Lucas Papillon : « Je suis très fier des jeunes »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Lucas Papillon s’est peut-être bien offert une belle sortie. Alors qu’il envisage sérieusement de mettre un terme à sa carrière cycliste en fin de saison, l’expérimenté coureur du CC Étupes s’est offert l’un des plus beaux succès de sa carrière en remportant une course par étapes en Elite Nationale, les 4 jours des As-en-Provence (voir classements). Parvenu à résister à toutes les attaques pendant trois jours après avoir pris les commandes de l’épreuve dès le premier jour, le coureur de 26 ans est revenu sur ce succès auprès de DirectVelo, au pied du podium protocolaire à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône).

DirectVelo : Tu as dû t’employer pour conserver le maillot !
Lucas Papillon : Ce n’était pas écrit d’avance, d’autant que j’étais accompagné d’une équipe de jeunes, inexpérimentés. Mais tout le monde dans le groupe a eu l’amour de ce maillot jaune pendant les quatre jours. On a tout donné. Tactiquement, on a fait peu d’erreurs. Je suis très fier des jeunes. De mon côté, j’arrive en forme et heureusement car c’était aussi à la jambe. Je suis vraiment heureux de concrétiser car c’est mon premier général, ça fait plaisir.

« J’ÉTAIS À LA LIMITE DE L’EXPLOSION »

Beaucoup promettaient une course incontrôlable. Dans ces conditions, conserver le maillot tout le week-end est une sacrée performance…
Ce sont des courses durant lesquelles il faut vraiment être dedans de A à Z. J’ai un profil de baroudeur et de coureur endurant. Toute ma carrière, j’ai réussi à marcher sur des courses de ce format-là. Je savais qu’aujourd’hui (dimanche), j’allais avoir des armes jusqu’au bout et qu’il y avait moyen de ne pas plier, même si j’avais peur de (Sten) Van Gucht. Finalement, ça l’a fait avec l’équipe qui a réussi à boucher le trou à un moment très important de la course. Ensuite, c’était à moi de jouer. Quand ça se passe comme ça, c’est formidable.

Tu as passé trois journées à défendre le maillot jaune. Quel aura été le moment le plus dangereux et le plus chaud de ce week-end ?
Sans doute aujourd’hui (dimanche), à la mi-course, quand le gros groupe de onze avait 2’40” d’avance. J’ai mis mes deux derniers coéquipiers à rouler et ils sont rentrés à 1’30”. Ensuite, c’était à moi de faire le jump. Le problème, c’est que je m’exposais à des contre-attaques. Et c’est justement ce qu’il s’est passé. J’ai attaqué puis j’ai été contré notamment par (Sten) Van Gucht. J’étais à la limite de l’explosion à ce moment-là. J’ai tout mis. Physiquement, c’était l’endroit le plus chaud ce week-end.

« C’EST CERTAINEMENT MA DERNIÈRE ANNÉE »

Que représente pour toi un succès sur une course par étapes en Élite Nationale ?
C’est énorme. Je n’en avais jamais gagné jusque-là, même si j’avais déjà porté un maillot jaune. Cette année, je suis arrivé dans une nouvelle équipe, dans un nouvel environnement, qui me correspond bien. Je suis bien dans ma tête et ça me procure beaucoup de plaisir de concrétiser tout ça par un succès. C’est certainement ma dernière année et c’est une fierté de pouvoir gagner un classement général car j’aurais peut-être déjà mérité d’en gagner un plus tôt. Je concrétise avec une équipe de jeunes, tout en transmettant aux jeunes, justement, sachant que j’adore le côté transmission dans le vélo. Tout est réuni, je suis très heureux.

Tu es donc parti pour arrêter ta carrière de cycliste…
J’ai monté ma boîte de diététicien et j’ai de belles perspectives. On n’est jamais sûr de soi tant qu’on n’a pas réellement posé le vélo, mais il y a quand même de grandes chances que j’arrête.

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