Julien Guiborel : « Je ne vais pas les lâcher »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Le Championnat de France de l'Avenir, organisé du 22 au 25 octobre, a permis à plusieurs filles de se révéler. C'est notamment le cas de Charlotte Allard (Grand Est), 3e du contre-la-montre chez les Juniors. L'évènement marquait également la fin d'une saison tronquée, où les rendez-vous internationaux ont été très rares pour les Juniors. Pour DirectVelo, Julien Guiborel, l'entraineur national, revient sur "une saison frustrante" pour lui et les athlètes.

DirectVelo : La saison sur route s’est terminée avec le Championnat de France de l’Avenir. Il a permis de révéler plusieurs filles...
Julien Guiborel : Il a révélé certaines filles même si j'ai toujours un regard et les infos des collègues des régions. Les deux filles d'Occitanie avaient déjà fait des résultats au niveau de la Coupe de France (Lucile François chez les Espoirs et Noémie Daumas chez les Juniors, NDLR). Patrice Cossard m’avait parlé de Coline Brunel (Pays de la Loire), échappée pendant la course Espoirs et qui arrive du VTT. Charlotte Allard, 3e du Championnat de France Juniors du chrono, était elle plutôt inconnue car elle vient du triathlon. Elle n'était pas vraiment dans le circuit jusqu'à maintenant. Mais il y a quand même moins de volume chez les filles que chez les gars. Pour moi, il n'y a pas trop de surprises. J’avais déjà vu celles qui ont fait la course à l'avant. Elles étaient soit dans le collectif France, soit j'avais un oeil sur elles.

« DE BELLES COURSES AU CHAMPIONNAT DE FRANCE »

Qu’as-tu pensé de la victoire de Mathilde Demontreuille sur le chrono en Juniors ?
Mathilde était remplaçante pour le Championnat d’Europe. J'avais déjà vu son potentiel que ce soit l'an dernier avec sa 5e place au Championnat de France et lors des tests qu'on avait pu faire en stage. Pour avoir discuté avec son entourage, je pense qu'elle avait pris confiance ces dernières semaines, même si elle n'a pas fait de résultats sur la Mirabelle ou la Coupe de France de Loudun. Soit elle a fait du gros boulot, soit elle a été devant en échappée. Je pense que ça a lui donné confiance. Ça s'est concrétisé à Gray. Elle était très déçue de ne pas être sélectionnée au Championnat d’Europe. Je lui ai dit "ne t'inquiète pas, la roue va tourner". Je suis content qu'elle ait le titre, ça va la motiver pour la suite.

Les différentes courses en ligne ont été très intéressantes...
Oui, il y a eu, je trouve, de belles courses. Ça se structure, elles étaient quand même assez nombreuses au départ de la course Juniors par rapport aux autres années. Il y a eu des courses avec de la stratégie. Elles courent de plus en plus avec les séniors où il y a des stratégies d'équipes. Nous, en Equipe de France, on influe aussi sur tout ce qui est tactique. Sur les courses, elles le mettent aussi en place, et l'encadrement fait bien son job. Ça évolue petit à petit.

« CONTINUER CETTE FORMATION »

Pour les Juniors Filles, heureusement qu'il y a eu le Championnat d'Europe cette année...
Elles ont quand même pu courir des manches de la Coupe de France. C'était un bon fil conducteur, il y avait quand même pas mal de manches. On n'a pas eu de Championnat du Monde ni de Coupe des Nations, ça a quand même beaucoup réduit côté Juniors. Elles ont moins pu s'exprimer au niveau international. C'était donc important de se montrer sur le Championnat de France.

L'année a dû être frustrante pour toi...
Oui, très frustrante que ce soit pour nous, l'encadrement, et pour les filles, surtout. La catégorie Juniors a une grande importance. Quand elles passent en Espoirs, il y a toujours un petit cap encore à passer. On regarde pour l'année prochaine en espérant que ça aille bien. On travaille déjà sur le programme 2021. Vu le contexte actuel, je ne vais pas les lâcher. D'habitude, je laisse un peu tranquille sur le mois d'octobre-novembre. J'ai des contacts avec les entraîneurs mais pas avec les athlètes. Là, je pense que je vais rapidement reprendre contact avec les entraîneurs et le collectif qui sera identifié pour l'an prochain. Il faut qu'elles sentent qu'on est motivé pour l'année prochaine, continuer cette formation et qu'elles travaillent bien cet hiver. L'idée est de ne pas les lâcher, d'être en visio etc.

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