La cohésion, l'arme secrète du Sprinteur Club féminin

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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En tête du classement de la Coupe de France Femmes de N2, le Sprinteur Club Féminin compte 44 points d'avance sur le Team Macadam's Cowboys (voir le classement). "Ce n'est pas par hasard, elles ont travaillé et ça prouve la valeur du collectif", analyse Alexandre Prudhomme, le manager du club. Les filles au beau maillot prune et fraise ont en effet remporté dans leur catégorie les deux premières manches : le contre-la-montre par équipes du Chrono 47 et le Prix de la Ville de Morteau dimanche dernier.

UNE DE MOINS APRES 800 M...

L'histoire du club parisien n'est vieille que de deux ans et ressemble à un petit conte de fées. "Nous sommes les petits poucets de la Coupe de France", sourit le technicien. Le Chrono 47 sonnait le démarrage de la Coupe de France Femmes. Et les petits poucets ont commencé par semer un caillou un peu trop vite. Au bout de 800 mètres, l'équipe perd déjà un élément. "C'était sa première compétition, il y a eu un manque d'échauffement et un peu de pression sans doute", juge le technicien. Après le pain noir, les cinq rouleuses vont avoir droit à une bonne part du gâteau. Mieux que la première place des N2, elles accrochent le 4e temps du scratch au milieu des N1. "Tout allait très bien. Elles ont fait preuve de cohésion. Quand je vois le temps à l'arrivée, je leur ai tout de suite dit qu'elles avaient réalisé une performance".

Cette cohésion, les membres du club parisien la cultive tous les lundis soirs. Pas sur le goudron mais sur le bois du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. "Nous travaillons la poursuite par équipes. Avoir un effectif qui se connaît bien, nous a aidés. Il n'y avait pas besoin de leur parler à l'oreillette".

UNE RAMEUSE, UNE JUDOKATE

La piste est à la base du projet du Sprinteur Club Féminin. "J'ai monté l'équipe avec mon frère il y a deux ans pour montrer qu'on peut faire de la piste et la route, tout en étant performant", explique celui qui est aussi entraîneur adjoint dans l'équipe de France de vitesse. Le club familial n'hésite pas à ouvrir ses portes à des sportives de toutes disciplines. Pendant le confinement, les filles du club de N2 remplacent les séances dans le vélodrome par des entraînements sur les plate-formes. "Nous avons monté un groupe Zwift, le groupe a grandi jusqu'à une quarantaine". Parmi ces nouvelles, une judokate, Stella Andreazzoli, 31 ans, se prend au jeu de la compétition et prend une licence. Elle rejoint le groupe où figure déjà  Marion Collard, 24 ans,  qui vient de l'aviron.

Ainsi, parmi les six participantes au Chrono 47, quatre disputaient la première manche de leur carrière, dont Stella Andreazzoli qui a dû s'écarter au bout de 800 mètres. Seules Cindy Pomarès, 15e du Championnat de France contre-la-montre, et Marie Brunet, 10e du Prix de la Ville de Morteau, affichaient plusieurs kilomètres au compteur en Coupe de France. Dans ces conditions, "être en tête de la Coupe de France est au-delà des objectifs. On pensait au début de saison qu'un podium serait déjà très bien. La saison est déjà plus que réussie après le Chrono 47. Si on en est là, c'est grâce au collectif", insiste l'entraîneur.

« SI ON POUVAIT JOUER AVEC LES MEILLEURES »

Dimanche, le Sprinteur Club Féminin va pouvoir défendre sa position de leader de la Coupe de France N2 à domicile, à la Sud Yvelines (voir les engagées). Mais Alexandre Prudhomme ne veut surtout pas en rajouter dans le registre "régional de l'étape" pour ne pas rajouter de pression. "Nous sommes allés reconnaître le parcours une fois à l'occasion d'un stage de contre-la-montre par équipes. Une partie de l'effectif est allée le revoir une fois et nous avons effectué une dernière reconnaissance ce samedi".

Mais il connaît assez bien le parcours pour le décrire. "C'est plus facile qu'à Morteau mais ce sera très nerveux avec deux bosses courtes à fort pourcentage. Nous passerons par Clairefontaine, un lieu important pour le sport". Au niveau sportif, il imagine que "les N1 vont protéger leurs places. Si on pouvait jouer avec les meilleures, ça serait excellent. Les filles ont envie de réussir".

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