Ludovic Sylvestre a multiplié les allers-retours ce jeudi dans Grand-Champ. "J'ai le rôle de chef d'orchestre. Avec Alexandre Fourez (coordinateur route à la FFC) et son équipe, nous avons mis des choses en place. On regarde si tout se passe bien. On ne doit pas être stressé mais plutôt en alerte", reconnaissait en fin de matinée le vice-président de la Fédération Française de Cyclisme interrogé par DirectVelo.

« ON AVAIT UNE PETITE INQUIÉTUDE »

Depuis ce mercredi 22h, la FFC respire beaucoup mieux. Venu visiter les installations dans la journée, le préfet du Morbihan Patrice Faure a signé dans la soirée l'arrêté permettant la tenue du Championnat de France. "J'avais l'accord verbal mais tant que ce n'est pas signé... On essayait de ne pas le montrer mais avec le maire de Grand-Champ, on avait quand même une petite inquiétude", sourit celui qui est aussi président de la commission route de la FFC.

L'instance a eu chaud. En raison du contexte sanitaire, Plumelec (Morbihan) a décidé de ne plus recevoir l’événement. "Nous avons eu la double peine, avec la problématique du covid et le retrait de Plumelec. Entre cette annonce et la solution proposée par David Lappartient, il y a eu deux à trois semaines de fortes inquiétudes. A partir du 15 juin, je savais que le plan B tenait la route". En se baladant, dans Grand-Champ, difficile d'imaginer que tout s'est organisé en quelques semaines. Les bas-côtés de la ligne droite d'arrivée ont par exemple été très largement aménagées. Désireuse de recevoir d'autres grands rendez-vous cyclistes, la municipalité a mis les moyens pour accueillir l’événement dans les meilleures conditions.

« IL FAUT JOUER LE JEU »

Pour obtenir l'accord du préfet, il a forcément fallu mettre de nombreuses choses en place. "Tout le dispositif sanitaire est en place. Il n'y a pas de difficulté majeure à la date d'aujourd'hui (jeudi). Nous ne sommes pas stressés mais nous sommes attentifs", insiste Ludovic Sylvestre. Il a fallu notamment respecter la jauge des 5000 personnes pour l'accueil du grand public. Elles sont au nombre de trois : sur la ligne d'arrivée, sur la place de la mairie et celle de l'église. Le port du masque est obligatoire sur l'ensemble du site. Et seuls les gens accrédités auront accès aux parkings des équipes.

"Il y a des contraintes mais j'ai constaté que tout le monde jouait le jeu pour le moment, apprécie Ludovic Sylvestre. Chacun a conscience que c'est un Championnat de France différent, et qu'il faut jouer le jeu pour que tout se passe bien. Il n'y a pas que le Championnat qui est en jeu, mais toute la fin de saison. Le Tour part dans une semaine, il y a les manches de la Coupe de France... On doit donner une bonne image à la télévision. C'est le message du préfet. On organise avec beaucoup de public mais nous sommes responsables".

AVEC DU PUBLIC ET DES MÉDIAS

A la veille du début des compétitions, le public est déjà nombreux. Les passionnés venus en camping-cars ne semblent pas moins présents que les autres années. Côté média, les journalistes ont fait le déplacement en nombre. "Il y a un petit peu moins de journalistes accrédités que les années précédentes mais guère moins, à dix près environ", note Sylvie Pasqualin, responsable communication à la Fédération Française de Cyclisme. La principale nouveauté est l'absence sur le terrain des commentateurs de la télévision.

"C'est un peu plus stressant que d'habitude, reconnaît-elle. On se demande si on n'a pas oublié quelque chose. On se demande si chacun va être respectueux des consignes. Je me demande si les coureurs ne vont pas avoir trop de craintes le jour J, trouver qu'il y a trop de monde en conférence de presse par exemple.. Je ne sais pas ce que je pourrai répondre car on a tout fait pour limiter les risques".