Arrivé sur le Tour Poitou-Charentes (2.1) dans la peau du grand favori, Arnaud Démare a répondu présent lors des deux premières journées de course. Le tout nouveau Champion de France s’est imposé à deux reprises, d’une courte tête jeudi à Royan, puis plus largement ce vendredi à Échiré. De quoi se demander s’il n’est pas parti pour réaliser une nouvelle razzia, comme il l’avait fait en 2018 en empochant la totalité des cinq étapes et, bien sûr, le classement général final. Mais alors, comment empêcher le Picard de tout rafler ? Quelle stratégie adopter ? Faut-il tout faire pour empêcher des arrivées au sprint ce samedi matin et dimanche sur le circuit accidenté de Poitiers, ou peut-on le surprendre dans une arrivée groupée ? “Le sprint du premier jour était particulier car certains mecs ont fait n’importe quoi. Avec l’équipe, on s’est fait un peu avoir. Mais en étant offensifs et vigilants, il y aura toujours la possibilité de jouer les premiers rôles”, promettait, auprès de DirectVelo, Thomas Boudat après la première journée de course. “J’ai vraiment de bonnes jambes depuis quelques jours et je veux y croire”, lance le sprinteur d’Arkéa-Samsic qui a, pour l’instant, terminé 11e puis 7e des deux premières étapes.

Parti à l’attaque sur les routes de la 2e étape, Damien Gaudin a une idée de la façon dont il faudrait s’y prendre ce week-end. “Je pense que s’ils n’avaient pas été aidés aujourd’hui (vendredi), on aurait pu aller au bout. Il nous a manqué un tour, c’est dommage”. Tous contre la Groupama-FDJ, telle serait donc la solution ? “On va continuer de les attaquer !”, promet de son côté Alexis Gougeard, lui aussi offensif sur la deuxième journée de course. “Ils ont un gros collectif et Arnaud est très fort. Au sprint, il domine son sujet, il n’y a pas photo. Et il ne sera pas loin non plus au chrono. Alors on ne va pas les laisser faire, on va essayer de les embêter un peu”, détaille le rouleur d’AG2R La Mondiale.

TENTER DE SURPRENDRE

4e de la première étape puis 12e sur la deuxième, l’Italien Attilio Viviani sent également que le sprinteur picard est un ton au-dessus des autres sur ce TPC et qu’il sera compliqué de le devancer à la régulière dans la dernière ligne droite des étapes. “On travaille bien, on essaie de faire au mieux, mais face à une équipe aussi forte que la Groupama-FDJ, avec un capitaine de route comme Arnaud Démare, c’est difficile de gagner”, sourit le coureur de Cofidis. “Je joue ma carte au sprint mais si on peut tenter quelque chose autrement, on le fera aussi, par l’attaque”. Présent dans l’échappée principale du premier jour, Hector Saez (Caja Rural-Seguros RGA) considère qu’il sera “presque impossible de battre Démare en face à face”, à la régulière. “On a la carte Malucelli au sprint mais il est quand même préférable de tenter des coups de loin par exemple. On doit essayer de surprendre l’équipe Groupama-FDJ sinon, on va se contenter des accessits”.

Thomas Boudat a bien conscience qu’Arnaud Démare est actuellement “au top, avec l’une des meilleures équipes au Monde autour de lui. Mais il a été battu par Nizzolo au Championnat d’Europe. On ne sait pas ce qu’il peut se passer sur un sprint. Il y a toujours moyen d’espérer”. Damien Gaudin, lui, préfère conclure en plaisantant. “C’est un très grand sprinteur qui, en ce moment, est intraitable. On en profitera quand il prendra du repos”.