Au Tour d’Italie, la FDJ peut rêver plus grand

Crédit photo Flaviano Ossola

Crédit photo Flaviano Ossola

C’est le gros coup de tonnerre dans le monde du cyclisme féminin. Encore une fois dominatrice de la tête et des épaules jusque-là, Annemiek van Vleuten (Mitchelton-Scott), qui semblait bien partie pour remporter un troisième Tour d’Italie consécutif, est contrainte de quitter l’épreuve. La Néerlandaise de 37 ans a lourdement chuté, ce jeudi après-midi, dans le final de la septième étape. Bilan : une fracture du poignet. La Championne du Monde 2019 ne pourra pas non plus défendre son maillot arc-en-ciel sur le circuit d’Imola, dans une semaine. “Ce n’est pas ce que l’on souhaitait. Elle était bien en place et portait le maillot depuis la grosse étape des gravels, le deuxième jour, avec pas mal d’avance. C’est une chute malheureuse mais clairement, ça redistribue les cartes”, analyse ce vendredi matin Cédric Barre, pour DirectVelo.

CECILIE UTTRUP LUDWIG SE RETROUVE À 1’15” DU MAILLOT ROSE

Comme tous les autres techniciens de ce Tour d’Italie, le directeur sportif de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope a sorti la calculatrice pour faire le point sur le nouveau classement général virtuel. Ce vendredi, au départ de Castelnuovo della Daunia, dans la région des Pouilles, c’est la Polonaise Katarzyna Niewiadoma (Canyon // SRAM Racing) qui portera le maillot rose de leader. 2e, Anna Van der Breggen (Boels Dolmans) pointe à 15”. Et pour compléter le podium virtuel : Cecilie Uttrup Ludwig, la leader de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope, à 1’15” du maillot rose. De quoi rêver plus grand. “Il reste deux grosses journées mais on va déjà se concentrer sur l’étape du jour. C’est une grosse arrivée au sommet. Depuis une semaine, on a des écarts qui se chiffrent en secondes chaque jour mais aujourd’hui, ça pourrait être en minutes. On fera le point ce (vendredi) soir”.

Cette huitième et avant-dernière étape se termine sur les hauteurs de San Marco La Catola, après une ascension finale de 5,6 kilomètres à 8,1% de pente moyenne, et des passages à plus de 13% dès le pied. Ce « Giro Rosa » 2020 pourrait bien se jouer ici, et tout le monde le sait. “Mes mots ont été clairs ce matin. On reste concentré sur l’étape du jour avant de se projeter sur demain (samedi). Tout peut être chamboulé à tout moment désormais. Sans la chute de van Vleuten, la Mitchelton aurait sûrement contrôlé la course. Mais là, il risque d’y avoir pas mal d’attaques et ça pourrait être plus décousu. Ce sera difficile à contrôler”. Cédric Barre souhaite ainsi voir une équipe fidèle à ses principes et à ses habitudes. “On va faire ce que l’on sait faire. Les filles vont rester concentrées et appliquées. Si toutes les leaders arrivent ensemble au pied de l’ascension finale, il n’y aura pas de surprise, la plus forte gagnera”.

KATARZYNA NIEWIADOMA A PEUT-ÊTRE MONTRÉ QUELQUES LIMITES

Jeudi, dans le final, un groupe de huit filles s’est détaché quelques minutes au sommet d’une difficulté et Katarzyna Niewiadoma a été un temps piégée, avant qu’un imposant groupe ne revienne de l’arrière. Cecilie Uttrup Ludwig, pour sa part, était à l’avant. Un signe encourageant pour ce jour ? “Niewiadoma avait quelques mètres de retard en haut mais on la sait très bonne descendeuse et sprinteuse. Je pense qu’elle ne s’est pas affolée et qu’elle a bien géré”.

Au sein de la formation WorldTour française, on se veut prudent. Cecilie Uttrup Ludwig - plus que jamais solide porteuse du maillot vert de meilleure grimpeuse - évoquait en milieu de semaine son rêve de remporter un jour le Tour d’Italie à moyen terme mais pas dès cette année (lire ici). Cédric Barre peaufine ce sentiment : “c’est possible dès cette année, en fait, mais elle reste jeune. Cecilie a encore des points à travailler, notamment pour canaliser son trop plein d’énergie. Il lui manque encore l’expérience d’une Van der Breggen ou d’une Van Vleuten, c’est normal. Mais les qualités, elle les a, c’est indéniable”. Alors, quelles ambitions pour ce week-end ? Défendre le podium ou prendre des risques pour jouer la victoire finale sur la plus grosse course par étapes du calendrier ? “Avant le début du Giro, on aurait signé de suite pour un podium. Mais un podium, ça peut vouloir dire 3e, 2e ou 1ère”, conclut malicieusement le directeur sportif. 

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