Mathias Le Turnier, la bouffée d’oxygène

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Après quatre premières saisons professionnelles passées dans les rangs de la formation Cofidis, Mathias Le Turnier a été invité à trouver une autre structure pour 2021. “J’ai eu un entretien avec Cédric (Vasseur) pendant le Giro. Il m’a dit que ce n’était ni oui, ni non, mais qu’il ne pouvait rien m’assurer. Et finalement, ça ne l’a pas fait. Vu la saison de l’équipe, Cédric n’était pas satisfait d’un point de vue global. Il a des obligations de résultats, la pression des sponsors etc. Je comprends que dans ces conditions, il a ressenti le besoin de changer des choses”, analyse, après coup,  le Girondin auprès de DirectVelo. “Il devait apporter un nouveau souffle à l’équipe. Personnellement, je faisais partie du groupe d’Elia Viviani. S’il avait gagné 20 courses dans la saison, ça ne se serait peut-être pas déroulé de la même façon, mais là… De toute façon, de mon côté, après quatre ans chez Cofidis, je me disais aussi que ça me ferait peut-être du bien de changer d’air”.

Mais le puncheur-grimpeur a bien cru rester sur le carreau durant l’intersaison. Ce n’est en effet que le samedi 12 décembre que Mathias Le Turnier s’est engagé pour deux ans avec l’équipe Delko. “Je n’étais pas très confiant jusque-là. J’avais aussi une autre solution, un Plan B, qui n’était pas tip-top mais qui me permettait de rester chez les pros, concède-t-il. “J’étais en contact avec Delko depuis un moment mais ils m’avaient dit qu’ils étaient complets. Puis finalement, après un départ imprévu, une place s’est libérée”. Voilà donc le coureur de 25 ans assuré de rester dans le peloton professionnel jusqu’à fin 2022. “Un contrat de deux ans, ça prouve que ce n’est pas uniquement pour combler un trou, c’est un vrai projet”

LES COURSES FRANÇAISES DE FÉVRIER, L'IDÉAL POUR BIEN SE LANCER

Ce nouveau projet est synonyme de véritable bouffée d’oxygène pour un athlète qui ne se sentait plus véritablement progresser et qui a connu des périodes très délicates sur le plan personnel ces dernières saisons. “Jusqu’à mai-juin 2019, je suis resté sur une phase de progression. Puis mon père est tombé malade et j’ai été contraint de me rendre moins souvent sur les courses pour rester à ses côtés”. Mathias Le Turnier décide par exemple de renoncer à participer au Tour d’Espagne 2019, et met un terme à sa saison dès le Tour de Pologne. Il perd son père pendant l'automne. “J’ai attaqué la saison 2020 en Australie mais je n’étais pas tellement prêt, ni mentalement ni physiquement. Puis le confinement ne m’a vraiment pas rendu service, après tout ça… J’étais dans une période où j’avais besoin de courir et de prendre l’air et au lieu de ça, j’ai dû rester à la maison”. Après ce premier confinement, il reprend la compétition au Mont Ventoux Dénivelé Challenge mais tombe après seulement dix kilomètres de course. “Je me suis fait mal au dos et j’ai été gêné pendant un mois… Puis on est vite arrivé à cette fin de saison et à cette participation au Giro”. Un Tour d’Italie qui, il l’assure, lui a fait beaucoup de bien et l’a “remis sur les rails” d’un point de vue physique comme mental.

C’est en tout cas désormais un nouveau départ qui, en quelque sorte, attend Mathias Le Turnier avec la ProTeam provençale. Et quoi de mieux que les premières courses du quart sud-est de la France pour tenter de se relancer ? Meilleur jeune du Tour de la Provence 2018 (6e du général) et meilleur jeune du Tour du Haut-Var 2019 (10e du général), il a l’habitude de bien marcher au mois de février et devrait donc être à l’aise dès ce dimanche sur les routes du Grand Prix La Marseillaise, avant d’enchaîner avec le Tour de la Provence puis le Tour des Alpes-Maritimes et du Var. “J’aime ces courses-là, je peux y jouer ma carte. Il n’y a aucune raison que je ne sois pas en pleine forme dès le début de l’année. Ces courses de début de saison, en France, sont importantes pour l’équipe comme pour moi”. Dans son viseur, initialement : Paris-Nice. Mais Delko n’y est pas invité pour la première fois depuis 2015. Qu'importe : il se montrera ailleurs. “Dans tous les cas, on m’attendra parfois en tant que leader et parfois en tant qu’équipier, pour aider les meilleurs puncheurs ou même les sprinteurs lorsque ce sera nécessaire”

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