Les Espoirs françaises muselées par les Italiennes

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Le Championnat d’Europe Espoirs Femmes n’a pas souri aux Françaises. Le scénario « catastrophe » s’est même produit ce mercredi du côté de Plouay (Morbihan). À savoir : une arrivée massive et l’absence de la sprinteuse des tricolores Clara Copponi, victime d’une chute à l’entame du dernier tour. “Je suis déçu de l’attentisme des autres nations”, souffle à l’arrivée Julien Guiborel.

« ON AVAIT LES JAMBES »

Pour espérer s’imposer, les Françaises voulaient éviter un sprint. “Balsamo était la grandissime favorite, indique le sélectionneur national interrogé par DirectVelo. Nous avons déjà subi sa pointe de vitesse au Mondial de Doha quand elle était Juniors. On a déjà vu au niveau WorldTour qu’elle passait bien les bosses. On ne pouvait donc pas tout miser sur un sprint”. Pour perturber le collectif italien, les tricolores misaient donc sur une course offensive. “On a essayé de faire partir un coup. Les autres équipes n’étaient pas dans cette optique-là”, regrette Marie Le Net. “Quand on a vu qu'il ne se passait pas grand-chose, on s'est mise d'accord pour mettre en route car notre point fort était de bien grimper, rapporte Evita Muzic. On a essayé plusieurs fois mais les Italiennes ne laissaient rien partir. Quand une Italienne (Elena Pirrone) est partie on a eu un temps de retard mais nous nous sommes tout de suite mobilisées pour rentrer”.

Trop peu soutenues dans leurs tentatives, les Bleues n’ont rien pu faire face aux Italiennes. “On avait les jambes, mais on ne pouvait pas faire grand-chose, estime Marie Le Net. C’est dommage, c’était trop cadenassé. On entendait le public dire “allez les Françaises, faut durcir”. On essayait sur les parties dures, mais ça ne voulait pas partir”. Reste alors la carte Clara Copponi, récente 3e du Championnat de France après avoir fait une grande partie de la course à l’avant. Mais la Provençale se retrouve à terre, dans un virage, au début du sixième et dernier tour. Dérailleur bloqué, elle a dû attendre sa voiture et faire une croix sur ses ambitions.

PAS DE REGRETS

Privées de leur sprinteuse, les tricolores décident de confier les clés à Evita Muzic, pour attaquer, et à Jade Wiel, pour faire le meilleur sprint possible. “J'ai été prise dans la chute avec Clara, fait savoir Evita Muzic. Quand je suis rentrée au pied de la dernière bosse, l'équipe m'a dit d'attaquer car c'était mort au sprint. J'ai attaqué pour fatiguer un peu les sprinteuses”. Mais le sprint ne s’est pas non plus passé comme espéré. “Dans le final, ça frottait vraiment beaucoup, rapporte Jade Wiel. On a eu un peu de difficultés à se trouver”. Elle devait garder la roue d'Elisa Balsamo mais tout le monde a eu la même idée. Ce qui a entraîné de nombreuses vagues. “On n’arrivait pas à se mettre en place pour lancer Jade, confirme Marie Le Net. C’était un peu compliqué, on s’est un peu perdu”. Devant, comme prévu, l'Italienne s'offre le titre européen (voir classement).

Dans l'aire d'arrivée, la déception se lisait sur les visages des Françaises. “On aurait préféré que ce soit plus agité. La course aurait dû être plus dure pour qu’on s’en sorte. C’est dommage, mais il y en aura d’autres”, dit Marie Le Net. “C’est sûr qu’on est déçu car on n’avait pas trop imaginé la course comme ça, regrette Jade Wiel. C’est quand même un parcours qui pouvait, je pense, être propice aux échappées. On a essayé de faire la course, c’est le vélo qu’on aime. Nous aussi, on avait une sprinteuse, on aurait pu tout jouer pour le sprint, mais ce n’était pas dans notre optique, surtout chez nous. Après, je pense qu’on n’a pas trop de regrets à avoir. Ce n’était peut-être pas le parcours, ni le jour”.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Marie LE NET
Portrait de Evita MUZIC
Portrait de Jade WIEL