Yannick Martinez, le double pari à Grand-Champ

Crédit photo Justine Morizet

Crédit photo Justine Morizet

Les voyants sont au vert pour Yannick Martinez à moins d’une semaine du Championnat de France. Ce dimanche, l’ancien coureur professionnel s’est imposé dans le Loiret, sur la Prix de la Libération d'Artenay (voir classement). Une victoire qui fait du bien avant les prochaines grandes échéances. “Les sensations sont bonnes. C’est toujours bon pour le moral de gagner. J’avais déjà fait 4e au Grand Prix d’Availles Limouzine en jouant la gagne jusqu’au bout, sur une course où le niveau s'apparentait à celui d’une manche de Coupe de France N1. Avec, maintenant, cette victoire, ça prouve vraiment que le boulot réalisé pendant le confinement porte ses fruits”, se félicite le sociétaire du Guidon Chalettois auprès de DirectVelo.

Alors qu’il lui avait fallu “un petit temps d’adaptation” lors des premières courses de reprise pour “retrouver les automatismes, notamment dans la façon de fotter”, Yannick Martinez a donc retrouvé la plénitude de ses moyens, en témoigne ce succès dominical. “La tactique au briefing était simple : on voulait éviter le sprint. On a donc décidé de faire la course”. Finalement, c’est à six tours de l’arrivée que l’expérimenté coureur de 32 ans a fait la décision en prenant la fuite, seulement flanqué de Mathieu Urbain (VC Lucéen). Les deux hommes ont conservé une poignée de secondes d’avance jusqu’au bout pour se jouer la victoire dans un sprint à deux.

UNE PREMIÈRE EN CARRIÈRE SUR LE CONTRE-LA-MONTRE

Place désormais au Championnat de France pour Yannick Martinez. Et pour la première fois de sa carrière, celui qui a récemment été sacré Champion de Centre-Val de Loire du contre-la-montre va s’essayer à l’exercice face à l’horloge lors du Championnat national. “Ce sera une découverte pour moi. Je voulais essayer”. Ses ambitions restent tout de même limitées. “Le podium est inenvisageable. J’ai bien vu récemment que je prenais des minutes sur des mecs comme Yoann Paillot ou Kévin Vauquelin. Je ferai du mieux possible, ce sera une première expérience avec, pourquoi pas, l’idée de faire mieux ces prochaines années”. Yannick Martinez a préparé l’événement depuis un bon moment. “Je ne suis plus tout jeune mais j’ai développé de bonnes capacités pour rouler vite plus longtemps. Contrairement aux années où j’étais pro, je me suis retrouvé avec un vélo de chrono à la maison cette saison et j’ai pu bosser l’exercice sur les plateformes virtuelles puis sur la route”.

Ce défi ressemble fort à un double pari pour l’ancien coureur du Team Europcar ou de Delko Marseille Provence KTM puisque, outre sa volonté de se tester sur le chrono, il devra faire face à une autre inconnue : celle de sa capacité de récupération entre le chrono et la course en ligne du lendemain. “Les autres années, il y avait deux jours entre les deux courses. Le chrono peut donc servir de déblocage. Mais là, je ne sais pas comment le corps va réagir”. Ce qui pourrait être problématique pour un coureur qui sera ambitieux pour l’épreuve en ligne, où il fera partie de la longue liste des outsiders. “Le niveau sera super relevé, je pense. Tout le monde est à fond depuis la reprise. Avant, certains coureurs arrivaient un peu usés au Championnat, après les grosses courses par étapes du mois de juin. Là, tout le monde est frais”, analyse-t-il. De quoi promettre une course ouverte et particulièrement intéressante. “Je pense que le niveau sera encore plus relevé que les autres saisons car beaucoup de coureurs vont arriver à 100%. Sur les premières Élites du mois d’août, ça roulait tout le temps à fond. Il était dur de prendre une échappée… 0n se serait cru chez les pros, en mode rouleau compresseur. Si c’est comme ça au Championnat, ça va donner !”. En attendant la course au maillot tricolore, Yannick Martinez sera à nouveau à la bagarre dès ce lundi sur le Prix de Chalette-sur-Loing, lors d'une épreuve chère à son club organisateur. 

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