Un « niveau plus homogène » sur les courses amateurs

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Depuis le 30 juillet, la saison amateur a repris de plus belle. Les plateaux affichent complet là où certains organisateurs peinent en temps normal à attirer plus d’une trentaine d’engagés. Après des semaines de stages, notamment à bouffer du col, les coureurs ont rapidement pu offrir aux spectateurs des courses particulièrement animées. Mais le niveau est-il vraiment plus élevé alors qu’ils sont beaucoup à avoir battu des records de puissance à l’entraînement ? “Je ne trouve pas que le niveau individuel soit particulièrement plus élevé mais c’est peut-être un ressenti personnel au vu de mes sensations”, sourit Fabien Rondeau qui enchaîne les bons résultats depuis la reprise. Pour Clément Carisey, le “niveau du haut du tableau” n’a pas augmenté. “Il est le même selon moi”, estime le leader du Challenge BBB-DirectVelo. “Je trouve que ça roule un peu plus vite”, juge de son côté Léo Danès. 

« DES COURSES PLUS INTÉRESSANTES »

Tous se retrouvent sur le niveau plus homogène des différentes courses. “Il y a plus de mecs en bonne forme donc on se retrouve avec un niveau plus homogène, dit Clément Carisey, leader du Challenge BBB-DirectVelo. Ce qui est logique puisque la motivation pour aller s'entraîner au soleil, accumuler les heures de selle et faire du spécifique est plus grande que l'hiver”. 

Avec le faible nombre de courses restant, les équipes ont innové pour gonfler leur calendrier. Le week-end dernier, le Team Pro Immo Nicolas Roux a découvert le St-Brieuc Agglo Tour, de leur côté, Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, l’EC Saint-Etienne et Charvieu-Chavagneux IC ont traversé la France pour disputer des courses Toutes Catégories à Oradour-sur-Vayres et à Villejésus, tandis que le SCO Dijon est depuis la reprise descendu à Civray puis monté à Montpinchon. “On se retrouve souvent avec plus de DN engagées que d'habitude. Le nombre d'engagés est plus élevé par rapport aux autres années et le nombre de coureurs à faire la course aussi”, trouve Léo Danès. “Il y a moins de courses, elles sont donc toutes beaucoup plus relevées et je trouve pour la plupart plus intéressantes !”, complète Fabien Rondeau.

SOUVENT LES MÊMES ÉQUIPES DEVANT

Certaines équipes, comme le VC Rouen 76, le VC Pays de Loudéac, le VC Villefranche Beaujolais ou Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, ont su répondre présent collectivement. “On retrouve très souvent les mêmes équipes devant. Quelques clubs ont perdu des coureurs donc ça se ressent sur leur impact lors des courses”, confie Nicolas Malle, du VC Pays de Loudéac. 

Le niveau est également homogène car les coureurs ont peu de temps pour se faire remarquer. En temps normal, certains sont en retrait en février en attendant le printemps, tandis que d’autres ont déjà cassé le moteur avant même l’arrivée de l’été. “Cette année, plus de coureurs semblent frais mentalement forcément”, constate Léo Danès. Privés de compétition, les coureurs ont aussi eu la possibilité de bien travailler. “On voit que certains en ont beaucoup fait, ça se ressent sur les courses notamment lorsqu’il fait très chaud et où il n’y a pas de place pour la fatigue”, résume Fabien Rondeau, de Laval Cyclisme 53. Pour Léo Danès, “la différence se trouve entre ceux qui réussissent à être au niveau seulement avec de l'entraînement et ceux qui ont besoin du rythme des courses”. Selon le Finistérien de l’UC Nantes Atlantique, “il n'y a pas spécialement de surprise”. “Ce qui est compliqué c’est que tout le monde est en forme, contrairement à une saison régulière où il y a des hauts et des bas, dit Nicolas Malle. Et niveau watts, ça se ressent aussi… Ça roule très vite”. 

« C’EST DIFFICILE DE REVENIR »

Mais certains tirent la langue depuis la reprise. “J’ai mal géré la période”, regrettait un coureur bien loin de son niveau habituel pendant le Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2), où les coureurs ont rapidement su s’ils avaient bien bossé ces derniers mois. “Pour ceux qui se sont laissé aller, cette reprise n'est pas un cadeau car il y a tellement de mecs qui marchent et qui arrivent à 100% sur des parcours généralement plus sélectifs qu’en début d'année que le niveau peut sembler être élevé”, note Clément Carisey. Pour Nicolas Malle, “ceux qui n’ont pas bien bossé ne peuvent pas tricher depuis la reprise car l’écart de niveau est conséquent et moralement quand tu subis beaucoup, c’est difficile de revenir”. Pas de doute, le coureur sacré samedi Champion de France Amateurs aura, lui, bien travaillé.

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