Alan Jousseaume : « Ça m’a fait changer de dimension »

Crédit photo Pascal Gentié

Crédit photo Pascal Gentié

On connaissait le Alan Jousseaume avec une pointe de vitesse, puis on a connu un Alan Jousseaume capable de passer des bosses. Mais sur la Ronde de l’Isard, le sociétaire du Vendée U a affiché un nouveau visage, celui de grimpeur. À l’aise dans les Pyrénées, il a fait jeu égal avec les tous meilleurs, et s’est hissé sur la troisième marche du podium derrière le duo de la Lotto-Soudal DT (voir classement). Décidé à opérer sa reconversion comme spécialiste des cimes, il revient sur ses exploits avec DirectVelo.

DirectVelo : Que représente un podium sur une telle épreuve ?
Alan Jousseaume : Déjà j'en tire un bilan très positif, c'était la première vraie course montagneuse que je faisais. J'avais fait une fois la Ronde mais je n’étais pas le même coureur (rires). Du coup c’était la première fois que j'arrivais sur une course comme ça, dans ces conditions. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre dans les cols. C’est donc une belle surprise de performer. La Ronde de l'Isard c'est une course très réputée chez les Espoirs. Il n’y avait pas beaucoup d’épreuves montagneuses. Celle là et le Baby Giro. C’est très beau de se mettre en valeur. Il n’y a rien de mieux que performer là-dessus.

« TU RÉALISES QUE TU JOUAIS AVEC LES COSTAUDS »

Tu avais perdu du poids pour mieux passer les bosses, mais là il s’agissait de cols, tu as dû te surprendre toi-même…
Dans le vélo, ce qui m'attire, ce sont les courses dures et montagneuses. Quand je regarde le vélo à la télé, que je vois les montagnes, les Pyrénées, les Alpes… c'est ça qui me fait rêver. J'ai fait ce choix et ce pari, ça porte ses fruits. Je vais persévérer dans ce domaine. Je sentais que j'avais le bon coup de pédale à l'entrainement, notamment sur ma semaine à Aix-les-Bains avant la Ronde. Mais sans concurrence, je ne savais pas à quoi m'attendre.

Que s’est-il passé dans ta tête, quand tu as compris que tu étais capable de suivre les meilleurs ?
J'attendais beaucoup de l'étape de vendredi matin pour me juger. Je vois qu'à Hospice j'arrive avec les favoris, ça m'a mis en confiance pour les deux jours qui restaient. Je me suis dit pourquoi ne pas faire une remontée au général. J'essayais de rester concentré sur mon effort. Mais après l'arrivée, tu réalises que tu jouais avec les gros costauds devant, c'était agréable comme sensation. Surtout avec les belles équipes qui étaient là, avec toutes les Conti. Je ne les connaissais pas vraiment car je n’ai pas l'habitude de courir contre elles, mais on voit vite dans les cols qui marchent. Donc je connaissais mes adversaires sur la fin. Avant la dernière étape, j’étais cinquième. On avait pour objectif de monter sur le podium, c'est chose faite. C'est quelque chose d'assez énorme.

« ME RAPPROCHER DE LA MONTAGNE »

Tu vas pouvoir entrevoir de nouvelles perspectives ?
Comme c'était ma première vraie épreuve montagneuse depuis le début de ma carrière, je pense que j'ai une marge de progression dans ce domaine. Je ne l'ai encore pas du tout exploitée. Je vais mettre des choses en place pour performer dans la montagne et toujours progresser. C'est sûr que les courses dans l'Ouest, pour des grimpeurs, c'est difficile de se mettre en valeur. Je vais peut-être approcher mon lieu d’habitation de la montagne. Ça peut être une optique.

Tu sens que ce podium t’a permis de changer de dimension ?
J'espère que cette performance va m'ouvrir des portes. Pour l'instant je ne sais pas la suite. Mais c'est sûr que là ça donne des idées. Je n’ai pas eu de contacts d’équipes, mais j'ai reçu des dizaines et des dizaines de messages de félicitations de proches ou de personnes du vélo que je ne connaissais pas. C’est là que tu sens que t'as fait quelque chose d'assez solide. Je pense que ça m’a un peu fait changer de dimension, oui. Car il y a une semaine, je n’étais pas le même coureur (rires).

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