Antoine Devanne : « Je n’ai rien prouvé »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Antoine Devanne a longtemps cogité. Auteur d’une saison 2019 qui l’a particulièrement déçu, avant de comprendre qu’il avait en réalité été touché par une mononucléose (lire ici), le sociétaire du Vendée U comptait bien se refaire une santé lors de l’exercice 2020. C’était sans compter sur l’apparition du coronavirus. “Je n’ai pu disputer que trois-quatre courses avant le premier confinement. Je n’ai pas eu le temps de montrer que j’avais passé un cap durant l’hiver”, regrette-t-il aujourd’hui auprès de DirectVelo. Dans ces conditions, celui qui réside à la Roche-sur-Yon (Vendée) aurait pu cogiter mais il a tenu à rester concentré sur la suite des événements. “Il a fallu se faire la peau sur le home-trainer pour garder la condition. J’étais toujours très motivé à l’idée de retrouver la compétition et de pouvoir enfin montrer mon vrai niveau. Je me suis dit que c’était la même chose pour tous les coureurs français. Il fallait continuer de s’entraîner et absolument garder la motivation”, détaille celui qui promet avoir tout de même pris le temps de s’aérer le corps et l’esprit pendant cette période de confinement. “L’idée n’était pas de rester sans arrêt sur le home trainer ou dans ma chambre. J’ai besoin de m’aérer l’esprit, d’être en contact avec la nature, alors j’allais régulièrement marcher, courir…”.

Après avoir validé son BTS Négociation de Digitalisation de la relation client, le temps de retrouver la compétition est enfin venu le 1er août. “C’était une fois encore le saut dans l’inconnu pour moi. J’ai eu de supers sensations sur la première course, et puis plus rien. Je me suis presque éteint. Je n’avais jamais de bonnes sensations sur les fins de course, comme si j’avais une autonomie réduite, mais sans en comprendre la raison”. Actuellement en service civique de sept mois au CREF des Pays de la Loire, Antoine Devanne a commencé à se poser de sérieuses questions. Fort heureusement, les toutes dernières courses de la saison ont rassuré le Vendéen. 7e du Championnat de France Espoirs du contre-la-montre (voir classement), il a pu aborder la trêve hivernale avec plus de sérénité. “Clairement, ça aurait été compliqué cet hiver sans ce résultat. J’étais toujours dans le doute. C’était compliqué d’aller s’entraîner. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi ça ne marchait pas alors que je mettais tout de mon côté. Mais sur Nantes-Segré puis lors du Championnat de France, j’ai senti que j’avais passé un vrai cap physique, même si c’est dur à décrire”.

« J’AVAIS DE LA FORCE À REVENDRE »

Durant Nantes-Segré, d’abord, l’Espoir 2 a senti qu’il était encore frais après 170 kilomètres de course. “Une belle surprise”. Puis lors du Championnat de France du contre-la-montre, une discipline dont il est adepte depuis les jeunes catégories - il avait notamment représenté la France lors du Championnat du Monde d’Innsbruck en 2018 (lire ici) -, il s’est une nouvelle fois étonné. “J’avais de la force à revendre ce jour-là. Je ne m’attendais pas à être aussi bien”. Finalement, que ce soit en positif ou en négatif, l’ancien 5e du Challenge Van Eyck Sport-DirectVelo des J1 (en 2017) enchaîne les surprises et les incompréhensions quant à ses sensations. “C’est très étrange mais j’imagine que c’est la vie du sportif. Il y a des hauts et des bas”.

Charge à lui désormais de passer un cap en 2021. Pour sa troisième saison dans les rangs Espoirs, Antoine Devanne devra assurément prendre ses responsabilités au sein du collectif des rouge-et-blanc. “Le temps passe très vite. Cette saison, je veux être présent sur les fins de course. J’ai beaucoup aidé le collectif pendant deux ans et maintenant, il va falloir que je montre des choses. Je n’ai rien prouvé pour l’instant. J’attends énormément de cette prochaine saison”.

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