Thomas Delphis : « C’est aussi pour lui »

Crédit photo Nicolas BERRIEGTS / DirectVelo

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Thomas Delphis n’avait jamais gagné la moindre course en Élite depuis son entrée dans la catégorie, en 2018, et n’avait même décroché qu’un seul Top 10 jusque-là en cette saison 2020. Ce jeudi, l’Espoir 3, sociétaire du Chambéry CF, s’est montré le plus rapide sur le circuit de Gray (Haute-Saône), ce qui lui permet d’être sacré Champion de France Espoirs du contre-la-montre (voir classement). Médaillé de bronze l’an passé, 4e chez les Juniors, le voilà qui réalise - et de loin - la plus grande performance de sa jeune carrière. DirectVelo s’est entretenu avec le nouveau Champion national quelques minutes après la course.

DirectVelo : Que représente ce titre national pour toi ?
Thomas Delphis : C’était beaucoup de travail, surtout en cette année compliquée. Il fallait se fixer des objectifs pour bien travailler pendant le confinement. Pour autant, je n’ai pas énormément travaillé ce chrono car on a essayé d’enchaîner un maximum de courses en ligne. Je faisais juste une séance de derrière scooter par semaine. Les premières fois que j’ai reconnu le parcours, il y avait beaucoup de vent et je me disais que l’on n’allait pas avancer. Finalement, aujourd’hui (jeudi), ça allait. Il fallait toujours pédaler, il n’y avait pas de portions techniques, ce n’était pas trop mal pour moi.

Rien ne semblait fait sur la première partie de course, loin de là…
Au premier pointage intermédiaire, j’avais du retard par rapport aux autres mecs de l’équipe et ça m’a inquiété. Je me disais que je n’étais pas dans le tempo. Finalement, le vent s’était un peu levé donc je me suis dit qu’il ne fallait pas que je m’affole, et que j’allais rattraper le coup. Une fois à l’arrivée, je ne savais pas trop où j’en étais. Il restait six mecs après moi alors je n’ai pas eu trop à attendre, on m’a vite dit, dans l’équipe, que j’allais gagner. C’est une victoire qui fait plaisir à toute l’équipe car on a un groupe soudé. Je suis également content pour mon père (Jean-Pierre Delphis, ancien coureur professionnel, NDLR) : il prend du temps pour moi, sur son temps de boulot, pour m’aider à progresser avec des séances derrière scooter par exemple. C’est aussi pour lui.

« IL ME MANQUE ENCORE DE LA CONFIANCE »

Te considérais-tu comme l’un des favoris ?
L’année dernière, j’avais terminé 3e derrière deux Espoirs 4, donc je m’étais dit que j’aurais sûrement ma chance cette année. Cela dit, je ne connaissais pas forcément le niveau de tout le monde ici, notamment dans ceux qui partaient dans les dernières positions.

Tu n’es jamais parvenu à réellement t’exprimer sur la route jusqu’à présent…
J’ai envie de le faire l’an prochain, en Espoir 4, pour ce qui devrait être ma dernière année au Centre, normalement. J’ai envie de montrer que les valeurs que je fais en chrono peuvent aussi s’appliquer sur la route. Il me manque encore de la confiance et un déclic sur la route. En chrono, j’ai toujours eu confiance en moi. Sur cette fin de saison, j’ai senti que ça allait déjà mieux sur la route. Je peux aussi légitimement, je pense, prétendre à une place en équipe de France sur les chronos Espoirs l’an prochain, s’il y a des chronos (sourire). 

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