La double préparation de Thomas Delphis

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Pierre-Yves Chatelon va devoir s’y habituer. “Thomas, je l’appelle Jean-Pierre parfois”, se marre le sélectionneur des tricolores qui a couru avec le père du Champion de France Espoirs du contre-la-montre. Un peu plus loin, Thomas Delphis apprécie le moment. Le pensionnaire d'AG2R Citroën U23 Team (ex-Chambéry CF) a enchaîné les activités avec l'Équipe de France Espoirs la semaine dernière à l’occasion du stage à la neige. “C’est plaisant, savourait-il auprès de DirectVelo au retour d’une sortie de ski de fond de deux heures. Je n’étais jamais venu à Bessans. Il y a de la neige, les conditions sont bonnes. C’est cool”.

« COMME UN CHEVEU SUR LA SOUPE »

Pour la première fois, il a été appelé en Équipe de France. Au milieu des tricolores, ce “garçon réfléchi” se montre à l’aise alors qu’il côtoie cinq actuels ou anciens coéquipiers. “Je suis quelqu’un de calme, qui ne crie pas partout. Je suis assez écouté, réfléchi, et respecté au sein du CCF”, imagine-t-il. Pierre-Yves Chatelon mise lui sur un coureur pourtant à l’aube de sa dernière année Espoirs. “C’est une « récompense » du travail fourni. C’est une première approche de l’Équipe de France. Ce n’est pas un aboutissement car c’est un stage de pré-saison. On est là pour apprendre et découvrir”, estime le coureur venu au cyclisme à ses 18 ans, après avoir été footballeur au centre de formation du FC Annecy.

Thomas Delphis doit en grande partie sa sélection à son succès lors du chrono du Championnat de France Espoirs. Une épreuve qui a marqué la fin de saison du peloton amateur. “Derrière, j’ai vécu un confinement, sourit-il. J’aurais bien aimé voir mon état d’esprit si on avait eu des courses les deux semaines suivantes”. Le rouleur de 21 ans ne se cache pas. S’il a des grosses capacités physiques et n’a pas de mal à lutter contre-la-montre, le mental peine à suivre depuis ses débuts en compétition. “En arrivant à Chambéry, je me suis peut-être dit que je n’étais pas au niveau des autres en regardant les palmarès, reconnaît-il. Ils avaient des sélections en Équipe de France, des victoires chez les Juniors… Je suis arrivé comme un cheveu sur la soupe. Je ne savais pas trop où me placer. Je faisais ce qu’on me demandait, beaucoup de travail pour les autres. J’avais presque peur de prendre mes responsabilités”.

« JE PEUX PASSER UN PALIER CET HIVER »

Mais son sacre à Gray (Haute-Saône) pourrait être un tournant. “Ce titre peut déclencher des choses”, pense-t-il avec du recul, et surtout après un travail mental réalisé depuis le début de l’intersaison. “La différence entre mes résultats en chrono et sur la route doit venir d'un manque de confiance en moi. Je dois me dire que je suis capable de le faire. Je pense que grâce à ce titre, je peux prendre confiance et me placer vis-à-vis des autres”. Pour lui, la préparation mentale mise en place cet hiver est même plus importante que le travail physique. “Je peux passer un palier cet hiver. J’ai pris de la confiance avec le titre et en travaillant mentalement derrière, ça peut marcher”.

Il espère répondre présent sur des chronos mais également sur un Grand Prix de Saint-Étienne Loire qui ouvrira fin mars la Coupe de France N1. “Il y aura ensuite le Tour de Saône-et-Loire avec un chrono individuel et des étapes en ligne. C’est le genre de courses où je peux montrer que je peux être présent sur les deux exercices. J’ai hâte de voir ce que le titre et ma préparation peuvent déclencher”.

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