Rétro : Embouteillage sur la route des Toutes caté

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

L’année 2020 restera dans tous les esprits. Un mot à lui seul pourrait résumer cette saison pas comme les autres : coronavirus. Organisateurs, staff, coureurs, bénévoles ou simples passionnés : toutes et tous ont été grandement impactés par ce violent tremblement de terre dont les premières grosses secousses ont été ressenties début mars, et qui n’a depuis guère laissé de répit. À l’occasion de ces derniers jours de l’année, DirectVelo vous propose de revenir sur quelques-uns des événements marquants de cette année pas comme les autres, afin de comprendre comment les acteurs du monde du cyclisme ont vécu cette période si particulière.
Ce mercredi 30 décembre, coup de projecteur sur les courses Toutes Catégories, qui ont fait le plein de coureurs pas toujours adeptes de ces épreuves.

Il n’y pas de petite victoire. Cette année, difficile de penser l’inverse. Après une suspension des compétitions de quatre mois et demi, toutes les courses du calendrier amateur ont été prises d’assaut. Avant même la reprise, le 30 juillet à Monpazier (Dordogne), les clubs ont dû batailler à distance pour inscrire leurs coureurs sur les épreuves, aussi bien en Élite Nationale que sur des Toutes Catégories. Plus d’un mois avant leur tenue, les courses du comité Auvergne-Rhône-Alpes faisaient déjà le plein. “Si j’avais imaginé que le fait d’ouvrir les engagements de nos épreuves régionales allait générer un tel stress dans les clubs, j’aurais régulé en amont, regrettait fin juin Christelle Reille, présidente du comité régional. Sincèrement, on s’est fait déborder. C’est très frustrant. Un manager d’un club National n’a pas à passer sa vie sur un ordinateur pour engager ses coureurs”.

« DIFFICILE D’EXPRIMER PLEINEMENT SON POTENTIEL »

Le 1er août, date de la reprise en Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand Prix du Cru Fleurie accueille douze clubs de label National avec au moins cinq engagés. Un an auparavant, ils n’étaient que trois dans ce cas de figure. Le niveau a donc été particulièrement élevé tout le mois d’août sur des courses qui peinent habituellement à attirer des coureurs, plus intéressés à ce moment-là de la saison par des rendez-vous plus prestigieux ou alors lassés après la première partie de saison. “Il y avait un niveau Élite sur les Toutes Catégories”, dit Romain Guillot (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme), vainqueur au sprint massif à Authoison (Haute-Saône). Les courses de la Région Sud PACA, souvent délaissées l’été, en ont profité elles aussi pour faire le plein. “Forcément, la présence de certains clubs a élevé le niveau de la course”, observe Théo Matonti (Team Cycliste Azuréen), qui a dû faire face à la Ronde Nicopolis à Brignoles (Var), au VC Villefranche Beaujolais et au Chambéry CF.

Tout au long du mois d’août, le CCF a écumé les épreuves régionales. Au menu : le Critérium d’Eckwersheim, le Prix d’Authoison, la Ronde Nicopolis à Brignoles, le Grand Prix Cycliste Vel'Autrans, le Prix de Saint-Amour et le Circuit des Champions à Aubière. Des rendez-vous inhabituels pour le club savoyard, qui n'est en temps normal pas toujours présent sur les... Élites en Auvergne-Rhône-Alpes. Si Anthony Jullien ou Paul Lapeira en ont profité pour lever les bras, les grimpeurs Alex Baudin et Valentin Paret-Peintre ont dû parfois ronger leur frein sur un terrain pas toujours adapté à leurs qualités. “Forcément, c'est vite devenu frustrant car c'était difficile d'exprimer pleinement son potentiel”, reconnaît Valentin Paret-Peintre.

« ÇA FROTTAIT BEAUCOUP »

Les critériums du mois d’août ont limité le nombre d’engagés pour des raisons de sécurité mais cela n’a pas empêché les chutes. “Les critos, c'est déjà assez dangereux en temps normal mais avec seulement trois mois de courses, certains prenaient des risques trop élevés donc il y avait pas mal de chutes”, rapporte le Haut-Savoyard. En se remémorant le Prix d’Authoison, Romain Guillot se souvient aussi de plusieurs gamelles. "Ça roulait vite. C’était tendu, ça frottait beaucoup”. Un bon résumé des épreuves estivales.

Même si les puncheurs ou grimpeurs auraient préféré des terrains plus escarpés, ils n’ont pas non plus traîné des pieds après des mois sans dossards. “C'était difficile de ne pas être motivé car on avait déjà la chance d'avoir des compétitions comparé à d'autres sports, collectifs notamment, indique Valentin Paret-Peintre. Une fois pris au jeu, on faisait la course à bloc même si on avait toujours peur de tomber”. Une chute à Aubière a d'ailleurs gâché la fin de saison de son coéquipier Alex Baudin. Le niveau était “très hétérogène” selon plusieurs concurrents. La course d'équipe n'existe guère sur les critériums où chacun reçoit sa chance, ou la prend. “Cet été, il y avait beaucoup de bonnes individualités, mais forcément sur les Toutes Catégories il y a moins d'enjeu et les équipes sont moins soudées”, confirme Romain Guillot. Mais c’est justement parce que son club de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme est “resté soudé”, qu’il s’est imposé à Authoison, le 2 août. Et ce jour-là, sans le savoir, il s’est offert sa seule victoire de la saison 2020. Un succès qui compte. 

Retrouvez tous nos articles de la rétro 2020 en cliquant ici.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Romain GUILLOT
Portrait de Valentin PARET-PEINTRE