La belle partie de manivelles de Grand-Champ

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Parti dès le départ, Arnaud Pfrimmer a résisté au peloton jusqu'aux derniers kilomètres du Championnat de France Amateurs ce samedi. Le coureur du CC Nogent-sur-Oise n'était pas seul à ouvrir la route. Thomas Acosta (CR4C Roanne), Robin Meyer (AVC Aix-en-Provence) et Mickaël Guichard (Team Pro Immo Nicolas Roux) étaient les trois autres lèves-tôt du samedi matin.

Les motivations étaient différentes pour partir si tôt. Arnaud Pfrimmer voulait être à l'avant pour mieux prendre les virages. "Ils annonçaient de la pluie et je ne suis pas un grand vireur. J'ai préféré prendre un coup d'avance", indique-t-il à DirectVelo. C'est aussi le terrain de Grand-Champ qui a donné à Robin Meyer l'envie de taper dedans. "Je voulais dynamiter la course sur un circuit qui ne me convenait pas trop". Mais ce circuit, justement, "était propice pour une offensive car on ne voyait jamais trop l'échappée", renchérit le Nogentais. De son côté, Mickaël Guichard s'est dévoué pour représenter et soulager le Team Pro Immo Nicolas Roux. "Je n'ai pas de bonne sensations et j'avais pour rôle d'aller de l'avant en début de course".

« LE SCENARIO IDÉAL, C'ÉTAIT TROIS MECS EN PLUS »

Les 120 kilomètres d'échappée du quatuor ont connu un début animé quand le coureur de l'AVC Aix tombe tout seul.  "Pourtant, je ne suis pas passé plus vite que les autres. Forcément, j’étais énervé contre moi-même. J’ai essayé de me relever mais j’étais dégoûté. Au final, j’ai vu que les autres n’étaient pas loin devant alors je me suis fait mal pour revenir. Ils ne m’ont pas vraiment attendu. Je pense qu’ils n’avaient pas de nouvelles, si je rentrais ou pas…". 

"On n'était que quatre" regrette le coureur du CC Nogent-sur-Oise. Pourtant, après la naissance de l'échappée, Damien Poisson, un autre rouleur patenté est sorti en contre pour tenter de rejoindre la tête. "Il était un peu trop loin, on a choisi de ne pas l'attendre", explique Mickaël Guichard. "Le scenario idéal, c'était trois mecs en plus", ajoute Arnaud Pfimmer. "Même si on n’était pas nombreux devant, c’était quand même un coup intéressant, avec des costauds", relativise Robin Meyer.

Parmi les quatre fuyards, les forces n'étaient pas égales. "Thomas et Mickaël ont couru le chrono la veille, je pense qu'ils étaient aussi entamés", note Arnaud Pfrimmer. "J’ai peut-être fait l’erreur de disputer le chrono la veille, regrette le sociétaire du CR4C Roanne. En plus, je ne pouvais pas rouler depuis quatre-cinq jours à cause d’une inflammation à la jambe droite. J’avais mal à la fin et c’est pour ça que je me suis arrêté, ça me faisait vraiment trop mal. Je n’y ai jamais cru. Au bout de 50 bornes, j’avais déjà des douleurs et je savais que ce serait compliqué". Le coup de moins bien des deux coureurs à 40 kilomètres de l'arrivée, quand les deux autres redonnnent un coup de vis, laisse des regrets à Robin Meyer. "C’est ce qui nous a manqué dans le final, avec (Arnaud) Pfrimmer. Sinon, ça aurait peut-être pu aller au bout".

« QUAND CLÉMENT EST REVENU, J'Y AI CRU »

Le salut de l'échappée réduite à deux unités aurait pu venir à deux tours de l'arrivée quand Clément Carisey fait le bond tout seul. "Quand Clément est revenu, j'y ai cru mais il aurait fallu un coureur en plus avec lui", estime Arnaud Pfrimmer. Le coureur du Team Pro Immo Nicolas Roux fait d'ailleurs tout pour conserver ses compagnons d'échappée le plus longtemps possible avec lui avant de partir seul pour tenter, en vain, de résister au retour du peloton. "Clément était intelligent, il faisait attention de nous abriter". D'ailleurs, le vent est aussi un des éléments clefs de la course. "Au début, il n'y en avait pas mais quand il s'est levé à mi-course, on s'abritait bien à quatre coureurs", remarque le Nogentais. "À quatre, on n'était pas dans la plus mauvaise des positions, on n'avait pas les relances, on tournait comme on voulait", ajoute Mickaël Guichard. "Mais le vent a aussi joué en notre défaveur", affirme Arnaud Pfrimmer.

Le dénouement de ce Championnat de France avec un sprint massif sur toute la largeur de la route ne donne aucun regret aux fugitifs d'avoir pris la clef des champs. "C'était presque une belle journée" pour l'Aixois, "une bonne partie de manivelles", pour le Nogentais. "Je préfère faire ma course que faire 15e, 13e, 12e, 8e au sprint massif", commente Arnaud Pfrimmer (voir classement) qui se sentait "très très bien" ce samedi. Mais il sait quil faudra autre chose qu'un numéro dans un Championnat de France pour convaincre un groupe sportif de lui offrir un contrat pro. "Il faudra aussi gagner des courses".
 

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