Nicolas Malle : « C’est la libération ! »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Quatre ans qu’il courait après. Nicolas Malle a enfin levé les bras, lui qui n'avait plus gagné depuis... le Championnat d’Europe Juniors 2016. Après des années Espoirs de galère, le sociétaire du VC Pays de Loudéac a triomphé sur la 4e étape des 4 Jours des As-en-Provence (voir classements). Et avec la manière ! Il revient avec DirectVelo sur son soulagement.

DirectVelo : Dans quel état d'esprit étais-tu au moment de passer la ligne ?
Nicolas Malle : C'était la libération ! Quatre ans que j'attends ça ! On est venu avec une belle équipe, mais on s'est un peu loupé au général. J'étais le seul coureur classé après la première étape. Et je suis complètement passé à côté sur la deuxième. J'ai couru totalement à l'envers, en plus d'une chute. C'était une journée à oublier. Du coup on a parlé avec les gars et Tanguy (Turgis, le directeur sportif, NDLR). Je n'avais plus rien à perdre. Il fallait tous qu'on joue les étapes. On conservait des cartes au général avec deux coureurs à 44 secondes.

Avais-tu coché cette étape ?
Je savais que c'était un circuit plus dur, qui me convenait beaucoup plus. Ça répondait bien, j'ai été offensif. Et je pense qu'avec Quentin Grolleau on a fait un joli numéro parce qu'on était que deux, dans une étape avec beaucoup de vent. C'était un beau baroud à deux. Dans les derniers kilomètres, c'était à lui de rouler pour le général. Je voulais juste gagner l'étape donc j'ai joué avec lui, ce qui est logique. Je suis récompensé de tout le travail de cette année. Ça fait tellement de bien... 

« J’AI RÉALISÉ QUE J’ALLAIS POUVOIR GAGNER »

As-tu discuté avec Quentin Grolleau dans le final ?
Bien sûr, ça fait partie de l'expérience que j'ai acquise en tant que coureur, depuis des années... Je sais que dans ces conditions il faut jouer comme ça. Il voulait le général, et je n'étais pas concerné. Il devait prendre le général et moi l'étape. J'ai eu ce que je voulais. Pour le général, c'est dommage pour lui. Mais je n'ai pas triché avec lui, j'ai mis mes relais à fond. Quand j'ai entendu qu'on avait 55 secondes d'avance à cinq bornes de l'arrivée, il était leader virtuel. Pour moi, c'était tout bon. J'ai réalisé que j'allais pouvoir gagner. Et quand tu passes la ligne, c'est le soulagement. 

Cette victoire peut-elle changer quelque chose ?
J'ai toujours envie de passer pro mais je dois prouver que j'ai le niveau pour ça. Cette victoire m'enlève un très, très gros poids que j'ai depuis quatre ans. Les gens ne s'en rendent pas compte, mais ma dernière victoire était sur les Championnats d'Europe Juniors (il est Espoir 4, NDLR).

Ce titre a-t-il été lourd à digérer et à porter pendant toutes ces années ?
Je pense. J'avais perdu la sensation de courir offensif, comme aujourd'hui. Là j'ai couru avec mes tripes. Je me suis lancé dans une aventure à deux alors qu'il y avait un gros vent, de grandes routes. C'était suicidaire mais au final je suis récompensé d'avoir été offensif. Ça va bien me libérer. Quand ça paye, ça fait du bien. 

« EN QUATRE ANS DE DISETTE (...) ON EST OUBLIÉ »

Loudéac t'a aidé à retrouver le chemin du succès...
Tanguy (Turgis) était là sur ma dernière victoire (ils étaient équipiers en équipe de France lors de ce fameux Championnat d'Europe Juniors 2016, NDLR), et il est là sur celle là (rires). Je remercie aussi Steve Arbault qui m'a toujours suivi. Je sais qu'il croit en moi et ça fait beaucoup de bien de savoir que ces gens là sont avec moi. Car en quatre ans, certains m'ont oublié. En étant en haut de l'affiche chez les Juniors, on a du monde à ses côtés. Mais après quatre ans de disette, forcément on est oublié.

Comment vois-tu ta fin de saison ?
La priorité était de lever les bras. Maintenant, on va essayer de recommencer mais aussi de faire gagner d'autres gars de l'équipe. C'est important dans un collectif que tout le monde gagne un peu et que ça tourne. Donc je souhaite que les autres puissent goûter à ça aussi. Quant à moi, on dit que l'appétit vient en mangeant (sourire).

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