FDJ : Marta Cavalli, la pièce manquante du puzzle

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Stephen Delcourt ne tarit pas d’éloges sur sa nouvelle recrue. Le manager de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope se montre particulièrement satisfait au moment d’évoquer la signature de l’Italienne Marta Cavalli pour les deux saisons à venir. “J’ai reçu 150 CV parmi lesquels certains de filles qui font partie des meilleures mondiales mais avec Marta, ça a tout de suite « matché ». Humainement, elle cochait toutes les cases”, synthétisait l’homme à la tête de la WorldTeam il y a quelques semaines  (lire ici), qui décrit une athlète complète, capable de briller sur tous les types de terrains. Elle pourrait aussi s’avérer être un atout très précieux pour la leader de l’équipe, la Danoise Cecilie Uttrup Ludwig, dans le final des courses les plus prestigieuses du calendrier.

SEULE RECRUE DE L’INTERSAISON

L’Italienne est tout aussi enthousiaste à l’idée de se lancer dans l’aventure tricolore. “J’ai beaucoup échangé avec Stephen. J’ai tout de suite aimé le projet, qui se veut à la fois très ambitieux et humain. Rejoindre une équipe jeune et prometteuse qui fait partie de la première division mondiale, c’est super excitant”, se félicite-t-elle. “Stephen est dans l’affectif, il faut qu’il se passe quelque chose. J’avais un CV que je pense intéressant avec de bons résultats, mais j’ai senti que ce n’était presque pas le plus important pour lui. J’ai le sentiment qu’il cherchait avant tout un profil spécifique”. Comme la pièce manquante pour compléter un puzzle qui ne sera guère différent de celui de l’exercice annuel précédent. Car la Transalpine de 22 ans a été la seule recrue de la FDJ à l’intersaison, remplaçant numériquement l’Australienne Shara Marche, qui a pris sa retraite sportive. “C’est un grand changement pour moi car depuis quatre ans, chez Valcar, j’étais dans une équipe 100% italienne, une plus petite structure, familiale. Et là, je me retrouve être la seule italienne mais même la seule nouvelle dans un groupe qui se connait déjà très bien. C’est une autre réalité, une toute autre expérience, mais ça me plaît”, reconnaît celle qui a des notions d’anglais suffisantes pour se faire comprendre du reste du groupe, et qui dit commencer à apprendre le français. “Je l’avais étudié au lycée mais j’ai tout oublié”, rigole-t-elle.  

Marta Cavalli s’est vite fait un nom dans le peloton professionnel. En 2018, alors qu’elle n’avait que 20 ans, elle est devenue Championne d’Italie sur route devant des références du pays comme Sofia Bertizzolo, Giorgia Bronzini ou Marta Bastianelli (voir classement). Un moment crucial pour la Lombarde, résidente de la petite commune de Formigara, située entre Milan et Plaisance. “Forcément, ce titre m’a mis un peu de pression car je savais qu’il allait falloir assumer et confirmer par la suite. Mais ça m’a surtout permis d'emmagasiner un maximum de confiance. Je me sentais déjà parmi les filles les plus fortes du pays et j’ai pu voir, ce jour-là, que j’avais vraiment de grosses capacités”.

LES PATRONNES DU CIRCUIT EN EXEMPLE

Depuis, elle a fait valoir sa polyvalence et régularité. En 2020, malgré une saison largement tronquée, Marta Cavalli a eu le temps de briller sur tous les terrains. 3e du Championnat d’Italie, 4e d’étape sur le Tour d’Italie, 5e de Gand-Wevelgem, 5e à Durango, 10e du Tour des Flandres, 17e de la Flèche wallonne, 18e de Liège-Bastogne-Liège, 18e du Championnat d’Europe sur route ou encore 20e du Grand Prix de Plouay, elle a joué les premiers rôles sur la quasi totalité des courses auxquelles elle a participé. “C’était une année très spéciale mais je suis contente de la façon dont ça s’est passé pour moi. Cette régularité me donne encore plus de motivation pour 2021. Je sais que je suis capable de belles choses”. Et pas question de se spécialiser vers un type de courses en particulier, bien qu’elle admette énormément apprécier les épreuves pour puncheuses avec de petites bosses raides, mais aussi les plus longues ascensions. “Chez les filles, je pense qu’il est plus facile de marcher un peu partout que chez les hommes. Il n’y a qu’à voir ce que réalisent Annemiek van Vleuten ou Anna van der Breggen. Ce sont des exemples à suivre”.

Au sein même de son équipe, Marta Cavalli semble avoir trouvé un profil similaire au sien en la personne d’Emilia Fahlin. “J’ai l’impression qu’on se ressemble mais elle a plus d’expérience que moi. Je vais essayer d’apprendre un maximum via son propre vécu sur le vélo”, résume-t-elle en évoquant l’athlète suédoise. Désireuse de briller sur le Tour des Flandres ou Liège-Bastogne-Liège, Marta Cavalli aura une double casquette à la FDJ : équipière de luxe pour Cecilie Uttrup Ludwig, elle essaiera de peser dans le final et espère profiter de faits de course pour jouer sa propre carte dans le final de certaines Classiques, par exemple. “Si on arrive à être deux dans le groupe des meilleures sur les fins de courses, avec Cecilie, je pourrais tenter ma chance en protection de Cecilie et parfois, c’est comme ça que l’on se retrouve devant jusqu’au bout”, imagine-t-elle. Voilà en tout cas un atout supplémentaire pour le collectif de Stephen Delcourt.

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