Wout van Aert : « Difficile à digérer mentalement »

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

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Récent vainqueur de la Coupe du Monde, Wout van Aert attendait avec impatience de revêtir un nouveau maillot arc-en-ciel, après l’avoir lâché à son rival, Mathieu Van der Poel, depuis 2019. Très bien parti, le Belge parvient à faire la différence dans le sable. Mais une crevaison lui a fait perdre toute son avance. Et le sociétaire de la Jumbo-Visma n’a jamais réussi à refaire pencher le rapport de force de son côté. Il doit ainsi se contenter d’une médaille d’argent (voir classement), assez amère si l’on en croit sa frustration en conférence de presse d’après-course.

DirectVelo : Comment expliques-tu ta deuxième place ?
Wout van Aert : Ce qui n'est pas allé, c'est ma crevaison. Avant ça, je menais la course. Tout allait bien et j'ai crevé. Je n'ai pas voulu baisser les bras. J'ai essayé de me battre. Je suis évidemment déçu. À un moment, je suis revenu très près sur la plage, mais j'ai commis deux petites fautes, probablement parce que j'ai voulu revenir trop vite sur Mathieu (Van der Poel). J'étais sûrement un peu à la limite et sur la passerelle suivante, j'ai perdu mon rythme. J'ai perdu du temps à ce moment et mentalement c'est devenu difficile. J'ai malheureusement démontré qu'il était possible de crever sur un tel circuit. Cette crevaison a ruiné ma course et ensuite c'était dur de revenir dans le coup. C'est de la malchance et je ne veux pas trop y penser.

Sur le sable, tu semblais vouloir passer plus en force que Mathieu Van der Poel, était-ce voulu ?
Par rapport aux jours précédents, le secteur en sable était plus roulant, peut-être à cause des gelées pendant la nuit précédente. La section entre la route et la passerelle était notamment très roulante. Le sable est toujours un bon dosage entre puissance et technique. Je me sentais bien sur ces sections, notamment en début de course, mais la crevaison a tout remis en cause. L'écart entre Mathieu et moi est très faible. Si quelque chose se passe mal au moment crucial, c'est difficile à digérer mentalement. C'est ce qui s'est passé.

« TOUT SE PASSAIT BIEN AVANT CETTE CREVAISON »

Tu as fait un gros départ, voulais-tu faire la différence dès le début ?
Tout à fait. Je voulais faire un bon départ et mettre la pression dès le début. Ça a plutôt bien fonctionné. Après sa chute, j'avais une avance assez confortable. Tout se passait bien avant cette crevaison. J'estime qu'elle m'a fait perdre 30 secondes et elle a cassé mon rythme. Je pense tout de même que ma tactique était bonne et que mes jambes étaient tout aussi bonnes. Je n'ai rien à me reprocher sur ce point.

Avais-tu une pression de courir ce Championnat du Monde dans ton pays ?
On a toujours la pression. Personnellement, la pression est toujours forte au départ d'un cyclo-cross. Au départ d'une course sur route aussi. J'ai l'habitude. J'étais tendu ce dimanche, mais de façon positive. Cette pression au départ commence à devenir la routine pour moi. La pression est élevée, tout comme la motivation et c'est le plus important.

« NOUS AVONS LA CAPACITÉ DE GÉRER LA COURSE PAR RAPPORT À L’AUTRE »

Tu sentais que c’était ton jour ?
J'étais vraiment en super forme. Pour gagner un Championnat du monde, il faut que toutes les planètes soient alignées. J’étais dans un bon jour et on l'a bien vu dans les premiers tours. J'avais les jambes que je voulais avoir. La passerelle après la longue section de sable sur la plage était vraiment dure. Mais quand Mathieu ou moi sommes devant, nous avons la capacité de gérer la course par rapport à l'autre. Il mérite ce titre. Je n'ai pas réussi à lui reprendre du temps durant toute la deuxième partie de la course.

Tu as fait une saison de cross assez complète, même si elle a été assez spéciale avec la Covid, vas-tu continuer à faire des saisons complètes de cyclo-cross à l'avenir ?
J'essaie toujours de faire autant de cross que possible et on verra à l'avenir ce qui est possible. Cette saison j'ai peut-être un peu plus couru parce que la saison de route qui précédait avait été plus courte. Si la saison 2021 se déroule à peu près normalement, j'aurai une saison sur route plus longue et je reprendrai le cross plus tard. Maintenant je vais me reposer une semaine puis passer à d'autres courses. L'hiver prochain, il y a à nouveau des cross et donc de nouvelles chances. Dans tous les cas, je ferai la saison avec l'objectif de faire une bonne préparation pour le Championnat du Monde.

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