Arnaud Démare : « Garder de l’humilité »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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Arnaud Démare est arrivé sur les routes du Tour Poitou-Charentes (2.1) dans la peau de l’homme à battre lors des emballages massifs. Le tout nouveau Champion de France et vice-Champion d’Europe a parfaitement assumé et assuré ce jeudi lors de la première étape, remportée de justesse sur la côte très ventée de la station balnéaire de Royan (Charente-Maritime). Juste après l’arrivée, le sprinteur de la Groupama-FDJ pouvait afficher un grand sourire tout en indiquant à ses équipiers, dont Benjamin Thomas, la marge infime - notre photo - avec laquelle il s’est imposé face au Colombien Alvaro Hodeg (voir classement). “Hier (mercredi), c’était à mon désavantage et j’ai fait 2e du Championnat d’Europe. Cette fois, je l’emporte. C’est super pour l’équipe, ça continue donc c’est parfait. Tout le monde a super bien travaillé”, se félicite le premier leader de l’épreuve auprès de DirectVelo, derrière le podium d’arrivée.

« ON N’A PAS FAIT LE SPRINT PARFAIT »

Tout au long de la journée, la Groupama-FDJ a assumé le poids de la course. D’abord en faisant rouler Hugo Page, habituellement membre de la réserve. “Il est jeune, ce sera difficile pour lui de rouler comme ça sur des étapes de 200 bornes. Ce n’est pas évident. Il a commencé à rouler au bout de 40 bornes et il a dû s’écarter dans les 50 derniers kilomètres”, détaille Arnaud Démare. Le Lituanien Ignatas Konovalovas était le deuxième homme de la Groupama-FDJ, venu le premier aider son jeune coéquipier. Avant que Benjamin Thomas ne prenne le manche. Les rapides Miles Scotson, Ramon Sinkeldam puis Jacopo Guarnieri, membres du train habituel d’Arnaud Démare, ont ensuite fini le travail dans les derniers kilomètres. Mais tout n’a pas été simple dans ce final pour Arnaud Démare et ses poissons-pilotes. “On n’a pas fait le sprint parfait, ça ne s’est pas joué à grand-chose. C’est un avertissement pour les prochains jours”, tenait à préciser le vainqueur après l’étape.

La dernière heure de course s’est courue sous un ciel gris et menaçant, et avec un vent de plus en plus présent, dans des portions parfois dégagées, au milieu des champs de maïs. Ce qui a donné des idées à Arnaud Démare et ses hommes. “Il y avait des possibilités de bordures dans le final et on s’est peut-être un peu emballé. Enfin, disons plutôt que l’on a essayé de durcir la course. On voulait faire péter le peloton mais au final, le vent n’était pas assez fort, et sur des portions de 1,5 ou deux kilomètres, ce qui n’était pas suffisant pour faire la différence”. Le train de la Groupama-FDJ ne s’est donc pas présenté dans les dispositions prévues sous la flamme rouge. “On avait déjà usé pas mal d’énergie dans les tentatives de bordures, du coup on était un peu limite dans le final. Mais on a pu profiter de nos adversaires avant de faire l’effort au bon moment”.

« ON EST L’EQUIPE À BATTRE »

La ligne droite finale, tracée sur une grande avenue, le long de la côte girondine, devait permettre une explication royale à Royan. Et le public venu en nombre en bord de route n’a pas été déçu par le spectacle.  “On sait que sur les bords côtiers, il y a pas mal d’aménagements, de passages piétons… Niveau visibilité, c’est assez perturbant. Mais c’était une belle arrivée avec un fort vent de côté dans le dernier kilomètre !”, développe Arnaud Démare.

Sur les routes du TPC, il n’est pas rare qu’un sprinteur parvienne à enchaîner les succès. Il y a deux ans, Arnaud Démare lui-même avait réussi l’exploit de remporter les cinq étapes , y compris le contre-la-montre individuel. Le Picard ne veut pas encore s’imaginer pareil scénario pour cette édition 2020, et encore moins après avoir disputé une seule étape. “Sur cette première étape, c’était limite. Même les échappés nous ont donné du fil à retordre. On est l’équipe à battre. C’est souvent plus difficile dans ces conditions-là. Il faut garder la tête sur les épaules, tout le monde veut gagner. Deceuninck-Quick Step nous a aidé aujourd’hui, je ne sais pas s’ils le referont demain (vendredi). C’est bien de gagner aujourd’hui. On va essayer de remettre le couvert demain mais il faut garder en tête que ce n’est pas fait”, conclut l’ancien lauréat de Milan-San Remo, qui est parvenu à l’emporter dès son premier jour de course avec le maillot bleu-blanc-rouge.

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