Cyclo-cross : Les Juniors veulent passer à autre chose

Crédit photo DR

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Le dernier coup de bambou a donc été porté ce vendredi, en début de matinée. Après une saison entière à accumuler les faux espoirs et les vraies déceptions, les Juniors spécialistes de cyclo-cross ont appris que le Championnat du Monde de la discipline, prévu à la fin du mois à Ostende (Belgique), aura lieu sans eux (lire ici). Après avoir vu la totalité des manches de Coupe de France, le Championnat national, le Championnat d'Europe ou encore l’ensemble des manches de Coupe du Monde - mis à part celle de Tabor, en République tchèque - leur passer sous le nez, les voilà privés officiellement de la course à l’arc-en-ciel.

PAS VRAIMENT UNE SURPRISE, MAIS UNE DÉCEPTION

Pourtant, tous les sélectionnés français sont en ce moment-même réunis sur la côte atlantique, à Saint-Hilaire-de-Riez, en Vendée, pour un stage spécifique dans le sable, et ce depuis dimanche dernier. Autant dire qu’ils ont eu le temps d’y croire. Jusqu’à recevoir l'information en alerte, sur leurs téléphones. “Toutes les filles étaient réunies dans la chambre et Lilou (Fabrègue) a vu la nouvelle sur les réseaux sociaux. Et là, c’est parti en live…”, préfère rigoler Saska Arnaud après coup. Elle se dit tout de même soulagée d’avoir appris la nouvelle en compagnie de ses copines de l’équipe de France. “Être ensemble, ça aide. Si nous avions été chacune dans notre coin, à la maison, ça n’aurait pas été pareil, on l’aurait encore plus mal vécu”.

Louka Lesueur, lui aussi, a reçu la notification en début de matinée, dans une pièce voisine. “J’étais dans la chambre avec Paul (Anchain), Nathan (Bommenel) et Pierrick (Burnet). On était en train de se préparer pour un footing. Comme il devait y avoir pas mal de portions à faire à pied au Mondial, on avait prévu cette séance spécifique de course à pied. Et là, j’ai vu la mauvaise nouvelle sur les réseaux sociaux via DirectVelo. C’était la dep’... On a fait une petite réunion avec François (Trarieux) histoire de débriefer tout ça”. Avant d'être averti de la situation, le sociétaire de l’UC Nantes Atlantique voulait y croire. “Jusqu’à maintenant, je n’y pensais pas trop même si je savais que la décision devait tomber aujourd’hui (vendredi). J’étais concentré sur mon objectif. Je ne voulais pas me dire que ça pouvait être annulé sinon j’aurais eu du mal à faire le job à 100% toute la semaine”. Même constat du côté de Saska Arnaud. “Je m’y attendais, même si je suis quand même déçue. Ce n’est pas comme si on avait disputé plein de courses avant, ce n’est pas nouveau. Comme c’est le Mondial, on y croyait quand même beaucoup. On était bien rentré dedans grâce au stage, on s’y voyait… Lorsqu’on a appris la nouvelle, on était choqué”. Même son de cloche pour Louka Lesueur. “Je pensais qu’ils sauveraient au moins le Mondial, qui devait être la seule course de l’année pour les Belges ou les Néerlandais. Cette annulation signifie la fin de notre saison”.

UN STAGE BÉNÉFIQUE MALGRÉ TOUT


Et un stage à terminer, également. “Alors autant en profiter !”, rigole Saska Arnaud. L’athlète de La Motte-Servolex Cyclisme ne veut pas se laisser abattre. “On profite quand même de ce stage pour progresser dans le sable, et on s’amuse. Puis on va toutes prendre le temps de couper avant de repartir sur la saison de route et de VTT. Je n’ai aucun regret de m’être investie dans la discipline cet hiver, c’était bénéfique. On a vécu un super stage dans une superbe ambiance !”.

Louka Lesueur et ses collègues de l’équipe nationale ont, pour leur part, quand même été faire leur jogging “pour se vider la tête”. Lui non plus ne regrette certainement pas ce stage organisé par François Trarieux, le sélectionneur national. “C’était une belle expérience malgré tout, ça servira pour l’année prochaine”. Mais désormais, il ne pense qu’à couper, et à oublier cet hiver bien morose. Un éventuel Championnat de France de cyclo-cross ? “Je n’y pense pas du tout. Je veux passer à autre chose. On a passé toute la saison de cyclo-cross à attendre des choses qui ne sont pas venues. Il est temps de se décontracter pendant une dizaine de jours avant de préparer la saison sur route. S’il y a un Championnat de France, j’irai, même sans préparation spécifique. Mais franchement, à ce stade, je n’en verrais même plus l’utilité. Qui va organiser ça, et pourquoi ? Autant passer définitivement à autre chose”, insiste-t-il pour conclure.

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