Jérôme Cousin : « Être acteur pour honorer les sélections »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Jérôme Cousin n’a pas attendu bien longtemps pour faire la course en ce début de saison 2021. Adepte des longues échappées, le baroudeur de la formation Total Direct Energie a passé une bonne partie de la deuxième étape du Tour de la Provence (2.Pro) en tête en compagnie de quatre autres coureurs. “Fabien (Grellier), Damien (Gaudin) et moi-même étions désignés pour aller dans l’échappée si on le souhaitait et si c’était intéressant. Quand j’ai vu quatre mecs sortir, je me suis dit que je serais mieux à l’avant. J’avais envie d’y aller pour bien démarrer la saison et puis, sur ce type de terrains, avec les descentes, la pluie, les talus… On ne sait jamais. Des leaders peuvent se faire avoir dans des chutes ou autre et ça peut aller au bout”, résume-t-il après l’étape pour DirectVelo. Dans l’échappée à cinq, le coureur de 31 ans a guidé ses compagnons d’aventure. “C’était le chef de l’échappée, il a bien géré le truc”, témoigne Samuel Leroux (Xelliss-Roubaix Lille Métropole).

L’expérimenté et solide athlète avait un plan en tête et il l’a appliqué : mettre un coup de vis au Km 100-101. “Je voulais qu’on passe à la sortie de Manosque avec quatre minutes d’avance et là, ça aurait pu être intéressant”. Malheureusement, le quinté de tête ne comptait alors que trois maigres minutes de marge sur le peloton à ce point de repère. “Je me suis dit que ça allait être compliqué…”. Une fois arrivé dans Manosque, justement, le jeune Italien Filippo Conca (Lotto-Soudal) porte une violente accélération et se débarrasse du reste de l’échappée. “Sur le coup, j’espérais pouvoir faire le jump mais entre le froid et le manque de jours de compétition… Je n’en étais simplement pas capable”, concède l’ancien vainqueur d’étape sur Paris-Nice à Sisteron, en 2018.

« J’ESSAIE DE PROVOQUER MON DESTIN »

Jérôme Cousin retrouve des jambes petit à petit, lui qui n’avait plus couru depuis le dernier Tour de France. Mais pas question de se plaindre de cette situation et du calendrier allégé. “On est 27 dans l’équipe, il faut tourner, c’est normal. J’ai surtout une pensée pour les copains qui restent à la maison et qui voudraient, eux aussi, courir. C’est d’ailleurs pour ça que lorsqu’on a la chance de courir, on se doit d’être acteur pour honorer les sélections”.

Surtout, il sait qu’un éventuel gros coup passe par ce type de tentatives de loin. “Mon leitmotiv, sur le vélo, c’est de prendre du plaisir. On prend encore plus de plaisir en gagnant des courses, bien sûr. Je suis dans le peloton depuis un petit bout de temps maintenant et je sais que je ne vais pas gagner au sprint massif. Et pour gagner au sommet du Mont Ventoux - clin d'œil à l’arrivée de ce samedi - il faudrait que j’arrive au pied avec vingt minutes d’avance”. Autrement dit, il trouve à travers ses longues fugues une possibilité d’entrevoir de jolis coups. “J’essaie de provoquer mon destin. Suivant la composition de l’échappée, et si les planètes sont bien alignées, que le peloton laisse suffisamment d’avance etc, ça peut le faire. Je veux être acteur des choses et les provoquer. C’est vrai dans une carrière cycliste comme dans la vie en règle générale”. Et Jérôme Cousin l’a une nouvelle fois prouvé ce vendredi en jouant son va-tout. 

 

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