L'équipe de France n'avait pas d'avion pour rentrer

Crédit photo DirectVelo

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L'équipe de France sera absente du Championnat d'Europe sur piste la semaine prochaine, du 11 au 15 novembre (lire ici). Et elle ne sera pas la seule. La Belgique, les Pays-Bas et le Danemark n'ont engagé aucun coureur. L'Allemagne a annoncé également son forfait mais Maximilian Levy a obtenu le feu vert pour se rendre à Plovdiv par ses propres moyens. L'Italie devra se passer de Filippo Ganna, positif au Covid-19, et il y a des cas dans l'équipe de Pologne.

Pour l'équipe de France, l'aspect sanitaire n'est pas le seul en cause. "Il y aussi des aspects logistiques, précise Steven Henry à DirectVelo. Il n'y a plus de vols retour le lundi, le mardi et le mercredi pour rentrer en France après le Championnat".

PAS SÛRS D'AVOIR LES VÉLOS À TEMPS

Il y a le transport des troupes mais aussi celui du matériel. "Le frêt devait partir ce jeudi mais rien ne garantissait l'arrivée à Plovdiv dans les délais", ajoute l'entraîneur national. Et que devient un coureur sans son vélo ? Un piéton. Dans ces conditions, il était difficile d'envoyer toute une délégation en Bulgarie.

La décision a été prise mardi et annoncée aux coureurs vers 15h30. "Les coureurs étaient en train d'arriver au vélodrome. Je leur ai donné toutes les raisons". Parmi eux, l'équipe de poursuite qui devait être composée de jeunes pousses. Ce Championnat d'Europe devait être leur premier grand rendez-vous parmi les Elites : Antonin Corvaisier, Florian Pardon, Clément Petit et Valentin Tabellion. Pour ces jeunes compétiteurs, Steven Henry a dû rebondir. "Ils sont restés deux jours au vélodrome de Saint-Quentin pour travailler. Nous avons organisé un tournoi de poursuite qui nous a permis de récolter des données".

Alors que la coupure commence, il faut maintenant trouver des objectifs pour ces coureurs tandis que le calendrier prend la forme d'un point d'interrogation. "Je leur ai dit de se projeter sur des stages en janvier et sur le long terme. Nous aurons droit à deux équipes de poursuite en Coupe des Nations. Nous partons sur un cycle assez long avec eux. Ils ont adhéré et sont restés en stage".

SIMULER DES COURSES À L'ENTRAÎNEMENT

Pour les coureurs plus expérimentés, le forfait pour Plovdiv est aussi un handicap. "C'est plus compliqué pour les courses en peloton. Morgan Kneisky bossait depuis quatre mois pour ce Championnat d'Europe. C'était un objectif pour lui. Il est lui aussi resté travailler les deux jours au vélodrome. C'est très problèmatique pour lui de manquer ce Championnat. Idem pour Donavan Grondin, la progression technico-tactique ne peut pas se faire. En plus, les 6 Jours sont annulés cet hiver", ajoute le technicien.

Steven Henry ne veut pas rester les bras croisés et choisit de proposer des activités à ses coureurs, sans attendre d'hypothétiques courses. "Nos coureurs sont tous classés parmi les sportifs de haut-niveau et ont la possibilité de s'entraîner, rappelle-t-il. Nous allons donc essayer de simuler des compétitions en convocant notre collectif. On peut faire courir nos féminines avec les Juniors garçons. Nous pouvons le faire pour les courses en peloton et pourquoi pas en poursuite par équipes".

Toutefois, la prochaine étape de la préparation olympique passe par le bon air de la montagne et un stage en altitude. L'expérience d'Isola 2000 en juillet a produit des effets positifs pour les coureurs. "Nous maintenons ce stage dans deux semaines et demi, sauf si les règles du confinement se resserrent, concède l'entraîneur national. Avec ce stage, on se projette rapidement vers la suite". Pour tourner la page de Plovdiv le plus vite possible.

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