Tom Pidcock, un retour remarqué et prometteur

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Tom Pidcock est de retour. Le coureur britannique n’avait plus participé à la moindre course sur route internationale depuis le Championnat du Monde d’Harrogate, le 27 septembre 2019. Ce lundi, il a retrouvé la compétition à l’occasion d’un autre grand Championnat, continental cette fois, du côté de Plouay (Morbihan), pour l’épreuve chronométrée dans la catégorie des Espoirs. “C’était ma première course, et mon premier chrono, depuis des lustres. Je n’avais pas la moindre idée d’où j’allais me situer par rapport aux autres. Évidemment, j’ai fait comme j’ai pu pendant les six derniers mois mais je me doutais que je n’allais pas avoir les meilleures jambes de ma vie ici”, résume pour DirectVelo celui qui est tout de même allé chercher une 4e place (voir classement) encourageante pour les semaines à venir. “Sur le papier, ce type de parcours accidenté pouvait me convenir. Mais en contre-la-montre, c’est particulier. Je ne fais que 56-57 kilos alors sur les parties où il faut dégager de la puissance, en montée, je suis obligé de lever mon cul de la selle tandis que les coureurs plus puissants peuvent rester bien positionnés sur leur machine. Mais bon, je l’ai fait à ma façon, à bloc sur le sommet des bosses, en danseuse”.

« SI JE NE GAGNE PAS, JE SERAI DÉÇU... »

L’habituel sociétaire de la formation Trinity Racing n’avait, en réalité, pas attendu le rendez-vous breton pour se rassurer sur sa condition. Il y a quelques jours, c’est en France - déjà - mais sur un VTT que le Britannique a décidé de se tester. “J’ai passé un mois à travailler en altitude et ensuite, je me suis testé avec le VTT”, confirme le Champion de Grande-Bretagne Espoirs de la discipline en titre. Auteur de bonnes prestations sur la manche de Coupe de France VTT de l’Alpe d’Huez puis sur la Transmaurienne, le natif de Leeds s’est fait plaisir en variant les disciplines, comme il a l’habitude de le faire depuis tout jeune. “Après cette période sur le VTT, j’ai enchaîné les sorties sur le vélo de chrono pour prendre de la force. Et maintenant, je vais me concentrer sur la route”, détaille l’ancien Champion du Monde du contre-la-montre Juniors.

Dès cette semaine, il va pouvoir démontrer sa bonne forme actuelle lors du Championnat d’Europe en ligne, toujours à Plouay. Mais contrairement à l’épreuve chronométrée, il ne s’alignera non pas dans la catégorie U23 mais avec les Élites. Et il est ambitieux. “J’ai envie de monter sur le podium, et je compte bien courir pour la victoire ! Je crois que ce sera une course très mouvementée, comme ça l’est visiblement toujours sur les Championnats d’Europe. Si je ne gagne pas, je serai déçu… En tout cas, je veux me sentir capable de jouer avec les meilleurs”.

« J’AI PU FAIRE UN BREAK COMME ON EN FAIT RAREMENT DANS UNE CARRIÈRE »

Après ce Championnat d’Europe, l’ancien Champion du Monde Juniors puis Espoirs de cyclo-cross se rendra au Tour d’Italie Espoirs, avec l’ambition d’y briller. Le Britannique, déjà lauréat du Tour Alsace (2.2) en 2019, tient à accrocher une nouvelle belle course par étapes à son palmarès. L’an passé, c’est sur le Tour de l’Avenir qu’il rêvait de s’imposer. Mais une chute l’a vite contraint à l’abandon. “Je voulais vraiment revenir sur le Tour de l’Avenir cette année. J’ai eu beaucoup de malchance tout au long de la saison dernière. Je voulais vraiment faire mieux cette année mais malheureusement, la situation a fait que ce n’était pas possible puisqu’on n’a pas pu courir. Cela dit, il reste encore pas mal de belles courses à disputer, notamment des courses que je n’ai jamais eu l’occasion de découvrir jusqu’à présent”.

Après cette (très) longue période sans courir, Tom Pidcock a de l’appétit. Et il ne regrette d’ailleurs pas cette coupure, qui pourrait même s’avérer favorable à terme. “En règle générale, je suis habitué à courir sans arrêt en switchant entre les différentes disciplines. Mais d’un autre côté, cette coupure a été un mal pour un bien car j’ai enfin pu passer du temps à la maison, avec mes proches. J’ai pu faire un break comme on en fait rarement dans une carrière. Je n’avais pas pu en faire jusqu’à présent et je ne crois pas que j’aurai l’occasion d’en vivre un autre comme celui-là dans les prochaines années. Disons donc qu’à long terme, ça pourrait m’être utile d’avoir eu cette période pour souffler”. Après s'être arrêtée un long moment, la machine est relancée. 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Thomas PIDCOCK