Liévin : « L’événement n’aurait pas été à la hauteur des enjeux »
L’information est officiellement tombée ce mercredi en fin de journée. Après Vittel (Vosges) et Quelneuc (Morbihan), le comité d’organisation de la double manche de Coupe de France de cyclo-cross de Liévin (Pas-de-Calais) a également renoncé à maintenir son week-end de compétitions, prévu les 12 et 13 décembre prochains, à cause de l’actuelle situation sanitaire dans le pays. Les spécialistes des sous-bois se voient ainsi privés de l’ensemble des six manches de Coupe de France prévues cette saison. Dans ces conditions, l’organisateur Carlo Meneghetti, qui doit maintenant préparer le Championnat de France 2022, toujours à Liévin - avant de se projeter vers le Mondial 2025 - a demandé à décaler ce rendez-vous d’un an. Explications.
DirectVelo : Comme les organisateurs de Vittel puis de Quelneuc, tu as également été contraint de renoncer à la tenue de la double manche de Coupe de France de cyclo-cross à Liévin…
Carlo Meneghetti : On a attendu jusqu’à la semaine dernière, pour connaître les nouvelles directives gouvernementales. Sauf que celles-ci ne nous ont finalement apporté aucun élément concernant la période du 1er au 15 décembre. Paradoxalement, cette non-annonce a créé de nouvelles certitudes puisqu’on savait qu’au “mieux”, on allait devoir organiser à huis-clos, avec uniquement les Élites, les Espoirs et éventuellement les Juniors de haut-niveau qui, selon François Trarieux (le sélectionneur national, NDLR) seraient une trentaine. On n’aurait donc pu recevoir que les athlètes dit de haut-niveau et encore, il y aurait eu des doutes sur les mineurs. Cette situation nous faisait passer d’un événement avec environ 800 coureurs à potentiellement 200.
« JE ME DIS QUE C’ÉTAIT INÉVITABLE »
Une situation qui était donc inenvisageable…
On a récemment évoqué cette situation avec Monsieur le Maire (Laurent Duporge, NDLR) et avec la police municipale en charge de la sécurité du site. Dépenser autant d’argent, de subventions des collectivités pour si peu de retombées et si peu de participants… Qui plus est sans spectateurs, sans presse, après tout le travail effectué par les bénévoles… On se voyait mal organiser dans ces conditions. L’événement n’aurait pas été à la hauteur des enjeux financiers et économiques.
Mais le huis-clos a tout de même été envisagé !
Oui, bien sûr. On a aussi imaginé ne faire qu’une journée, ouvrir la course aux régionaux, ou surclasser les meilleurs Juniors pour qu’ils puissent disputer la course des Espoirs. Car faire une course avec 30 Juniors au départ, si seuls les sportifs dits de haut-niveau pouvaient participer, aurait été très moche… On se serait tiré une balle dans le pied.
La décision finale a été annoncée près d’un mois avant l’événement !
On ne voulait pas faire comme Vittel ou même Quelneuc et attendre les tous derniers jours pour l’annoncer. On s’était fixé cette deadline là. Le Maire n’a pas pris la décision finale, il nous a laissé le choix. Mais quelque part, je me dis que c’était inévitable. Organiser l’événement pour si peu d’athlètes n’aurait pas été honnête. J’aurais eu l’impression de faire de l’élitisme, comme Fernand Delcroix et John Gadret (avec qui il travaille sur ce projet, NDLR). Le but de ce projet est avant tout de former les jeunes, les futurs grands noms du cyclo-cross de demain. On espérait voir des jeunes femmes et des garçons se révéler ici, à Liévin, et apporter des médailles à la France, dans quatre ans, lors du Championnat du Monde de Liévin. Au-delà de notre propre épreuve, on sait bien que la Fédé souhaite former de jeunes athlètes dans le but de décrocher des médailles au Mondial 2025. C’est ce que l’on souhaite tous.
« ORGANISER UNE MANCHE DE COUPE DE FRANCE AVANT D’ACCUEILLIR UN CHAMPIONNAT NATIONAL »
Le fait que Liévin accueille le Championnat de France 2022 puis le Championnat du Monde 2025 rendait-il la tenue de cette manche de Coupe de France encore plus importante ?
Forcément, oui, car on avait trois rendez-vous dans le viseur et l’envie de mener ce projet à bien, jusqu’au bout. En principe, il faut toujours organiser une manche de Coupe de France avant d’accueillir un Championnat national. On se devait de faire nos preuves, en quelque sorte. C’est d’ailleurs pour ça que l’on a fait une demande pour repousser l’organisation du Championnat de France.
Tu ne souhaites donc plus organiser le Championnat de France 2022 à Liévin ?
On voudrait commencer par organiser une manche de Coupe de France en 2021, puis organiser le Championnat national en janvier 2023. Autrement dit, tout garder dans le même ordre en décalant les deux rendez-vous d’un an. Mais la FFC nous a dit que c’était impossible car tout a déjà été signé pour l’organisation des manches de la prochaine Coupe de France. Les manches ont déjà été attribuées. Cela dit, de notre côté, on a également signé pour l’organisation du Championnat de France 2022.
Il n’y aura donc pas de changement…
On se tient prêt et si on doit organiser le Championnat de France 2022 puis une manche de la Coupe de France en 2023, on fera comme ça. Mais la situation pourrait encore évoluer car on ne sait pas si le Championnat de France de Pontchâteau aura lieu en début d’année. Si le Championnat de France de Pontchâteau est annulé, peut-être que tout sera encore une fois décalé.