du grand public, Adrien Guillonnet accroche un temps les roues de Romain Bardet ou de Jesus Herrada sur les pentes du Mont Ventoux. Ils ne sont plus que quatre en tête et le coureur au maillot d’Interpro Cycling Academy se bat comme un beau diable au milieu des meilleurs. Il crève l’écran (lire ici) avant de craquer dans les derniers kilomètres d’ascension pour se contenter de la 13e place du Mont Ventoux Dénivelé Challenge. Un an et demi plus tard, le Francilien a une nouvelle fois rendez-vous avec le « Géant de Provence ». Mais cette fois-ci sous les couleurs orange et noir de St-Michel-Auber 93, la Conti avec laquelle il évolue depuis 2020. Et face à un plateau qui s’annonce plus corsé que lors de sa précédente expérience en terres provençales. DirectVelo fait le point avec le grimpeur de 27 ans avant l’étape reine du Tour de la Provence.

DirectVelo : Que représente cette nouvelle ascension du Mont Ventoux pour toi ?
Adrien Guillonnet : C’est une occasion de me jauger par rapport aux autres coureurs, dont beaucoup font partie des meilleurs coureurs du monde. De base, je suis quand même clairement un bon cran en-dessous d’eux. C’est le top niveau, alors je n’ai pas l’espérance de jouer les premiers rôles, mais j’espère quand même être là et pouvoir m’accrocher en second rideau. J’ai envie de voir ce qu’il est possible de faire, même si je ne suis pas encore au top physiquement. J’ai encore un peu de mal sur ces entames de saison avec des courses très dynamiques. Je vais faire au mieux et je pourrai faire le bilan demain (samedi) soir. J’espère juste ne pas être complètement à la ramasse.

L’an passé, tu t’étais blessé à Bessèges et tu avais manqué ce rendez-vous au Ventoux comme les courses suivantes, que tu attendais depuis des mois…
Oui, je n’avais pas pu me tester sur le Tour de la Provence et c’est toujours intéressant de pouvoir le faire. C’est le type de parcours et de courses que je préfère, forcément. Alors dans un sens, c’est vrai que je devrais me dire qu’il est déjà bien de pouvoir être au départ cette fois-ci (rires).

« C’EST DUR DE COMPARER »

Lors du Mont Ventoux Dénivelé Challenge 2019, tu t’étais longtemps accroché aux tous meilleurs avant d’exploser en vol. Comptes-tu gérer ta montée différemment cette fois-ci ?
Tout le monde me parle de ce souvenir au moment de retrouver le Ventoux. Il y avait eu un gros impact médiatique, je m’en souviens très bien. Je le vois totalement différemment aujourd’hui car à cette époque, c’était une course d’un jour, avec une autre confrontation et à une autre période de l’année. C’est dur de comparer les deux courses. Le niveau sera bien plus homogène ici et j’imagine que je serai bien plus loin au classement. Dans tous les cas, je vais me battre pour que ça reste, encore une fois, un bon souvenir. J’espère déjà ne pas avoir de soucis avant le pied et pouvoir arriver sur l’ascension dans de bonnes conditions. Et à partir de là, les jambes parleront. Si je ne suis pas super bien, je monterai à mon rythme pour éviter d’exploser. Je n’ai pas envie de revivre un scénario similaire à celui de 2019. 

Tu as du mal à comparer ce test à ta précédente expérience au Ventoux. Peut-être que cette course montagneuse s’apparente un peu plus à ce que tu as vécu l’an dernier dans les cols pyrénéens de la Route d’Occitanie lors de ta course de reprise après le premier confinement ?
Je me suis fait la réflexion mais c’est encore quelque chose de différent, me semble-t-il. Sans doute que la préparation des courses du mois d’août était différente d’une préparation hivernale, notamment de par les conditions météo, bien sûr. Sur la Route d’Occitanie, je n’avais pas l’impression de manquer de forces et d’être juste physiquement, sur chaque relance, comme c’est le cas ici pour l’instant sur les deux premières journées de course. Je sens que je suis encore en phase de reprise. Entre mes potentielles limites physiques et la qualité de l’adversité, ça fait pas mal d’inconnues avant de grimper ce Mont Ventoux. Je peux peut-être viser un résultat aux portes du Top 20, si je suis bien. 

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