Filippo Ganna écrit l’histoire

Crédit photo Patrick Pichon / FFC

Crédit photo Patrick Pichon / FFC

Le sacre mondial de Filippo Ganna ne souffre d’aucune contestation. Ce vendredi, l’Italien est devenu Champion du Monde du contre-la-montre, sur ses terres italiennes d’Imola, en devançant de 26 secondes son dauphin belge, Wout van Aert. 26 secondes, c’est exactement l’écart qui sépare aussi ce même Wout van Aert du 8e du chrono, Victor Campenaerts (voir classement). Autant dire que lors de ce chrono, il y avait le coureur de la squadra azzurra et les autres. L’athlète de 24 ans, habituel sociétaire du Team Ineos et premier Italien à être sacré Champion du Monde du chrono, était arrivé sur le circuit d’Imola en pleine confiance après ses succès sur le Championnat national puis lors du chrono de Tirreno-Adriatico il y a une dizaine de jours. Entretien avec le nouveau porteur du maillot arc-en-ciel.

DirectVelo : Tu viens d’écrire une page d'histoire en décrochant, en Italie, le premier titre mondial d’un coureur italien sur l’épreuve chronométrée !
Filippo Ganna : C’est un rêve pour moi ! Je ne pensais qu’à ça depuis un bon moment. Dès la fin de Tirreno-Adriatico, je suis allé m’entraîner en altitude, dans des conditions particulières. J’étais à 2000 mètres d’altitude et il faisait parfois vraiment froid, quelque chose comme 4°C… Dans de telles conditions, il y a des moments où tu n’as même pas envie d’aller t’entraîner, mais je savais pourquoi je le faisais. J’étais totalement concentré sur ce chrono, sans pression, car je n’avais que très peu de réseau là-haut, durant ce stage. Je n’allais sur les réseaux sociaux que quelques minutes par jour, après le repas du midi, donc je n’avais pas le temps de lire les dernières infos ou autres. J’étais juste concentré sur ce que j’avais à faire le Jour-J, et je l’ai bien fait.

Te sentais-tu dans la peau d’un favori après tes récentes performances, notamment lors de ce succès d’étape sur le chrono de Tirreno-Adriatico ?
Forcément, c’est le genre de résultat qui met toujours en confiance. Hier (jeudi), j’ai envoyé un SMS à Davide Cassani (le directeur technique italien) pour lui dire que j’espérais gagner ce Mondial chrono. Et c’est maintenant chose faite. Je suis très heureux.

LE MAILLOT ROSE APRÈS L’ARC-EN-CIEL ?

Tu porteras le maillot arc-en-ciel lors du chrono inaugural du Tour d’Italie à Palerme, le 3 octobre prochain. On imagine qu’il s’agira d’un moment formidable pour toi et d’une possibilité de porter le maillot rose après t’être vêtu de l’arc-en-ciel ?
Ce sera quelque chose de très fort. J’irai sur cette première étape avec, une fois encore, l’envie de gagner. Puis lors des vingt étapes suivantes, je me mettrai totalement au service du leader de l’équipe, Geraint Thomas, qui visera le classement général. Je compte bien l’aider au maximum et l’accompagner le plus longtemps possible dans chacune des étapes.

Après avoir décroché ce titre mondial, on t’imagine logiquement en mesure d’aller chercher l’or olympique à Tokyo…
Ce sera évidemment un rendez-vous super important. C’est un événement qui n’a lieu qu’une fois tous les quatre ans et j’irai avec l’or en tête, mais avec la poursuite par équipes en objectif prioritaire. Mes compagnons de la poursuite par équipes m’ont dit que sans moi, ils se sentaient perdus. C’est une certaine pression, je ne peux pas laisser tomber la poursuite par équipes italienne. Je ferai partie de l’équipe et on tentera de décrocher l’or. Mais je pense que j’essaierai aussi de jouer la victoire sur le chrono individuel sur route. Peut-être qu’il est possible de performer sur les deux à la fois.

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