Marie-Morgane Le Deunff : « Montrer ce que je vaux »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Licenciée depuis ses jeunes années à l’EC Plestin Pays de Trégor (Côtes d’Armor) mais résidente de la commune de Botsorhel, dans le Finistère, Marie-Morgane Le Deunff découvrira le monde professionnel en 2021, en même temps que la catégorie Espoirs. Après une saison dans l’équipe régionale Breizh Ladies, elle s’est engagée avec le Team Arkéa. La Bretonne de 18 ans se livre à DirectVelo, et aborde le futur avec humilité.

DirectVelo : Il y a quelques mois, tu annonçais vouloir te consacrer entièrement au cyclisme l’an prochain afin de passer pro par la suite. Finalement, te voilà au sein d'une structure professionnelle dès 2021 ! 
Marie-Morgane Le Deunff : C’est vrai qu’à l’origine, je voulais prendre une pause après le Bac pour me consacrer entièrement au vélo pendant un an. Mais quand Arkéa est venu me chercher, je n’ai pas hésité. C’est une belle équipe, qui plus est bretonne. Franck (Renimel) m’a appelé une première fois environ une semaine avant les Championnats d’Europe de Plouay pour me dire que mon profil les intéressait. Au début, ils n’étaient pas sûrs de me prendre, et je ne savais pas trop ce qu’il allait se passer. En fait, je me demandais si c’était à moi de postuler auprès des équipes, ou si je devais attendre qu’elles me contactent. Honnêtement, je n’ai pas fait énormément de démarches… Cette signature avec Arkéa va finalement me permettre de continuer mes études en parallèle, en suivant une formation de graphisme à distance.

Comment es-tu arrivée au vélo ?
J’ai pris ma première licence à 10 ans, car je voulais progresser pour réussir à battre un ami qui était alors plus fort que moi (rires). J'ai d'abord commencé par le VTT, puis j'ai fait de la route et de la piste. C'est une discipline que je n'ai pas envie de laisser de côté. Je n'en ai pas encore parlé avec l'équipe. Mais s'ils refusent, ça ne me dérangera pas non plus, car je suis d'abord concentrée sur la route.

Quelles sont tes principales qualités à ce jour ?
Je suis assez rapide, même si j’ai encore du mal à me situer dans la hiérarchie mondiale. J'ai de la puissance et je suis plutôt une bonne rouleuse, mais le chrono n'est pas vraiment ma spécialité. C'est un effort que j'apprécie, mais où je suis encore irrégulière. Ça dépend vraiment des jours.

« JE VAIS ME RETROUVER AU CONTACT DES MEILLEURES »

Tu as pourtant réalisé un excellent Championnat de France du chrono en décrochant la médaille d'argent...
Je ne m’y attendais vraiment pas ! Il y avait beaucoup de concurrence, et je ne savais pas vraiment où me situer. C’est dommage de louper la gagne pour sept secondes, mais si on m’avait dit la veille que j'allais terminer 2e, j’aurais signé directement.

Quel bilan tires-tu de ta saison 2020 ?
Le bilan est satisfaisant. J’ai obtenu de bons résultats sur les manches de Coupe de France (2e du Prix de la Ville de Morteau, 5e du Sud Yvelines Féminine, NDLR) et sur le Championnat de France chrono, donc. J’ai l’impression d’avoir bien progressé, notamment dans les bosses. En revanche, le Championnat d’Europe reste une grosse déception. Je m’étais beaucoup préparée pour ça, mais j'ai été enfermée lors du sprint et j'ai fini loin (12e, NDLR). Avant ce Championnat d'Europe, j'avais pu me tester sur la Périgord Ladies. Je sentais que j’étais capable de suivre, que mon niveau était bon. J'ai terminé assez loin car j’ai eu un souci technique au moment d’entrer sur le circuit final. J’étais un peu frustrée car sans ce fait de course, je pense qu’un top 20 était possible. Mais c’était une belle expérience.

Qu'attends-tu de l'année à venir ?
J’ai hâte de découvrir ! J'ai conscience que je suis jeune, l’objectif sera donc avant tout d’apprendre, de gagner en expérience et de me mettre au service de l’équipe. Je vais me retrouver au contact des meilleures, avec des courses plus longues et des moyennes plus élevées que tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. Il y a donc, forcément, aussi un peu d’appréhension. J'ai envie de faire les plus belles courses comme Paris-Roubaix ou Liège-Bastogne-Liège. Surtout, je veux montrer ce que je vaux ! 

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