Décidément, Luca Wackermann aime le Limousin. Sa célébration à l’arrivée, le doigt pointé vers le bitume d’Évaux-les-Bains (Creuse), en disait long sur sa satisfaction d’avoir réussi son coup. Déjà vainqueur d’étape sur cette même épreuve il y a deux ans, le deuxième jour du côté de Grèzes, le longiligne italien se sent comme un poisson dans l’eau sur l’épreuve estivale française. “Je me sentais très bien sur cette première journée, j’avais les bonnes jambes”. L’athlète de 28 ans a donc tenté sa chance une première fois dans l’avant-dernière difficulté de la journée. “Mais j’ai senti que ça n’allait pas le faire, alors il valait mieux attendre le retour du groupe”, narrait-il auprès de DirectVelo au pied du podium protocolaire.  

À la fois fort et lucide, le sociétaire de la formation Vini Zabu-KTM s’est ensuite montré intraitable au moment de placer une attaque dans la bosse d’arrivée. “Lorsqu'on est arrivé dans le dernier kilomètre, je me suis dit que c’était le moment d’y aller, de tenter. Avec les jambes que j’avais, je savais qu’il était possible de gagner. Alors j’y suis allé”. David Gaudu (Groupama-FDJ) a un temps tenté de boucher le trou, ensuite imité par Rui Costa (UAE Team Emirates). En vain. Les deux coureurs de nombreuses fois cités dans la liste des favoris avant l’étape n’ont rien pu faire face à un puncheur qui n'y figurait pas, mais qui avait parfaitement le profil de l’évidente surprise. “J’ai vite creusé un écart de 200 mètres et à ce moment-là, j’ai compris que ça allait sûrement le faire”.

Vainqueur en solitaire avec une poignée de secondes d’avance sur tous ses rivaux (voir classements), voilà Luca Wackermann premier leader de l’épreuve. “J’aime cette course, j’aime la France. J’ai travaillé dur pour gagner une nouvelle fois ici”. S’il veut avant tout savourer, le Transalpin, qui avait repris sa saison fin juillet sur le Sibiu Tour (2.1) en Roumanie mais n’avait plus couru depuis, ne cache pas que la défense du maillot de leader pourrait devenir un objectif jusqu’à vendredi. Tout en restant prudent. “On va voir étape par étape, il reste encore du chemin. L’étape de demain (mercredi) n’est pas la plus dure sur le papier, on va essayer de contrôler”.

Crédit vidéo : Cédric Congourdeau