Scénario identique à celui de vendredi pour Wout van Aert. Toujours aussi solide, le Belge s'est rêvé en Champion du Monde sur le circuit automobilie d'Imola (Italie). Mais après être tombé sur un imprenable Filippo Ganna lors de l'épreuve chronométrée, il a cette fois-ci été vaincu par le Français Julian Alaphilippe, impérial dans la dernière ascension puis dans la partie finale de la course (voir classement). Le Flamand de la Jumbo-Visma, très déçu après l'arrivée, est revenu sur cette nouvelle médaille d'argent en conférence de presse.

DirectVelo : C'est ta seconde médaille d'argent de la semaine. Est-ce une fierté ou une déception ?
Wout van Aert : Je cours pour gagner. C'est un peu trop tôt pour en être fier pour l'instant. J'étais venu ici avec de grandes attentes et c'est dur d'accepter de faire 2e. Mais bon, les deux fois, j'ai été battu par des gars plus forts que moi. C'est une saison exceptionnelle pour moi, j'ai de super jambes. J'en serai peut-être fier plus tard, mais il va me falloir du temps.

Avant l'attaque décisive de Julian Alaphilippe, tu étais parti dans un coup intéressant à l'initiative de Vincenzo Nibali...
Nibali est un coureur très fort. Quand il tente quelque chose, il faut le suivre. Mais à ce moment-là, j'étais encore sur la défensive. La France n'était pas représentée dans ce groupe et ils ont tout de suite mis en route pour rentrer. Le plus important pour moi était de ne pas me faire piéger mais il ne fallait pas forcément collaborer dans ce coup-là. Il valait mieux en garder pour la toute fin de course et la suite des événements nous a montré que c'était la bonne stratégie.

« ON SAVAIT QU'IL FALLAIT ÊTRE DANS SA ROUE »

La collaboration était-elle bonne dans le groupe de contre dans le final, ou y'avait-il moyen de faire mieux et de rentrer ?
Parfois, ça peut sembler différent à la télévision... Vous avez peut-être l'impression que ça ne roulait pas trop, mais on a fait tout ce que l'on pouvait... Si on n'a pas pu rentrer, c'est simplement parce que Julian était le plus fort devant. Ensuite, à deux bornes de l'arrivée, il était normal que l'on se concentre sur l'argent et le bronze. On savait qu'il fallait être dans sa roue dans la montée mais si personne ne l'a suivi, c'est simplement parce que ce n'était pas possible. Je n'ai pas de regrets du tout sur ce point-là. Félicitations à lui.

Laquelle des deux courses du week-end te laisse le plus de regrets ?
Je dirais celle d'aujourd'hui. Vendredi, sur un chrono de 35 minutes, quand tu es une trentaine de secondes derrière le vainqueur, c'est un écart important. Quelques heures après la victoire, j'avais déjà accepté le fait d'avoir été battu par un coureur plus fort. Sur la course en ligne, tu penses plus à la tactique, à ce que tu aurais pu faire différemment. C'est une course tellement longue... La différence avec le vainqueur est moins importante que sur le chrono... Pour autant, je ne pense pas avoir fait de grosses erreurs, je n'ai donc rien à regretter.