Benoît Cosnefroy : « Je suis à ma place »

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Après sa deuxième place sur la Flèche Wallonne, Benoît Cosnefroy a enchaîné avec un autre podium, une semaine après seulement. Ce mercredi se tenait la Flèche Brabançonne (1.Pro) avec un plateau digne des Ardennaises. S’il a été impuissant au sprint face à Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) et Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix), le coureur d’AG2R La Mondiale était néanmoins le seul à pouvoir les suivre (voir classement). Le Normand revient avec DirectVelo sur sa course et sa campagne en Belgique.

DirectVelo : Tu as tout tenté pour t’imposer…
Benoît Cosnefroy : Quand j'ai attaqué dans le final, j'espérais qu'ils se regardent entre eux. Ils ont l'habitude de faire un final ensemble. Mais ils ne se sont pas regardés finalement (rires). Je n'avais pas beaucoup de solutions face à eux. J'ai essayé de lancer plus tôt qu'eux pour tirer mon épingle du jeu. Ça n'a pas suffi, mais je savais qu'au sprint, j'étais battu. Avec la journée que j'ai faite, je sentais que j'étais toujours un peu à contretemps vis à vis d'eux. Ils étaient les deux plus forts aujourd'hui (mercredi), je suis à ma place. Pour le podium, il fallait qu'on arrive tous les trois ensemble. Si le groupe revient derrière, je fais peut-être cinq... Je préfère donc être sur la boite.

Penses-tu avoir laissé trop d’énergie durant la course ?
Je n'arrivais jamais à être dans le bon mouvement avec eux. Je n'étais jamais placé idéalement derrière les deux. Alors que je pense que j'avais les jambes. J'étais dans la roue de Van der Poel, mais je n'ai pas d'excuses, je n'ai pas pu suivre. Dans le dernier mont pavé, je suis revenu sur le haut. Il y a certains efforts avant que j'aurais pu ne pas faire sans être à contretemps. Mais je n’étais pas forcément placé aux bons endroits et ça ne pardonne pas sur des courses comme ça.

« LA FLÈCHE, C’EST BIEN POUR MOI »

Tu as digéré les déceptions successives de l’annulation de l’Amstel et de ta course à Liège ?
Bien sûr j'étais déçu de Liège. Mon dérailleur a rendu l'âme. Son moteur a cassé, ce n’est vraiment pas de chance. J'avais de bonnes jambes. Dans la Roche-aux-Faucons j'aurais été à mon avantage, avec ceux de devant peut-être. J'étais déçu de passer à côté dans ces conditions. Quant à l'Amstel, ce n'est pas une bonne nouvelle bien sûr. Il n'y a que trois Ardennaises, et donc une en moins. Mais j'ai Paris-Tours à la place, donc je suis content de faire ma dernière course de la saison en France. Sur une belle Classique, donc je suis largement consolé.

As-tu une Ardennaise favorite ?
La Flèche Wallonne est vraiment une course que j'affectionne. Avec le mur final, c'est peut-être la course qui me correspond le mieux. J'aime aussi le scénario qui est assez limpide. On sait que c'est sur une montée sèche et que ça se joue entre leaders. J'aime cette idée d'une grosse bataille entre favoris. On peut s'expliquer. Sur un Liège-Bastogne-Liège, il y a beaucoup plus d'aspect tactique mais j'aime ça aussi. Chaque course a son avantage. Mais la Flèche, c'est vrai que c'est bien pour moi.

« LÀ, J’AI VRAIMENT VÉCU LE FINAL »

Que retiens-tu de ton expérience sur ces courses ?
J'ai appris à mieux appréhender le parcours, et jouer un rôle dans le final. Les autres années j'étais un cran en-dessous. J'aidais Romain Bardet à Liège. Là, j'ai vraiment vécu le final. C'est important pour les années à venir, je progresse et valide des étapes chaque année. Mais il y en reste encore, notamment en en gagnant une. J'ai appris cette année que c'était possible. J'étais leader, l'équipe me fait confiance depuis mes débuts. Ils me mettent souvent en coureur protégé. J’avais leur confiance bien avant cette campagne de Classiques.

Tu as goûté aux pavés, est-ce que tu as des envies de Flandriennes ?
Les Flandriennes ne sont pas dans mes projets. Chaque chose en son temps. Il faut valider des étapes. J'en ai validé certaines sur les Ardennaises. Ça fait du bien de faire des résultats et de concrétiser mes projets sur ces courses. Mais il reste des belles choses à faire. Je n'en ai pas encore gagné, donc avant de penser à d'autres objectifs je vais essayer de gagner des courses qui peuvent me convenir. Il faut encore progresser face à un Mathieu (Van der Poel) ou un Julian (Alaphilippe).

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