Roubaix, la maison des pistards

Crédit photo DirectVelo

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C’est une situation que Thomas Denis et Valentin Tabellion pensaient totalement inimaginable il y a encore moins de trois semaines. Ce mardi, la formation Xelliss-Roubaix Lille Métropole a annoncé le passage chez les pros, en son sein, des deux membres du Vendée U. Deux transferts qui se sont, en réalité, préparés en coulisse entre la structure nordiste et l’équipe de France piste entraînée par Steven Henry. “La venue de Thomas et de Valentin dans l’équipe Continentale est liée à l’activité piste”, confirme le technicien auprès de DirectVelo. Le but ? Permettre aux deux garçons de préparer au mieux l’échéance de la poursuite par équipes aux Jeux Olympiques de Paris 2024 grâce à l'expérience du haut niveau sur la route et leur apporter une garantie financière pour leur permettre de travailler plus sereinement sur le long terme. “Le statut socio-professionnel des pistards est complexe. C’est l’occasion pour eux de rejoindre une équipe sur route mais leur calendrier sera décidé en concertation avec Daniel Verbrackel et moi-même”. Cette année, seuls ces deux coureurs devraient être concernés par cette situation. En attendant peut-être d’autres cas similaires dans le futur. “Des stages de l’équipe de France sur piste devraient être organisés dans le vélodrome couvert de Roubaix en 2021, dans le cadre de cet accord”, est-il également précisé du côté de l'entraîneur national.

Les deux coureurs concernés sont évidemment ravis de la situation. “Tout ça s’est vraiment fait au dernier moment, le 15 novembre”, se marre Thomas Denis, tout heureux de cette grande nouvelle. L’objectif final, ce sont les J.O de 2024. Or, pour arriver dans la meilleure condition possible à ce rendez-vous, il faut passer des paliers supplémentaires sur la route, et c’est désormais rendu possible par l’équipe de Roubaix”. Valentin Tabellion partage l’avis de son coéquipier. “Pour marcher sur la piste, il faut être performant sur la route également. Les deux sont plus que jamais complémentaires. On l’a vu avec Bradley Wiggins, Mark Cavendish, Filippo Ganna et plein d’autres ! On le voit aussi en ce moment avec la poursuite danoise. Tous ces mecs sont pros sur la route. Je pourrais aussi parler de Benjamin Thomas, qui a passé un cap énorme sur l’Omnium, jusqu’à devenir impérial, grâce au travail réalisé à la Groupama-FDJ. C’est devenu un passage obligé, en fait”, résume celui qui explique se remettre de la covid-19 “doucement mais sûrement” et “aller de mieux en mieux chaque jour” après avoir été affaibli par le coronavirus ces dernières semaines.

UN CALENDRIER DÉJÀ DESSINÉ

Cet accord avec l’équipe de France sur piste et la Conti nordiste, en vue de Paris 2024, signifie-t-il que les deux garçons ont l’assurance, dès aujourd’hui, de porter le maillot de Roubaix pour les quatre prochaines saisons ? “Pas du tout, c’est renouvelable chaque année. Si on n’est pas performant sur la route, on risque de sortir du projet et ce serait bien normal”, répond Thomas Denis. Bien que la priorité soit clairement donnée à la piste, Valentin Tabellion ne s’imagine pas non plus traîner sa peine lors des courses sur route tout au long de la saison. Il veut se sentir à sa place chez les pros. “Je vais donner le meilleur de moi-même. L’idée n’est surtout pas de se dire que ce n’est pas grave si ça ne marche pas sur la route tant qu’on est bon sur la piste. Le staff de Roubaix nous fait confiance, on se doit de leur rendre la pareille. J’ai conscience qu’il me faudra un temps d’apprentissage chez les pros mais franchement, à terme, je serais déçu de ne pas être bon sur la route. Passer pro, c’est avant tout un rêve de gosse”.

Thomas comme Valentin promettent tous deux ne pas craindre les premières courses du calendrier, eux qui risquent d’être dans le vif du sujet dès le mois de février sur des courses face à des formations WorldTour. “Je n’ai pas peur”, disent-ils l’un et l’autre. “Avoir peur serait néfaste. Beaucoup d’autres sont passés par là avant nous. Il n’y a pas de raison que ça se passe mal. Au contraire, j’ai hâte !”, s’enthousiasme le Breton. Au programme des deux hommes : un calendrier très riche sur la route entre fin janvier et début avril, puis la première manche de Coupe des Nations sur piste, à Newport (Grande-Bretagne), sur la dernière quinzaine d’avril. Avant de se focaliser à nouveau sur la route. Les deux hommes devraient ensuite vivre une fin de saison sur route légèrement raccourcie pour se concentrer sur le Championnat du Monde sur piste, en octobre. “On a déjà une grande clarté sur notre futur calendrier”, apprécie Valentin Tabellion. “On n’a pas besoin de se poser de questions, tout est déjà clair. On peut remercier Steven Henry et le staff de Roubaix pour cette situation. On peut se projeter et travailler sereinement, c’est super”.

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Portrait de Thomas DENIS
Portrait de Valentin TABELLION