Emilien Jeannière : « Le bon moment pour marquer les esprits »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Cette fois c’est sûr, Émilien Jeannière est totalement relancé. Vainqueur puis 3e en Élite au moment de la reprise, le coureur du Vendée U a confirmé ce samedi en prenant la 2e place du Championnat de France Amateurs. Seul Jason Tesson, également Espoirs 4e année, l’a devancé au sprint sur le circuit de Grand-Champ (voir classement). Preuve que le 2e du Championnat d’Europe Juniors 2016 a retrouvé ses meilleures jambes.

DirectVelo : Quel est ton sentiment à l’issue de la course ?
Émilien Jeannière : C’est compliqué... Je suis content après toutes les galères que j’ai connues, mais ça reste une 2e place. J’ai déjà fait 2e d’un Championnat d’Europe Juniors il y a quatre ans... Sur la fin, je ne pensais qu’à la gagne et c’est donc un sentiment mitigé. Pour moi, c’était la gagne ou rien. J’ai bien repris au mois d’août en remportant le Grand Prix d'Availles-Limouzine puis en terminant 3e le lendemain à la Route d'Or du Poitou. Ensuite, à Montpinchon et à l’Agglo Tour, ça a été un peu plus compliqué, notamment mentalement. J’ai réussi à me remobiliser et à être concentré tout au long de la course. J’ai eu des moments de doute, mais je me suis dit que je savais ce que j’avais à faire et j’ai répondu présent à l’arrivée.

Comment s’est passé ton sprint ?
J’étais assez loin dans le peloton à l’entame du dernier tour. Après la bosse, à environ quatre kilomètres de l'arrivée, Thomas Bonnet m’a remonté. Avant ça, on ne pensait pas au sprint. À trois-quatre tours de l’arrivée, j’ai même tenté de prendre des coups. À deux kilomètres de la ligne, j'étais encore assez loin. Dans le faux-plat qui suivait, j'ai fait l’effort pour me replacer. J'étais dans les dix premiers dans le dernier rond-point et là, je savais que c’était bon, que je ne pouvais pas reculer. Malheureusement les sprints en faux-plat descendant ne me conviennent pas trop, je suis plus puncheur. Ça a été un sprint assez compliqué, il y a eu pas mal de mouvement. À un moment, je me suis retrouvé aux environs de la 15e place. J’ai vu une ouverture et j’en ai profité. J’ai déboîté pour essayer de passer Jason Tesson. J’ai réussi mais malheureusement... C’était après la ligne. 

« JE NE PRENAIS AUCUN PLAISIR »

Tu reviens de loin. Alors que tu étais fort chez les Juniors, la suite a été compliquée...
J’ai commencé chez les Espoirs au Vendée U, où j’ai rapidement marché. J'avais gagné la Flèche de Locminé dès le mois de mars. Ça s’est compliqué ensuite car j’ai eu des tendinites à répétitions pendant deux ans. À chaque fois que je revenais, je devais m’arrêter deux mois et ensuite je n’avais pas la condition nécessaire pour marcher. L’an dernier, je ne me sentais pas en forme. On a fait des tests, mais on n’a rien trouvé. C’était peut-être lié à une mononucléose, mais on n’en est pas sûr. J’avais aussi des douleurs aux croisés même quand je faisais juste une heure à allure tranquille. C’était vraiment compliqué, je ne prenais aucun plaisir sur le vélo. Encore maintenant, il m’arrive que ces douleurs reviennent. Ce n’est pas facile, surtout mentalement, mais j’essaie de faire avec. Je pense tout de même avoir trouvé la solution à ces problèmes, et ça fait plaisir d’être bien revenu depuis la reprise. C’est le bon moment pour marquer les esprits.

Le confinement et cette période sans courses t’ont fait du bien...
Tout à fait. J’ai encore été blessé en début de saison au moment du stage en Espagne. Mais je commence à bien me connaître et dès que la douleur est apparue, je me suis arrêté. Je n’ai fait qu’une course avant le confinement. J’ai pu alors bien me préparer, sans trop en faire car on avait du temps, et dès qu’on a pu ressortir, j’ai pu vraiment m’y mettre sérieusement avec l’objectif de ne pas avoir de regret. Je me suis totalement relancé.

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