Le Tour de Savoie Mont-Blanc (2.1) marquait un rendez-vous très important dans la saison de Stefan Bennett. Le sociétaire de la formation Pro Immo Nicolas Roux n’est pas parvenu à accrocher un bon classement général, la faute à un coup de chaud lors de la quatrième journée de course. Mais il s’est tout de même distingué sur plusieurs étapes avec des Top 10 (voir ici) et se dit satisfait de sa semaine dans les Alpes. Place désormais aux dernières courses de préparation avant le Championnat de France, pour lequel le coureur de 28 ans est présélectionné. 

DirectVelo : Tu as décroché plusieurs accessits intéressants en Savoie…
Stefan Bennett : C’était un grand rendez-vous pour moi comme pour l’équipe, avec des profils d’étapes qui me correspondaient bien. On avait tous bien préparé cette grosse course. J’avais reconnu les cols les plus importants de la course au préalable, je savais où je mettais les pieds. Je n’étais pas très inquiet avant la course car maintenant, avec les capteurs de puissance etc, je savais que j’étais déjà dans les clous pour la reprise. Quand les valeurs sont bonnes à l’entraînement, il y a peu de chance de se retrouver complètement à la rue en compétition.

Tu t’es très vite retrouvé sur une course importante pour toi, sans avoir pu enchaîner les jours de compétition au préalable. Était-ce difficile à gérer ?
Pas vraiment car je m’y étais préparé. J’avais su dès début juillet que je n’allais pas être du voyage en Bulgarie, qui n’a de toute façon pas eu lieu. Mais ça m’avait permis de vite me faire une raison et de me concentrer sur le Tour de Savoie. Il n’y a pas beaucoup de courses de ce type qui peuvent me mettre en valeur dans la saison. Hormis le Tour du Piémont-Pyrénéen, c’est presque la seule autre. J’avais tout misé dessus et ça a plutôt bien fonctionné.

As-tu tout de même des regrets ?
Celui d’avoir eu un gros coup de chaud lors de la 4e étape. Sans ça, je pense que j’aurais été dans le Top 10 du classement général final, ce qui aurait été la cerise sur le gâteau. Mais j’ai vraiment été mal sur l’avant-dernier col de cette étape et je savais que j’allais perdre gros. J’ai donc décidé de ne pas m’arracher sur le dernier col pour sauver une ou deux places… Je préférais essayer de jouer quelque chose sur le chrono du lendemain, que je m’étais mis en tête depuis un moment. J’ai vite tourné la page du général et bien m’en a pris car j’ai pu faire 10e du chrono. De toute façon, je n’étais pas arrivé sur la course avec l’idée de jouer absolument le général. C’est sur qu’au départ de la 4e étape, en étant 12e du général, je me suis mis à y penser. Mais ce n’était pas crucial.

« QUAND ÇA DÉPASSE LES 35°C, J’AI VRAIMENT DU MAL »

N’avais-tu pas peur de ne pas pouvoir te remettre de ce coup de chaud de la veille ?
On n’est jamais à l’abri de rien mais j’ai mis toutes les chances de mon côté pour éviter d’être mal, en me mettant des glaçons dans le cou notamment, et en évitant de faire du home-trainer avant le chrono, pour ne pas trop faire monter ma température corporelle. J’ai préféré rouler trente minutes sur la route… Et visiblement, bien m’en a pris. Je ne voulais surtout pas commettre la même erreur deux jours de suite car la veille, je n’avais peut-être pas fait assez attention. Dans tous les cas, c’est quand même difficile de lutter face à cette chaleur. Quand ça dépasse les 35°C, j’ai vraiment du mal. D’ailleurs, à Fleurie, pour la course de reprise, j’ai sauté après trente bornes mais il faisait 40°C… C’était très compliqué.

De nouveaux gros rendez-vous vont se présenter dans les semaines à venir…
Oui, j’ai par exemple le Grand Prix de Montbéliard en tête car le profil me convient, notamment avec ce beau chrono inaugural qui peut être pas mal pour moi, entièrement en bosse. Forcément, j’y pense, mais je ne veux pas en faire une fixation non plus ou me dire que je ne dois pas me manquer ce jour-là. Il est inutile de se mettre trop de pression. Avant ça, il y aura aussi l’Agglo Tour et peut-être le Championnat de France, en sachant qu’il y a sept présélectionnés pour cinq places. Surtout, sur ces cinq places, trois semblent déjà acquises pour Maxime Urruty, Mickaël Guichard et Clément Carisey. Il reste donc deux places pour quatre.

Le Team Pro Immo Nicolas Roux est le meilleur club amateur de ces deux dernières années, vainqueur du Challenge BBB-DirectVelo en 2018 et 2019, mais il manque toujours ce maillot bleu-blanc-rouge tant convoité !
On a tous cet objectif en tête dans l’équipe, on connaît l’importance de l’événement pour le club. On va se préparer à fond mais sans trop se focaliser dessus non plus. On ira avec la volonté de gagner, mais comme on le fait pour chaque course, chaque week-end.  C’est un rendez-vous que l’on a tous coché, on ne peut pas le cacher. On est tous de grands garçons et on fera du mieux possible pour arriver au top le Jour-J. Une fois que l’on a dit ça, ce n’est pas la peine de se mettre plus de pression. On connaît l’enjeu et on fera tout pour gagner, c’est tout.