Maël Guégan : « Il fallait voir autre chose »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Le jeu des mutations n’aura pas souri à Maël Guégan. Cité parmi les coureurs en contact avec le monde professionnel, le sociétaire de Sojasun espoir-ACNC n’a pas trouvé de point de chute au niveau supérieur. "Jusque là j’espérais encore être pro l’année prochaine. J’y ai cru jusqu’au bout mais les portes se sont fermées. Maintenant que j’ai eu le fin mot, j’ai tourné la page, je suis content de me lancer dans une nouvelle aventure et j’espère que ça le fera la saison suivante". Pas rancunier pour autant, il s’apprête à écrire une nouvelle page avec le Team U Nantes Atlantique. "Sur le coup il y a beaucoup de déception, j’ai montré que j’avais le niveau. Mais cette année est compliquée pour les équipes. Je comprends tout à fait. Je ne pense plus à tout ça. Je me concentre sur l’année avec Nantes, ça me remotive et me donne un objectif pour la saison à venir".

En contact depuis plusieurs années avec Nantes et son directeur sportif, Anthony Ravard, le pas est finalement franchi. "L’année dernière on a déjà pas mal discuté. Après quatre ans chez Sojasun, il fallait voir autre chose et changer d’encadrement. J’apprécie aussi que ce soit un club proche de mes origines. Et c’est un des meilleurs clubs de N1, je n’y perds pas au change", détaille celui qui vient de Saint-Brévin (Loire-Atlantique). Stagiaire chez Rally Cycling cette saison, Maël Guégan détaille la teneur de ses échanges avec les différentes équipes professionnelles. "Généralement c’est un manque de place dans l’effectif. Est-ce que c’est une excuse pour être gentil et dire qu’ils ne te veulent pas, on ne saura jamais. Il y a beaucoup de monde sur le marché avec la covid et les équipes qui s’arrêtent. En tant que néo-pro on passe à la trappe, les équipes préfèrent des gars qui ont 5-10 ans d’expérience avec un salaire bas. On est moins intéressant, c’est dommage".

LA DERNIÈRE CHEZ LES AMATEURS ?

Pourtant, jusqu’à la fin de semaine passée, Maël Guégan a cru pouvoir franchir le Rubicon avec la future Xelliss-Roubaix Lille Métropole. "C’était ma dernière option", regrette-t-il. Alors qu’il avait envisagé, à l’origine, de passer pro à l’issue de ses années espoirs, le vainqueur du Grand Prix de la Tomate est contraint de revoir ses plans. "Maintenant que ça ne s’est pas fait, à moins de devenir Champion de France ou décrocher un titre semblable, il y a des chances que ce soit ma dernière année en amateur. Je ne veux pas arrêter mais je ne peux pas continuer longtemps comme ça. C’est une vie assez précaire, il faut payer le loyer. Pendant ce temps on voit les copains qui ont leur boulot. On se pose des questions. J’ai envie de continuer au plus haut niveau, il y a donc peu de chance que je m’éternise dans les pelotons amateurs".

Pas abattu pour autant à l’idée d’envisager une année décisive, Maël Guégan reconnaît que son changement d’équipe joue pour beaucoup. "C’est précisément pour ne pas perdre la motivation que j’ai changé. Il y a une forme d’excitation de connaître un nouvel encadrement, des nouveaux coéquipiers, courses, stages, etc. Ça me motive. J’ai passé quatre superbes années à Sojasun, je ne pars pas du tout fâché, mais je leur ai dit que j’avais besoin de changer d’air. Il me fallait un nouveau projet pour repartir du bon pied". Désormais parmi les coureurs expérimentés du peloton, le 6e du Challenge BBB-DirectVelo n’appréhende pas 2021. "J’ai compris comment m’entraîner et être régulier. J’aurai le niveau physiquement, il faudra mettre au fond". Avec un œil sur le Championnat de France et le Tour de Bretagne, qui lui "tiennent à cœur", Maël Guégan s’apprête à vivre un nouveau feuilleton, qu’il espère ne pas être le dernier.

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