St-Michel Auber 93 : « Il fallait changer quelque chose »

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Stéphane Javalet ne gardera pas de grands souvenirs de l’exercice 2020. Sept, c’est le maigre nombre de Top 10 réalisés par sa formation St-Michel-Auber 93 cette année. Aucune victoire ni même le moindre podium à se mettre sous la dent en Classe 1. Le meilleur résultat de la Conti francilienne ? La 4e place de Yoann Paillot sur le Championnat de France contre-la-montre. Puis il faut ensuite descendre jusqu’au huitième rang pour trouver trace de la plus belle performance d’un membre de l’équipe sur une course en ligne : c’était lors de Paris-Camembert, par l’intermédiaire du Provençal Anthony Maldonado. “Il y a eu quelques belles choses de faites mais pas dans la régularité ni dans la continuité des années précédentes. Bien sûr, il y a des circonstances atténuantes mais quand même… Ce n’était pas une grande année”, regrette le manager général auprès de DirectVelo.

Bien que le collectif de Seine-Saint-Denis se veuille déçu et frustré, il faut admettre que les circonstances ont été particulièrement défavorables tout au long de la saison. “Le niveau était très relevé en février. Adrien (Guillonnet) s’est cassé le poignet dès la deuxième course de la saison et « Papaille » (Yoann Paillot) s’est lui aussi retrouvé sur la touche très vite. On a fait tout le mois de février à huit… On s’est vite retrouvé dans une spirale négative. Le doute s’est installé et la confiance du groupe n’était plus la même au fil des courses”. Difficile, en effet, sur des courses telles que le Tour de la Provence ou le Tour des Alpes-Maritimes et du Var, face à plusieurs grosses formations WorldTour. “On attend  souvent les courses de mars-avril pour briller mais elles n’ont pas pu se tenir”. Car c’est ensuite la covid-19 qui est venue stopper la structure professionnelle. La reprise des compétitions, en août, a ensuite eu tout l’air d’un copier-coller de ce qu’il s’était passé en février. “On a fait bonne figure sur la Route d’Occitanie, puis il a fallu enchaîner avec le Tour de l’Ain, face à un très gros niveau, encore une fois, et nos coureurs n’ont pas eu le temps de récupérer. Et on est à nouveau tombé dans une spirale négative”. Pour couronner le tout, la crise sanitaire actuelle a décidé l’un des partenaires principaux de l’équipe, HP BTP, à ne pas renouveler son partenariat pour 2021. “La covid a donc eu une incidence directe sur l’accompagnement financier de l’équipe, mais je crois que ça va aller malgré tout”, tient à tempérer Stéphane Javalet.

DU SANG NEUF VIA DEUX SPRINTEURS 

Cette saison 2020 bien périlleuse, sportivement comme économiquement, a convaincu le manager d'opérer des changements pour l’an prochain. Pas question de repartir avec le même groupe. Une volonté qui a condamné les très discrets Bryan Alaphilippe et Baptiste Constantin, obligés de retourner dans les rangs amateurs après une seule saison à Aubervilliers. “Ils ont surtout eu la malchance de tomber sur une année particulière, avec moins de 30 jours de course au compteur sur toute la saison. L’équipe n’a pas bien tourné et il fallait changer quelque chose. Ces deux coureurs en ont fait les frais, malheureusement. J’espère qu’ils sauront retrouver leur meilleur coup de pédale en N1 et je leur souhaite le meilleur car ils n’ont pas pu prendre beaucoup de plaisir chez nous cette année”.

Qui dit départs dit arrivées et ce sont ainsi deux nouveaux coureurs qui ont brillé au Challenge BBB-DirectVelo qui vont rejoindre l’équipe. Deux sprinteurs. Jason Tesson, tout d’abord. Le Champion de France Amateurs en titre, 22 ans, lauréat du Challenge BBB-DirectVelo Espoirs 2020 - 3e au scratch -, avait déjà tapé dans l'œil de Stéphane Javalet par le passé. Il a été définitivement convaincu cet été. “Il a une spécificité intéressante avec cette belle pointe de vitesse. On le suivait déjà en 2019 et il a confirmé tout son potentiel cette année. On espère qu’il arrivera à trouver quelques ouvertures”. L’autre renfort n’est autre que Romain Cardis, lauréat du Challenge BBB-DirectVelo 2015 devant Lilian Calmejane et transfuge de l’équipe Total Direct Energie. “Romain est capable d’être là dans de nombreuses situations. Il est en pleine maturité et il aura une place légitime de leader sur plein de courses. On s’emploiera sûrement souvent à travailler pour lui”. Avec l’espoir de redorer le blason de la structure en 2021 après cette année pénible.

Mots-clés

En savoir plus