L’Equipe de France n’a jamais couru à l’envers ce jeudi à l’occasion du Championnat d'Europe Espoirs. “C'est le point positif”, observe Alexis Renard. Les Bleus ont commencé à pointer le bout de leur nez dès le troisième des dix tours, quand Nicolas Debeaumarché s’est retrouvé à l’avant avec Sindre Kulset (Norvège). “A deux, on savait que c’était voué à l’échec, dit Pierre-Yves Chatelon. Dans les deux premiers tiers, on devait suivre les coups. Il a suivi le Norvégien. Il ne s’est pas trop livré, il attendait du renfort qui n’est jamais arrivé”.

Puis trois coureurs se retrouvent à l’avant, Marijn Van de Berg (Pays-Bas), Jacob Gessner (Allemagne) et Vojtech Repa (République tchèque). Derrière, Valentin Ferron et Théo Delacroix prennent place dans un contre décisif composé de 18 coureurs. “Mais on était trop et ça ne roulait pas assez”, regrette le coureur de Circus-Wanty Gobert. “Valentin était très fort, ajoute Théo Delacroix. De mon côté, avec la pluie, je n’avais pas de supers sensations, ça m’a un peu coupé les jambes, j’étais un peu déçu car tactiquement, j’ai fait une bonne course. Il m’a manqué un peu de jus sur la fin”. Dans le dernier tour, Valentin Ferron n’a pas accompagné les trois coureurs qui se sont finalement joués les médailles, à savoir Jonas Iversby Hvideberg (Norvège), Anthon Charmig (Danemark) et Vojtech Repa. “Avec deux Danois, ça s’est un peu enterré, rapporte Pierre-Yves Chatelon. Il s’est fait un peu piéger, non pas bêtement, car il a fait une belle course. Il avait des bonnes pattes, mais a priori, c’était assez tactique dans le final”.

« RIEN À LEUR REPROCHER »

Les tricolores se tournent alors vers leur sprinteur Jason Tesson. Le Champion de France Amateurs se sentait “bien physiquement” tout au long de la course. “C'est un circuit qui me correspond car ce sont des bosses qui se montent assez vite, ce sont des efforts d'1'-1'20'', confie le coureur de Sojasun espoir-ACNC. Le placement était très important. Ça me rappelle les parcours des classiques, en plus avec la pluie”. Les Bleus font de leur mieux pour placer sur orbite leur fusée. “Mais ça frottait pas mal, rapporte Alexis Renard. On arrive tous en vie et c'est déjà bien. On a fait le maximum pour bien l'emmener”. Selon Jason Tesson, la dernière ligne droite est “vraiment bizarre”. “On arrive vraiment vite. Le 53x11 c'est limite, affirme-t-il. On est tous à bloc. C'est vraiment houleux. Nico (Debeaumarché) m'a bien emmené. Les gars m'ont bien lancé mais je n'avais pas assez gros”.

Jason Tesson termine à la 6e place, soit à la 3e position du peloton (voir classement). “C'est une déception car nous avons tous fait une belle course, regrette-t-il. Un podium aurait récompensés notre journée. 6e c'est bien, c'est un Top 10 mais on n'est pas venu là pour faire 6. Le sélectionneur évoque “un peu de frustration”, Valentin Ferron étant à l’avant dans le dernier tour avec les trois coureurs qui se disputent le titre. Autre regret, dans la dernière bosse, Alexis Renard est sorti avec cinq coureurs dont le Norvégien Andreas Leknessund, Champion d’Europe du contre-la-montre. Mais après un temps mort fatal, le groupe est venu mourir derrière les trois. “Mais on a fait une belle course, apprécie le coach des Bleus. Si ça rentre devant, Jason fait une médaille. Il a tenu le rang qu’on lui avait dévolu en cas d’arrivée en sprint massif. Mais ce n’est pas rentré… Ils marchaient tous bien, ils ont fait une belle course. On n’a rien à leur reprocher”.