Alpecin-Fenix ne veut pas de grimpeur

Crédit photo Pascal Vande Putte

Crédit photo Pascal Vande Putte

Grâce à un week-end du tonnerre (victoire finale au BinckBank Tour et une 6e place à Liège-Bastogne-Liège pour Mathieu Van der Poel), l'équipe Alpecin-Fenix devient la meilleure ProTeam du classement UCI, 73 points devant Arkéa-Samsic qui tenait la barre jusqu'à présent. Si le manager Christophe Roodhooft se veut prudent quant à l'issue finale de ce duel, la première place pourrait avoir de grandes répercussions pour la saison 2021. Pour rappel, l'équipe victorieuse se qualifie automatiquement pour les Grands Tours et toutes les courses du WorldTour. "Nous essayons de faire le maximum de résultats possible. On verra où cela va nous mener. Forcément, si nous sommes bons, nous avons des chances de terminer haut dans le classement."

La première place ouvrirait automatiquement la route de la Grande Boucle 2021 à la formation de Mathieu Van der Poel. Toutefois, "il faudra faire des choix", assure Christophe Roodhoofdt. En effet, le Néerlandais n'a pas oublié son rêve olympique en VTT et le Championnat du Monde en septembre en Flandre est déjà dans un coin de sa tête. Si le Tour de France devait être au programme l'an prochain, ce sera dans l'optique de chasser des victoires d'étape. "Nous avons une équipe orientée sur les courses d'un jour et les sprints. Nous n'avons pas les moyens de recruter un leader pour concurrencer les Ineos et Jumbo-Visma. De plus, avoir un grimpeur implique de construire un bloc autour de lui. Ce n'est pas du tout notre volonté."

UNE MONTÉE EN WORLDTOUR À LA PÉDALE

Toutefois, cela ne les empêche pas de réaliser des bons coups au niveau du recrutement avec l'un des leaders de l'équipe Circus-Wanty Gobert, Xandro Meurisse, et le prometteur sprinteur belge Jasper Philipsen. "Bien sûr, j'avais des contacts en WorldTour mais c'est le projet d'Alpecin-Fenix qui m'a le plus convaincu. L'encadrement et le matériel sont vraiment au top. J'aurai la possibilité de rouler des grandes courses. Il y a Tim Merlier et Mathieu Van der Poel, mais j'aurai la place pour progresser, que ce soit comme coureur de classiques ou sprinteur", explique le coureur d'UAE Team Emirates. Lionel Taminiaux et Edward Planckaert sont les deux autres recrues pour le moment. Ce qui signifie que l'équipe possèdera un arsenal d'hommes rapides avec Tim Merlier - Sacha Modolo, Mathieu Van der Poel, et Jasper Philipsen, sans oublier les pointes de vitesse de Lionel Taminiaux, Alexander Krieger, Kristian Sbaragli et Gianni Vemeersch. "Mathieu Van der Poel n'entre pas dans cette catégorie. Il est rapide bien sûr mais il ne sera pas désigné comme sprinteur. Je n'en vois que trois, comme Deceuninck-Quick Step avec Sam Bennett, Fabio Jakobsen et Alvaro Hodeg. Où est le problème ? Si tout le monde est en forme, il faudra faire des choix. Mais si cela va moins bien, on sera content d'avoir des solutions de rechange, surtout si les Grands Tours sont au programme en 2021 et aller sur un Grand Tour sans sprinteur serait absurde." 

Le petit monde fermé du WorldTour souffre cette saison. Deux licences sont en suspens. NTT a libéré tous ses coureurs après le retrait du partenaire principal. La formation CCC a proposé d’offrir sa licence World Tour à Alpecin-Fenix qui a refusé car elle ne veut pas entendre parler de fusion. Si l'équipe doit monter parmi l'élite du cyclisme, elle entend le faire naturellement. Depuis, Circus-Wanty Gobert a annoncé qu'elle se portait acquéreur de la licence (lire ici).

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