L’échappée était la bonne. Ce dimanche à Gray, il ne fallait pas attendre pour prendre les devants. D’abord à une grosse dizaine, la quantité s’est réduite jusqu’au final, pour finalement passer la ligne au compte-gouttes. Antonin Souchon l’a franchie en troisième position (voir classement). "Cette médaille a bon goût. Je me fais battre par plus fort que moi, ils étaient au-dessus". Tout s’est joué au moment de la bosse finale. "J’ai débouché aux 600 mètres, on est revenu sur Benjamin (Marais). À 400 mètres je me suis rassis, je ne pouvais plus, j’étais à fond". Puis Romain Grégoire et Bastien Tronchon l’ont lâché. "Aucun regret, je suis content pour eux. Romain va passer une bonne année avec ce maillot, il va avoir un beau vélo", sourit le médaillé de bronze.

Battu par plus fort certes, mais ce dimanche encore, Antonin Souchon a été très remuant. Trop remuant, même. "J’en ai peut-être un peu trop fait, comme d’habitude, ça ne change pas. J’en ai fait un peu moins que d’habitude mais j’en ai encore un peu trop fait, répète-t-il. Mais ce n’est pas grave, j’ai réussi à aller au bout". Une revanche par rapport à l’année dernière, au Tour de l’Abitibi, où le coureur de Nouvelle-Aquitaine avait pris la poudre d’escampette mais n’avait pas pu résister au retour du peloton. "Je n’avais pas écouté la consigne et je me fais manger par le peloton alors que j’aurais pu faire deux. Cette fois, je me suis dit aucun regret. Et je n’en ai pas. J’ai donné tout ce que j’avais donc je suis content de faire trois".

« LE MÉLANGE FAIT DU BIEN »

Le coureur de 18 ans tente d'expliquer sa nervosité. "J’ai toujours été nerveux, là j’avais peur que ça rentre". Et ce n’est pas rentré, bien que le paquet soit revenu à quelques secondes des fuyards. "Comme on a vu que sur les autres courses, le peloton est rentré en bas de la bosse, il ne fallait pas que ça nous arrive à nous aussi après avoir fait tout l’après-midi devant. J’ai insisté, sans doute trop, mais ce n’est pas grave". Son résultat s’inscrit dans la continuité de ses dernières semaines, notamment au Memorial d’Automne de Chasseneuil où il avait pris la troisième place avec les Elites. "Faire ce genre de courses améliore les qualités physiques et tactiques. Ça court différemment. Une course Junior, c’est nerveux alors qu’une 1ère catégorie est plus linéaire et ça roule plus vite. Le mélange des deux fait du bien".

Même s’il connaîtra ce niveau en 2021, après sa signature à l’Océane Top 16, Antonin Souchon n’a pas prévu de changer ses plans de course. "Même en étant Junior il ne faut pas laisser la course se faire même en 1ère catégorie, j’aime être acteur, pas spectateur". Comme aujourd’hui. Et se satisfait pleinement de son parcours chez les Juniors. "Chasseneuil m'avait déjà fait du bien. Ma saison n'est pas ratée. J'ai eu peur avec la crise sanitaire, mais j'ai bien rebondi, j'ai réussi ma saison". Mais le sociétaire du Cycle Poitevin va prendre le temps pour sa première année chez les Espoirs. "J’attends de découvrir même si j’ai déjà couru en 1ère catégorie. Il y a les  manches de la Coupe de France, beaucoup d’Elites… c’est différent". Antonin Souchon est attiré par les Classiques, "mais il ne faut pas trop que ça monte". Comme à Gray, donc.