Théo Thomas : « Je n'ai rien à perdre »

Crédit photo Cyclingmedia Agency

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Théo Thomas revient de loin. Un peu plus d’un mois après sa chute au cyclo-cross d’Anvers (lire ici), le sociétaire de Tormans Cyclo Cross Team a obtenu sur le fil sa sélection pour le Championnat du Monde Espoirs à Ostende (voir ici). Le coureur de 19 ans, licencié au CC Etupes, revient pour DirectVelo sur son retour réussi samedi dernier à Mol, sa convalescence et les échéances à venir.

DirectVelo : Que représente pour toi cette sélection au Mondial ?
Théo Thomas : C’est un soulagement. Je sais maintenant où je vais pour la fin de saison. S’il n’y avait pas eu le Championnat du Monde, ma saison aurait continué mais de manière différente, en Belgique. Le fait de savoir que je serai présent sur le Championnat du Monde me permet d’axer ma préparation plus spécifiquement pour être présent le Jour J. Ça fait plaisir. Prendre le départ d’un Mondial, c’est bien. Sur un circuit qui me convient, c’est encore mieux ! Je prends vraiment du plaisir à piloter dans le sable. Ça me motive encore plus, ça rend la chose excitante (Il s’était classé 10e dans les dunes de Coxyde en Espoir 1 et 4e en Junior 2, NDLR).

UNE SEULE SÉANCE DE CYCLO-CROSS AVANT MOL

Comment s’est déroulée ta convalescence ?
La première semaine a été consacrée à un repos total. La deuxième, j’ai fait un peu de home-trainer. Après, j’ai eu des petites complications. J’ai dû aller faire des examens en France car ça n’allait pas trop. Au bout de trois semaines, le 5 janvier, je suis rentré en Belgique. J’avais rendez-vous avec le chirurgien, le docteur Claes qui s’est occupé par le passé de Wout van Aert, afin de savoir si je pouvais reprendre les entraînements en extérieur. J’ai pu reprendre doucement.

C’était trop juste pour le Championnat de France…
Je pensais que quatre semaines après, je pouvais y être. Mais je n’étais toujours pas remonté sur un vélo de cyclo-cross. Ce n’est que mercredi dernier que j’en ai refait, sur le circuit de Mol. J’y suis allé avec Bart Wellens. C’était un test pour voir si j’étais capable de rouler sans avoir mal. Techniquement, j’étais bloqué, je n’arrivais pas à piloter. En rentrant de l’entraînement, j’étais à 50 % satisfait et à 50 % énervé contre moi-même. J’avais un peu perdu avec cette pause forcée, mais ça m’a fait du bien moralement de reprendre. Je n’avais pas l’autorisation de faire plusieurs séances de cyclo-cross dans la semaine, mais juste une.

Et tu as pu prendre le départ à Mol samedi…
Mercredi, j’ai vu que j’étais capable de faire du cyclo-cross, sinon j’aurais refusé le départ. Cette participation était vraiment réfléchie. Même si je n’ai pas couru comme je le voulais, c’était plutôt bien. J’avais la consigne de faire le premier tour vraiment doucement sans aller au contact, sans remonter. Si je tombais, ça ne pardonnait pas. Je suis parti dernier Français chez les Espoirs, en avant-dernière ligne. Il n’y avait que mon frère derrière (Victor, NDLR). Après un tour, je me suis lâché même si je suis resté dans un rythme de gestion pour ne pas partir à la faute. Même si les sensations n’étaient pas top, ça m’a fait du bien de rouler. Le résultat n’est pas si mal.

Finalement, tu as terminé 36e et premier Espoirs Français. Tu as donc obtenu ta place pour le Championnat du Monde…
J’étais au même niveau que les coureurs qui ont joué leur sélection à Mol. J’ai réussi à montrer que j’étais présent, ça a joué en ma faveur.

« FRANÇOIS TRARIEUX EST BON DANS SON RÔLE »

As-tu toujours cru à cette sélection pendant toute cette période ?
Ce n’est pas parce que je suis tombé que j’ai arrêté d'être en contact avec François Trarieux (le sélectionneur, NDLR). Les gens de l’extérieur ont parfois du mal à comprendre les sélections. François crée un bloc France durant la saison. Il est là pour nous, il m’a toujours soutenu pendant ma convalescence, comme il le fait avec Antoine Benoist. On a fait les choses correctement. Pour être retenu à Ostende, j’avais une condition à respecter, être au départ de Mol et obtenir une bonne place. Même si ça ne se voyait pas, avant ma blessure, je faisais ma place parmi les autres Espoirs en Belgique. Nous, on sait tous de quoi on est capable et où on en est. J’avais mis les choses au clair avec François, j’ai été franc. François est bon dans son rôle, il fait les choses bien. Il faut accepter ses choix.

Comment vas-tu te préparer d’ici-là ?
Ce mardi, j’ai roulé sur le circuit de la forêt de Lichtaert où il y a du sable. Ce mercredi, avec mes coéquipiers, on va faire une sortie de 2h30-3h en groupe. Puis, je serai samedi à Hamme. Comme je suis dans une équipe belge, j’ai l’assurance d’y être. Les quotas étaient atteints pour la Coupe du Monde à Overijse et ça permet aux autres Français de courir le dimanche. C’est bien pour le collectif. Hamme est un circuit rapide, ce qui sera également le cas au Mondial à Ostende pour les parties non sablonneuses. Dimanche, je retournerai seul dans la forêt de Lichtaert. Ensuite, la semaine avant le Mondial, je pourrai me permettre d’en faire un peu plus par rapport aux autres vu ma fraîcheur.

Quel sera ton objectif sur le Mondial ?
Le Top 10 sera mon objectif. Je donnerai le meilleur de moi-même. Je n’ai rien à perdre, en espérant que tout aille dans le bon sens et que ce soit une bonne journée pour moi. Après, si je peux faire mieux… Pour la France, avoir un coureur dans les dix premiers, ça serait déjà bien.

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